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L'INDUSTRIALISATION DE L'ASIE ORIENTALE ET L'AUTONOMIE
DE LA SPHÈRE DE COPROSPÉRITÉ
Un journal économique japonais prétend, dans un article dont nous donnons
un résumé, que l'industrialisation de l'Asie orientale, région essentiellement
agricole, doit jouer un rôle prépondérant dans l'organisation économique de la
sphère de coprospérité. L'Océan Pacifique deviendrait ensuite le marché central
du monde.
Certaines questions, actuellement, demeurent en suspens : par exemple, celle
de l'industrie sucrière aux Philippines où l'on parle de substituer la culture du
coton à celle des cannes à sucre ; celle de savoir si le Japon peut consommer à
lui seul l'entière production de caoutchouc de Malaisie ; mais toutes ces questions
dépendent d'une autre plus générale, à savoir: l'Asie orientale restera-t-elle une
région presque exclusivement agricole? Si oui, ce sera l'erreur d'une politique
à courte vue que l'on doit condamner pour les raisons suivantes :
I. — L'agriculture est instable et d'un développement limité
a) Tous les pays situés dans la sphère de coprospérité, le Japon excepté, sont
des pays agricoles, par conséquent opposés à un régime de libre échange afin de
protéger contre des importations concurrentes, les produits de leur sol. Les
progrès de l'autarchie dans chaque pays restreignent de plus en plus le marché
des produits agricoles.
b) Quoique la demande de ces produits varie peu, leurs prix subissent des
fluctuations importantes.
c) La vente des produits agricoles est limitée et malgré l'augmentation de la
population et de ses besoins, la consommation ne peut absorber toute la
production.
On peut en conclure que, si la vie des peuples de l'Asie orientale dépend
uniquement de l'agriculture, elle sera toujours menacée par des crises, consé-
quences d'un marché restreint et de l'instabilité des prix.
II. — Surpeuplement des campagnes
Une population nombreuse ne peut subsister si son activité se borne à l'agri-
culture : le marché est forcément limité ; la répartition actuelle des terres et le
manque de capitaux sont des obstacles à la mise en valeur de nouvelles terres
arables.
D'autre part, dans les pays agricoles, la population rurale est en augmentation
constante. La surpopulation, mal chronique dont souffrent presque tous les pays
d'Asie, engendre le chômage, l'émigration, le vagabondage. Le Japon n'est
exempt de ces conséquences fâcheuses que grâce au développement industriel
de ses grandes villes.
Dans le delta du Tonkin et à Java, il y a surpopulation. Etendre la superficie
des terres arables, faciliter l'émigration et réduire les fermages sont des palliatifs
qui ne suffiront pas touj ours.
DE LA SPHÈRE DE COPROSPÉRITÉ
Un journal économique japonais prétend, dans un article dont nous donnons
un résumé, que l'industrialisation de l'Asie orientale, région essentiellement
agricole, doit jouer un rôle prépondérant dans l'organisation économique de la
sphère de coprospérité. L'Océan Pacifique deviendrait ensuite le marché central
du monde.
Certaines questions, actuellement, demeurent en suspens : par exemple, celle
de l'industrie sucrière aux Philippines où l'on parle de substituer la culture du
coton à celle des cannes à sucre ; celle de savoir si le Japon peut consommer à
lui seul l'entière production de caoutchouc de Malaisie ; mais toutes ces questions
dépendent d'une autre plus générale, à savoir: l'Asie orientale restera-t-elle une
région presque exclusivement agricole? Si oui, ce sera l'erreur d'une politique
à courte vue que l'on doit condamner pour les raisons suivantes :
I. — L'agriculture est instable et d'un développement limité
a) Tous les pays situés dans la sphère de coprospérité, le Japon excepté, sont
des pays agricoles, par conséquent opposés à un régime de libre échange afin de
protéger contre des importations concurrentes, les produits de leur sol. Les
progrès de l'autarchie dans chaque pays restreignent de plus en plus le marché
des produits agricoles.
b) Quoique la demande de ces produits varie peu, leurs prix subissent des
fluctuations importantes.
c) La vente des produits agricoles est limitée et malgré l'augmentation de la
population et de ses besoins, la consommation ne peut absorber toute la
production.
On peut en conclure que, si la vie des peuples de l'Asie orientale dépend
uniquement de l'agriculture, elle sera toujours menacée par des crises, consé-
quences d'un marché restreint et de l'instabilité des prix.
II. — Surpeuplement des campagnes
Une population nombreuse ne peut subsister si son activité se borne à l'agri-
culture : le marché est forcément limité ; la répartition actuelle des terres et le
manque de capitaux sont des obstacles à la mise en valeur de nouvelles terres
arables.
D'autre part, dans les pays agricoles, la population rurale est en augmentation
constante. La surpopulation, mal chronique dont souffrent presque tous les pays
d'Asie, engendre le chômage, l'émigration, le vagabondage. Le Japon n'est
exempt de ces conséquences fâcheuses que grâce au développement industriel
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