Observations météorologiques de l'Indo-Chine pendant le mois d'août 1902.
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A partir du premier mai, on peut commencer à cueillir les neuf feuilles les plus basses (3 par tige). C'est avec cette première cueillette qu'est fabriqué le tabac de troisième qualité. Une huitaine de jours après a lieu la récolte des 30 bonnes feuilles qui restent sur chaque pied ; c'est le tabac de première qualité.
La qualité du tabac est d'autant meilleure que la saison a été sèche. La récolte de cette année est de très bonne qualité.
Industrie. — Préparation du tabac. — (Première qualité) la récolte étant faite, les indigènes enlèvent la côte des feuilles avec des filaments de cây môc (espèce d'aréquier sauvage que l'on trouve dans les régions montagneuses). Ce travail va très vite et peut être confié à des enfants de 12 à 15 ans. Cela fait, une grande quantité de feuilles sont roulées ensemble, comme pour faire un cigare énorme de huit à dix centimètres de diamètre et de deux à trois mètres de longueur.
Ce cigare est fortement serré avec des caï lat espacées de 0 m 05 les unes des autres, puis placé à l'ombre pour le laisser fermenter pendant quarante-huit heures. On reconnaît que la fermentation est suffisante lorsque les feuilles prennent une teinte jaunâtre.
Le tabac est alors coupé avec le dao câu ou dao cao, par des hommes qui se louent à la journée sur les marchés ou sur les places publiques, car chaque producteur n'est pas outillé pour ce travail qui doit être fait régulièrement et par des spécialistes. Une fois coupé, le tabac est étendu sur des claies 1 en bambou, au moyen de petites baguettes reliées entre elles, et formant éven- tail, puis on le met au soleil pendant deux ou trois jours pour le faire sécher.
L'épaisseur ne doit pas dépasser un centimètre. Les claies sont rentrées le soir au coucher du soleil et à la fin du troisième jour le tabac est bon à fumer. - (Troisième qualité). Le tabac de troisième qualité est préparé de la même façon, seulement on le laisse au soleil six ou sept jours, pendant lesquels on l'arrose avec de l'eau que l'on a fait passer sur du riz brûlé. Ce tabac ne peut être fumé seul ; c'est celui que les indigènes chiquent avec le bétel.
Pour pouvoir le fumer on en mélange un tiers avec deux tiers de première qualité, et on obtient ainsi une deuxième qualité.
La quantité de tabac que l'on récolte est trop considérable pour être expor- tée en quelques mois ; aussi les gros producteurs et les commerçants riches en achètent en grande quantité au moment de la récolte, et le gardent dans de grandes jarres fermées hermétiquement. Ainsi préparé, il se conserve indéfiniment; il se bonifie aussi, et est vendu un peu plus cher cinq ou six mois après.
1 Les claies sont fabriquées dans les cantons de Luc-linh et Thân-huong (huyên de Thanh- quan). Il en a été vendu sur les différents marchés environ 10.000 (dix mille) d'une valeur de 600 piastres, 0~06 pièce).
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