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vement fertiles. Les premières sont formées de mamelons de gneiss ou de cette
terre rouge-brique qui résulte de la décomposition de cette roche, et qui est
composée essentiellement de silicate d'alumine et d'oxyde de fer. Entre les ma-
melons se trouvent des vallées, souvent marécageuses, d'autres fois traversées
par des rivières rapides, qui accumulent sur leurs bords un limon plus profond,
plus meuble, et quelque peu enrichi en humus. Sur les mamelons pousse le
ravenale (Ravenale madagascariensis), qui étend sur d'immenses surfaces son
empire indiscuté ; dans les vallées marécageuses le raphia se développe ; enfin,
sur les bords des rivières se trouvent des terrains cultivés, les rizières des in-
digènes et les plantations des colons, en longues et étroites bandes de part et
d autre du cours d'eau.
- Voici comment MM. Mu ntz et Rousseaux expriment leur impression sur
cette région :
« Quant aux provinces du littoral est, si l'on ne considère que la composi-
tion du sol, on doit reconnaître qu'en général, elles ne sont pas très favorisées
sous le rapport de la teneur de leurs terres en principes nutritifs. Il y existe, -
cependant, des terres cultivées qui paraissent assez fertiles. Le climat chaud et
humide contribue ici, plus que la composition du sol, à favoriser le développe-
ment végétal. »
La station d'essais de l'Ivoloina se trouve sur cette côte est, non-loin de
Tamatave, et représente à peu près une moyenne de fertilité pour ces régions.
Il est facile d'y observer que si tous les arbustes y poussent très bien pendant
les trois premières années de leur plantation, leur croissance subit ensuite un
certain ralentissement, et leur vigueur faiblit. Cela prouve que leurs racines ren-
contrent alors un sol médiocre.
Mais si l'on s'éloigne davantage de la mer, en se rapprochant des montagnes,
on trouve par endroits, sur les bords des rivières, des terrains plus profondé-
ment fertiles, où le caféier de Libéria atteint une grande vigueur. Mais ces
terrains ont. l'inconvénient d'être d'étendue réduite ou de forme irrégulière et
très allongée.
Maladie. — L'hemileia trouve dans ce climat presque équatorial des con-
ditions très favorables à son développement. Aussi, le caféier d'Arabie y suc-
combe-t-il fatalement, et le caféier de Libéria lui-même, dans les sols médiocres,
souffre gravement. Le caféier d'Arabie étant impossible, c'est ici qu'il importe
surtout de rechercher des espèces réfractaires ou résistantes. Les caféiers de
Java et du Congo se montrent indemnes, quant à présent, vis-à-vis de l'hemi-
leia.
Le botyde (Thliptoceras. octoguttalis; est un insecte dont la larvé perfore et
mine le grain de café bien avant sa maturité, et arrête son développement. Nous
n reparlerons à propos de la Réunion. A Madagascar, ses dégâts ne seraient
importants que sur le caféier d'Arabie qui n'est pas cultivé.
- L'élachiste est un autre insecte dont la larve ronge les feuilles. A Madagas-
car on ne le voit qu'exceptionnellement.
Le fruit du caféier hybride de Java présente très fréquemment une maladie
encore indéterminée, qui se présente ainsi : le grain se déforme par cessation
locale de croissance ; sa couleur devient grise, il se ride et tombe. Si on le
dissèque, on le trouve à la surface de la parche, dans la pulpe des efflorescences
blanches de champignon. J'ai vainement essayé de déterminer ce parasite pro-
bable et de le cultiver. M. Fauchère, sous-inspecteur de l'agriculture, l'a étudié
de son côté et en a envoyé des échantillons à M. Delacroix.
Conséquence. — Avec un climat équatorial et une altitude nulle, le caféier
d'Arabie est immédiatement victime de l'hemilea et ne peut pas lutter.
Le caféier de Libéria trouve un climat favorable, mais le sol n'est pas
toujours assez riche pour lui permettre de résister sans fumure à l'hemileia et
de donner de bonnes récoltes. L'engrais copieux n'étant pas économiquement
possible, en général, il faut réserver la culture de ce caféier à ces terrains pri-
vilégiés où le sol se montre plus profond, et plus riche qu'ailleurs. Il faudra
l'abriter contre le soleil. -Malheureusement, ces terrains sont pour la plupart
éloignes de la côte, et de disposition incommode : ainsi telle plantation sur les
bords de l'Ivoloina a une longueur de deux kilomètres sur une largeur moyenne
de 300 mètres.
Quant aux caféiers de Java et du Congo qui semblent, pour le présent, se
trouver très bien du climat de la côte est, peut-être seront-ils à préférer au
caféier de Libéria dès que les essais seront assez concluants pour préciser leurs
exigences et leurs résultats.
DU N° 2, DU 2eme TRIMESTRE 1907