Titre : Bulletin économique de l'Indochine
Auteur : Indochine française. Direction des affaires économiques. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Saïgon)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Hanoï)
Date d'édition : 1910-09-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32728645t
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 01 septembre 1910 01 septembre 1910
Description : 1910/09/01 (A13,N86)-1910/10/31. 1910/09/01 (A13,N86)-1910/10/31.
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : France-Vietnam Collection numérique : France-Vietnam
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k65331312
Source : CIRAD, 2013-106464
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/09/2013
— 591 —
nécessaire que l'agriculteur accapare ainsi pour la consommation humaine les
plus petits espaces disponibles, c'est qu'une telle pratique lui est indispensable
pour vivre et faire vivre les siens. S'il obtenait du sol autant qu'on l'a dit, il
n'aurait pas besoin de recourir à de semblables procédés ni de disputer aux
Morts, pour lesquels il a tant de respect, la terre où ils reposent. C'est là, avec
les chiffres donnés précédemment, la meilleure preuve de la médiocrité du
rendement du sol chinois.
Leroy-Beaulieu (1) a écrit qu'en Chine, la culture du sol est plus intensive
qu'en Europe, et qu'à surface égale le sol chinois nourrit plus d'hmmes. Voici,
il mon avis, dans quelles conditions cette affirmation peut paraître exacte.
Tout d'abord on a considérablement exagéré le chiffre de la population de la
Chine. L'état civil n'existant pas, il est difficile d'être renseigné de façon précise.
En tout cas, les évaluations des voyageurs européens sont très supérieures aux
chiffres réels. Le Se-Tchoan, auquel on avait attribué 60 millions d'habitants,
en possède tout au plus les deux tiers. Au chiffre d'un million ou plus qu'on
avait avancé pour Tchentou il faut substituer celui de 350.000 âmes accusé par
le recensement de 1906. Voilà déjà une raison pour laquelle on a pu supposer
que le sol chinois nourrit à surface égale plus d'habitants que le sol d'Europe.
Mais il y en a d'autres: l'effectif restreint des animaux proportionnellement aux
hommes et les différences dans l'alimentation de l'Européen et du Céleste. Le
Jaune mange beaucoup moins que le Blanc; il absorbe moins de nourriture
parce qu'il est, en général, moins développé physiquement ; sa taille et surtout
son poids, sont moindres; de plus, le rapport du poids à la taille est très inférieur
à ce qu'il est chez le Français, par exemple ; les masses musculaires sont peu
développées, même chez les gens qui vivent uniquement du travail physique.
Cette dernière constatation est facile dans un pays où, pendant l'été, la chaleur
contraint les gens à dévètir la moitié supérieure du corps. Le Chinois est aussi
beaucoup moins actif que l'Européen ; l'observation peut en être faite de façon
banale et à domicile par n'importe quel étranger résidant en Chine. Pour un
service domestique ne comportant aucun luxe, il faut une légion de serviteurs
et on est moins bien servi qu'en Occident. Qu'on mette en parallèle le contingent
des boys dans un hôtel européen en Chine et l'effectif des garçons d'un hôtel
en Europe, le surnombre des premiers est en rapport avec leur moindre capacité
de travail. Le rendement d'un terrassier Italien et d'un terrassier Chinois ne se
comparent pas, tous ceux qui ont employé les deux le savent bien. Il serait
facile de multiplier les exemples pour démontrer la moindre activité du Chinois.
-le suis convaincu, pour ma part, que cette infériorité physique du Chinois
tient à son alimentation insuffisante. Les éleveurs d'animaux domestiques, les
pisciculteurs, n'ignorent pas qu'au nombre des conditions, qui président au
développement de leurs élèves, la question d'alimentation en qualité et en
(1) Rénovation de l'Asie.
nécessaire que l'agriculteur accapare ainsi pour la consommation humaine les
plus petits espaces disponibles, c'est qu'une telle pratique lui est indispensable
pour vivre et faire vivre les siens. S'il obtenait du sol autant qu'on l'a dit, il
n'aurait pas besoin de recourir à de semblables procédés ni de disputer aux
Morts, pour lesquels il a tant de respect, la terre où ils reposent. C'est là, avec
les chiffres donnés précédemment, la meilleure preuve de la médiocrité du
rendement du sol chinois.
Leroy-Beaulieu (1) a écrit qu'en Chine, la culture du sol est plus intensive
qu'en Europe, et qu'à surface égale le sol chinois nourrit plus d'hmmes. Voici,
il mon avis, dans quelles conditions cette affirmation peut paraître exacte.
Tout d'abord on a considérablement exagéré le chiffre de la population de la
Chine. L'état civil n'existant pas, il est difficile d'être renseigné de façon précise.
En tout cas, les évaluations des voyageurs européens sont très supérieures aux
chiffres réels. Le Se-Tchoan, auquel on avait attribué 60 millions d'habitants,
en possède tout au plus les deux tiers. Au chiffre d'un million ou plus qu'on
avait avancé pour Tchentou il faut substituer celui de 350.000 âmes accusé par
le recensement de 1906. Voilà déjà une raison pour laquelle on a pu supposer
que le sol chinois nourrit à surface égale plus d'habitants que le sol d'Europe.
Mais il y en a d'autres: l'effectif restreint des animaux proportionnellement aux
hommes et les différences dans l'alimentation de l'Européen et du Céleste. Le
Jaune mange beaucoup moins que le Blanc; il absorbe moins de nourriture
parce qu'il est, en général, moins développé physiquement ; sa taille et surtout
son poids, sont moindres; de plus, le rapport du poids à la taille est très inférieur
à ce qu'il est chez le Français, par exemple ; les masses musculaires sont peu
développées, même chez les gens qui vivent uniquement du travail physique.
Cette dernière constatation est facile dans un pays où, pendant l'été, la chaleur
contraint les gens à dévètir la moitié supérieure du corps. Le Chinois est aussi
beaucoup moins actif que l'Européen ; l'observation peut en être faite de façon
banale et à domicile par n'importe quel étranger résidant en Chine. Pour un
service domestique ne comportant aucun luxe, il faut une légion de serviteurs
et on est moins bien servi qu'en Occident. Qu'on mette en parallèle le contingent
des boys dans un hôtel européen en Chine et l'effectif des garçons d'un hôtel
en Europe, le surnombre des premiers est en rapport avec leur moindre capacité
de travail. Le rendement d'un terrassier Italien et d'un terrassier Chinois ne se
comparent pas, tous ceux qui ont employé les deux le savent bien. Il serait
facile de multiplier les exemples pour démontrer la moindre activité du Chinois.
-le suis convaincu, pour ma part, que cette infériorité physique du Chinois
tient à son alimentation insuffisante. Les éleveurs d'animaux domestiques, les
pisciculteurs, n'ignorent pas qu'au nombre des conditions, qui président au
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(1) Rénovation de l'Asie.
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