A DD EN DU M TRAVAUX EFFECTUÉS A LA STATION DE LA-PHO en 1909
Bien que les principaux résultats obtenus à La-pho soient passés en revue dans le rapport ci-dessus de M. le Directeur Lemarié, nous n'estimons pas inutile de donner in-extenso le rapport de M. Hautefeuille sur les travaux qu'il a exécutés en 1909 (N. D. L'I.-C.) La Station de La-pho vise deux objets principaux : les textiles et la gomme-laque, sans se désintéresser, comme vous le savez, de toutes les questions intéressant l'agriculture tonkinoise.
• On s'est occupé, à La-pho, du jute, de la crotalaire, de la ramie, de l'agave et de quelques autres textiles.
Plantes textiles
Le Coton y a été laissé de côté, d'accord avec le Directeur du Service local, parce qu'il ne paraît pas destiné à devenir, sur la Rivière-Noire, un article de grande production. Les terrains alluvionnaires de la région lui sont très favorables par nature, mais pas par position c'est-à-dire que s'ils présentent la composition la plus convenable, ils sont placés trop bas, fréquemment inondés ou tout au moins imbibés à l'excès. Dès que l'on aborde des parties à l'abri des inondations ou assurées d'un prompt écoulement des eaux de pluie, on ne trouve plus que des terrains sinon pauvres, en tout cas durs et peu favorables à cette malvacée.
Les brouillards fréquents et persistants qui bordent la rivière, l'inexistence d'une période de beau temps à peu près assurée pour bien récolter sont, en outre, de nature à déconseiller cette culture, dont l'aire de production ne peut guère dépasser la latitude de Thanh-hoa.
La Ramie est cultivée à La-pho depuis 1907. Nous y avons mis en présence quatre variétés, dont deux sont très connues : la ramie blanche (Boehmeria mvea), la ramie verte (Boehmeria utilis ou Urtica tenacissima) et deux qui ont été trouvées au Laos ou au Yunnam, l'une jaune, l'autre rouge.
Les deux premières paraissent plus intéressantes. Bien que nos observations, datant de trois années seulement, soit insuffisantes pour autoriser un classement qu'aucun homme d'étude ne pourrait considérer comme sérieux, elles nous permettent déjà de justifier nos propres appréhensions concernant cette culture, dans laquelle nous avons tout à apprendre.
Il semble que la ramie verte (Boehmeria utilis) ne doive pas fournir, au Tonkin, les récoltes constamment abondantes qu'on prétend en tirer dans d'autres pays chauds. La ramie verte est persistante ; c'est vraisemblablement la variété qui convient aux climats très chauds, ne comportant pas d'hiver. -Elle souffre au Bengale, où elle se montre très inférieure à sa réputation, ainsi que nous avons pu le constater, devant M. Prain, au Jardin botanique de Calcutta, et chez des plantenrs anglo-indiens.
La ramie blanche, au contraire, paraît êlre la variété convenant aux climats tempérés ; elle réussit bien en Vaucluse, à Limoges, même à Gennevilliers, comme on le sait ; mais elle supporte difficilement les rudes étés du Tonkin.
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