Depuis longtemps déjà, la question des charbons du Tonkin a at- tiré l'attention du gouvernement. Dès 1881, une mission officielle est confiée à M. Fuchs, ingénieur en chef des Mines, qui, secondé par M. Saladin, vient étudier «les gîtes de combustibles et quelques- uns des gîtes métallifères de l'Indo-Chine. » En 1895, M. Sarran est envoyé à son tour par le ministère pour remplir une nouvelle mission, demandée par la commission des Mines de l'Annam et du Tonkin.
Suivant les auteurs qui se sont prononcés sur cette importante question, les charbons du Tonkin constitueraient un ou deux bassins.
D'après M. Mallet, contrôleur colonial des Mines en Annam et au Tonkin, une première bande houillère commencerait au N-0 d'Ha- noi et s'étendrait jusqu'au golfe du Tonkin: la baie d'Along, Hon- gay, la baie de Faïtzilong et Kébao. Les gisements houillers de Thai-nguyen et Loc-binh (à 12 kilomètres au Sud de Lang-son), se rattacheraient plus ou moins directement à ce bassin.
Le second bassin houiller du Tonkin suivrait la vallée du Fleuve Rouge, en la remontant, depuis Yên-bai. M. Mallet ne le limite pas.
« Il n'est pas connu, dit-il, en limite Nord, ni en limite Sud. Je l'ai constaté à Bao-ha ; quelques renseignements indiquent du charbon à Laokay.» (Revue Indo-Chinoise, n° 5, décembre 1893).
Du côté opposé, M. Mallet prolonge cette bande houillère vers le S-E. suivant une direction s'écartant de plus en plus de celle du Fleuve Rouge et jusqu'à la latitude de Hung-hoa.
Suivant M. Sarran, au contraire, ce serait une seule et même bande houillère qui serait jalonnée par les affleurements signalés dans le Delta, sur les bords de la Rivière Noire, à Cho-bo, Lang-son, Thai-nguyen, Yên-bai. Dès 1888, cet auteur écrit : cc Il est donc vraisemblable que, là aussi (à Phu-doan), on se trouve en présence de notre terrain houiller, qui, ainsi jalonné, semble remonter le Fleuve Rouge et pénétrer dans le Yun-nam par notre poste avancé de Lao-kay. (Etude du bassin houiller du Tonkin, Challamel, 1888).
Les récentes recherches de M. Leclère, ingénieur attaché à la mission que dirige en Chine M. Guillemoto, viennent de prouver
(1) Note de M. Monod, Chef-adjoint du service géologique de l'Indo-Chine,
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