Les saignées devront être faites avec une gouge à manche, ne permettant pas l'incision profonde, toujours bien affûtée, tranchant nettement les tissus et permettant, par conséquent, au végétal des cicatrisations aisées et rapides.
Ces saignées, vu la répartition de l'appareil sécréteur, auront au moins 3 ou 4 millimètres de largeur.
La saignée dite en arête de poisson nous paraît préférable à toute autre dans le cas particulier du Bleekrodea ; c'est celle qui, vraisemblablement, donnera les meilleurs résultats, étant donnée la nature épaisse du latex, pour laquelle la saignée en spirale est contre-indiquée. Il ne faut pas que le latex ait un trajet trop long à parcourir avant d'arriver au récipient 'récepteur. Pour ce dernier, le système de godets métalliques sera le meilleur.
Il est bien évident que l'on ne peut, dès à présent, établir pour les saignées, l'heure qui convient le mieux, les méthodes les meilleures, etc. Seule l'exploita- tion rationnelle éclairera les exploitants et l'expérience de chaque jour perfec- tionnera les procédés. Il en est du Bleekrodea tonkinensis comme de tous les arbres producteurs de caoutchouc: il a besoin d'être habitué à la saignée (1); ses exigences physiologiques nous sont encore peu connues et sont d'une grande importance au point de vue des procédés à employer pour cette opération Depuis le temps qu'on élève et que l'on saigne des Ficus elastica, des Hevea et des Castilloa, la question n'est point encore résolue une fois pour toutes et chaque jour apporte un perfectionnement nouveau dans un sens ou dans l'autre. Des études de longue haleine sont à entreprendre, qui montreront si l'on n'aurait pas intérêt à faire des plantations avec, au bout d'un certain nombre d'années, des coupes annuelles suivies du traitement des écorces (2).
Pour ce qui est du traitement du latex, le mieux, à notre avis, consiste à le.
récolter dans des godets contenant la moitié de leur volume d'eau afin de faciliter son maniement et de retarder sa coagulation. On remplirait d'abord les godets ; ceux-ci pleins, leur contenu serait versé dans une hotte en fer blanc analogue à celle dont se servent en Suisse et en Dauphiné les bergers pour porter leur lait, et munie de deux bretelles permettant un facile transport à dos d'homme ; la récolte est ainsi très aisée, chaque godet plein étant versé au fur et à mesure dans la hotte, une seule suffirait pour 20 à 25 collecteurs dans une exploitation en forêt.
Une fois pleine, la hotte serait apportée au campement ou à l'installation organisée pour le traitement du latex. Le contenu des hottes serait versé dans des baquets, en passant sur des toiles métalliques qui retiendraient les impuretés
(1) Il semble bien que l'Hevea seul ait été signalé, jusqu'ici, comme ayant cette faculté de l'accoutumance à la saignée. Voir plus loin l'article sur Le caoutchouc de plantation en 1909. N. D. L'I.-C.
(2) Voir ce qui est dit à l'article Le caoutchouc de plantation en 1909 sur la machine Guiguet. N. D. L'I. C. -
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.93%.
