Observations météorologiques de l'Indo-Chine pendant le mois d'août 1902.
LE TABAC EN INDO-CHINE (Suite et fin)1
II* PLANTATIONS EUROPÉENNES Le premier essai sérieux dû à l'initiative européenne date de 1895, et fut en- trepris par M. Gaggino, capitaine au long cours, en même temps que commer- çant à Singapour. Les hasards de son négoce l'ayant amené à Phan-rang (Annam) en 1892, il fut séduit par la fertilité des terres du village de My-thanh, vulgaire- ment appelé Dong-mé 2.
Il revint en 1895 pour en tenter le défrichement et y créer une plantation de tabac. Une décision du Résident de la province du Khanh-hoa accorda à M. Gag- gino la jouissance des terrains de Dong-mé, sa qualité d'étranger s'opposant à ce qu'il les reçût en concession.
Les occupations de M. Gaggino l'appelant ailleurs, il installa sur sa plantation un praticien spécialiste, M. d'All'Abaco, qui avait acquis l'expérience de cette cul- ture sur les champs de tabac de Sumatra, de Bornéo et de la Nouvelle-Guinée.
L'excellence des terres choisies, les connaissances techniques de M. d'All'Abaco semblaient promettre un succès certain. Malheureusement les premiers résultats, obtenus en 1896, ne répondirent point aux espérances, non que le tabac fût mauvais, mais emballé trop sec, les feuilles se brisèrent en route et arrivé sur le marché d'Anvers, il fut coté un prix peu rémunérateur. En outre le gérant de la plantation Gaggino ne paraît pas avoir possédé certaines qualités nécessaires à un chef d'une vaste exploitation et malgré les succès qui suivirent, ses démêlés avec son employeur furent nombreux et nuisirent au succès final de l'entreprise qui finit par être abandonnée de ce fait. Elle a été reprise ensuite comme on le verra un peu plus loin.
1 Voir Bulletin Économique no 9, (septembre 1902).
2 Ces terres sont légères, formées d'un sable très fin, d'une profondeur moyenne de 60 à 80 centimètres, avec suffisamment d'argile pour leur donner de la consistance. L'analyse a révélé une forte proportion de potasse.
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