que cette hydrolyse n'ait pas lieu avec la même intensité pour chacun. Les traitements qui produisent l'hydrolyse complète dans le cas de l'amidon, ont peu ou pas d'effet sur la cellulose ; il faut d'autres conditions pour rompre l'agrégat de cette dernière et ajouter l'eau nécessaire à la formation de ces molécules plus simples.
Il semble que le premier dans ce domaine, qui ait entrepris une recherche systématique et obtenu en 1881 des résultats tangibles, soit un Français Aimé Girard (Annales de chimie et physique, XXIV, 550 ; et Comptes rendus de l'Accadémie des Sciences, Tome LXXXI, page 1105). Il a décrit sous le nom d'hydrocellulose le premier terme de cette hydratation ; le coton, par exemple, soumis à l'action de l'acide sulfurique dilué, donnerait un composé de formule (C12 H22 O11), ou encore (C6 H10 O5) 2H2O, masse facilement pulvérisahle. L'action de la chaleur facilite la formation de l'hydrocellulose ; ainsi l'action du gaz chlorhydrique humide sur le coton à 100° offre le meilleur procédé de préparation de ce corps (Aimé Girard.
Comptes rendus de l'Accadémie des Sciences, Tome LXXXIX page 170.) Stein (5 Jour. chem. Soc. LXXXV. 376), il y a quelques années reprit les expériences de Girard, et n'opérant point dans les mêmes conditions, n'obtint pas les mêmes résultats quanti- tativement : mais il constata l'hydrolyse qui peut être amenée pratiquement à une conversion totale de la cellulose en produit soluble et pour une grande part en sucres fermentescibles.
Quand on broie de la cellulose avec de l'acide sulfurique concentré, ajouté par petites portions, de façon qu'il n'y ait ni élévation de température ni coloration de la masse, on obtient une substance homogène, analogue à l'empois. Si l'on ajoute de l'eau immédiatement, on précipite une poudre blanche amyloïde qui se colore en bleu à l'iode, tandis qu'il reste en solution, de la dextrine. Si on fait bouillir cette solution, la dextrine se transforme elle-même en glucose.
On peut opérer comme il suit, pour obtenir du glucose en partant de matières cellulosiques : On délaye la cellulose (coton, chanvre, lin chiffons, etc. dans l'acide sulfurique concentré (17 parties) ; le liquide, abandonné à lui-même pendant 24 heures, est versé dans une grande quantité d'eau ; on maintient quelques heures à l'ébullition, puis on sature par la craie et on évapore pour recueillir le glucose.
Cette façon d'opérer semblerait avoir fait l'objet d'un brevet récent (n° 193,112) concernant un procédé de préparation de glucose et d'alcool éthylique au moyen de substances cellulosi- ques. Cette poudre blanche amyloïde, dont il est question plus haut, est désignée dans le brevet sous le nom de : Acide cellulose, qu'on sépare également par addition d'eau et qui est obtenue de la même façon. On la fait ensuite bouillir avec des acides minéraux étendus, sous une pression élevée d'où résulte la transformation en 3 glucosé. Cette transformation, ajoute le brevet, serait complète à condition d'opérer sous une haute pression, qu'on n'indique pas.
Emile Kopp (Dictionnaire de chimie pure et appliquée. par Adolphe Würtz Tome 1 page 124) publie les renseignements suivants sur le titre de: Emploi de la cellulose, ligneux et sciure de bois. - « On a proposé de saccharifier la sciure de bois blancs au moyen. de l'acide sulfurique et « d'employer le sucre obtenu à la fabrication de l'alcool.
« Mais l'application industrielle de ce procédé a toujours échoué, par suite de la trop « grande quantité d'acide sulfurique exigée pour la transformation et qu'il faut nécessairement « saturer par du calcaire.
« Récemment on a proposé de combiner la fabrication de l'alcool au moyen du bois, avec « celle de la pâte à papier en ne désagrégeant le bois que partiellement.
« Mais quoique les expériences sur une petite échelle aient pu fournir des résultats assez «satisfaisants, l'exploitation en grand a présenté des difficultés telles qu'on a été obligé « d'y renoncer ».
Il doit probablement s'agir de MM. Bachod et Machard qui avaient fait breveter un procédé particulier (reposant d'ailleurs sur des réactions bien connues) de préparation de pâte de papier au moyen du bois. Ce dernier était scié en rondelles qu'on faisait bouillir avec l'acide chlorhydrique ou de l'acide sulfurique étendu d'eau. Le ligneux devient brun, et la matière incrustante se transforme en sucre. On sature l'acide en majeure partie par du calcaire ; on
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