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Les Ambériques : haricots à petites graines
de Madagascar et de la Réunion (1)
PAR P. CHOUX,
Préparateur de botanique à la Faculté des sciences de Marseille
On trouve actuellement sur le marché de Marseille, sous le nom d'ambérique de
Madagascar, les grains d'une légumineuse, qui peut, dit-on, remplacer les len-
tilles dans l'alimentation humaine.
Nous avons été ainsi amené à rechercher l'origine botanique de ces ambériques,
et nous avons constaté que cette question n'avait pas encore reçu actuellement une
solution précise. Une mise au point nous paraît donc nécessaire, d'autant plus que
l'ambérique est également connue à la Réunion, mais que, comme nous allons le
Montrer, ce terme désigne à l'île Bourbon une espèce bien différente.
D'après M. de Sornay (2), l'ainbérique serait originaire de Madagascar et aurait
été introduite à la Réunion. Cette introduction serait, d'ailleurs, déjà ancienne,
car un rapport du marquis Henri du Quesnes, signale en 1689 à l'île d'Eden (Bourbon)
Un haricot qu'on nomme ambérique et dans les cosses duquel il y a des petits
grains jaunes et verts qui sont très bons. Pour M. de Sornay, cette ambériqua devrait
peut-être être rapportée au Phaseolus helvolus L., car il existerait à la Louisiane un
pois de ce nom, qui a le port et la végétation de l'ambérique.
Par ailleurs, on constate une analogie de composition entre l'ambérique et le
Voëhm de l'Inde, qui est le Phaseolus Mungo. Mais M. de Sornay ne tranche pas la
question et ne semble envisager qu'une seule sorte d'ambérique.
M. Boname (3) distingue au contraire les ambériques Bourbon à grains petits,
allongés, et les ambériques Madagascar dont les gousses cylindriques noires ren-
ferment des grains jaunes ou verts suivant la variété (ambérique jaune et ambé-
rique verte). Ces dernières sont probablement, d'après M. Boname, le Phaseolus
Mungo ou une espèce voisine. Mais aucune origine botanique n'est donnée pour
l'ambérique Bourbon. Il semble bien cependant que M. Boname considère les ambé-
riques Bourbon et les ambériques Madagascar comme deux espèces distinctes, car,
s'il classe les premières parmi les plantes filantes et à développement foliacé abon-
dant, il range les secondes parmi celles filant peu ou ne filant pas et à développe-
ment plus réduit.
Quelques chiffres, donnés à propos de la grosseur de divers voëhms, précisent
encore la différence. Alors que pour l'ambérique Bourbon 100 graines pèsent 7 gr. 9
et que 100 grammes de ces graines en renferment 1.270, pour l'ambérique Madagascar
100 graines ne pèsent que 3 gr\ 3 et 100 grammes de ces graines en renferment
3.000; soit une différence de plus du double dans les deux cas. Les ambériques
Bourbon apparaissent ainsi comme nettement plus grosses que les ambériques
Madagascar et il est donc permis de penser qu'elles ne doivent pas appartenir à la
même espèce.
(1) Extrait de la Revue de Botanique appliquée et d'agriculture coloniale, Paris, mars 1924.
(2) P. de SORNAY: Etude sur les Légumineuses. Colony of Mauritius, Stat. agron , Bull. no 24,
p. 56-58, 1910.
- - -- -
ta) P. BONAME : Rapport annuel pour 1910. Voehms, Stat. agron. Mauritius, HUll. n° 25, p, 76-96,
1.
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de Madagascar et de la Réunion (1)
PAR P. CHOUX,
Préparateur de botanique à la Faculté des sciences de Marseille
On trouve actuellement sur le marché de Marseille, sous le nom d'ambérique de
Madagascar, les grains d'une légumineuse, qui peut, dit-on, remplacer les len-
tilles dans l'alimentation humaine.
Nous avons été ainsi amené à rechercher l'origine botanique de ces ambériques,
et nous avons constaté que cette question n'avait pas encore reçu actuellement une
solution précise. Une mise au point nous paraît donc nécessaire, d'autant plus que
l'ambérique est également connue à la Réunion, mais que, comme nous allons le
Montrer, ce terme désigne à l'île Bourbon une espèce bien différente.
D'après M. de Sornay (2), l'ainbérique serait originaire de Madagascar et aurait
été introduite à la Réunion. Cette introduction serait, d'ailleurs, déjà ancienne,
car un rapport du marquis Henri du Quesnes, signale en 1689 à l'île d'Eden (Bourbon)
Un haricot qu'on nomme ambérique et dans les cosses duquel il y a des petits
grains jaunes et verts qui sont très bons. Pour M. de Sornay, cette ambériqua devrait
peut-être être rapportée au Phaseolus helvolus L., car il existerait à la Louisiane un
pois de ce nom, qui a le port et la végétation de l'ambérique.
Par ailleurs, on constate une analogie de composition entre l'ambérique et le
Voëhm de l'Inde, qui est le Phaseolus Mungo. Mais M. de Sornay ne tranche pas la
question et ne semble envisager qu'une seule sorte d'ambérique.
M. Boname (3) distingue au contraire les ambériques Bourbon à grains petits,
allongés, et les ambériques Madagascar dont les gousses cylindriques noires ren-
ferment des grains jaunes ou verts suivant la variété (ambérique jaune et ambé-
rique verte). Ces dernières sont probablement, d'après M. Boname, le Phaseolus
Mungo ou une espèce voisine. Mais aucune origine botanique n'est donnée pour
l'ambérique Bourbon. Il semble bien cependant que M. Boname considère les ambé-
riques Bourbon et les ambériques Madagascar comme deux espèces distinctes, car,
s'il classe les premières parmi les plantes filantes et à développement foliacé abon-
dant, il range les secondes parmi celles filant peu ou ne filant pas et à développe-
ment plus réduit.
Quelques chiffres, donnés à propos de la grosseur de divers voëhms, précisent
encore la différence. Alors que pour l'ambérique Bourbon 100 graines pèsent 7 gr. 9
et que 100 grammes de ces graines en renferment 1.270, pour l'ambérique Madagascar
100 graines ne pèsent que 3 gr\ 3 et 100 grammes de ces graines en renferment
3.000; soit une différence de plus du double dans les deux cas. Les ambériques
Bourbon apparaissent ainsi comme nettement plus grosses que les ambériques
Madagascar et il est donc permis de penser qu'elles ne doivent pas appartenir à la
même espèce.
(1) Extrait de la Revue de Botanique appliquée et d'agriculture coloniale, Paris, mars 1924.
(2) P. de SORNAY: Etude sur les Légumineuses. Colony of Mauritius, Stat. agron , Bull. no 24,
p. 56-58, 1910.
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ta) P. BONAME : Rapport annuel pour 1910. Voehms, Stat. agron. Mauritius, HUll. n° 25, p, 76-96,
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