Titre : Bulletin économique : publié... par le Gouvernement général : colonisation, agriculture, commerce, industrie, élevage... / Colonie de Madagascar et dépendances
Auteur : Madagascar. Auteur du texte
Éditeur : Imprimerie officielle (Tananarive)
Date d'édition : 1912-04-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb344252808
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 26415 Nombre total de vues : 26415
Description : 01 avril 1912 01 avril 1912
Description : 1912/04/01 (A12,N2)-1912/06/30. 1912/04/01 (A12,N2)-1912/06/30.
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Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k65309574
Source : CIRAD, 2013-107900
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 23/09/2013
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Sur un groupe de niobotantalates cubiques,
radioactifs, des pegmatites du Vakinankaratra
A plusieurs reprises, j'ai signalé (1) dans les pegmatites de la région
d'Antsirabe, l'existence de minéraux cubiques que j'ai rapprochés de la
hatchéttolite de la Caroline du Nord. J'ai porté d'une façon spéciale mon
attention sur la recherche de ces minéraux en étudiant les gisements de
pegmatites du Vakinankaratra et j'ai pu constater que ces minéraux y sont
extrêmement fréquents.
Ils possèdent un air de famille frappant, tous cristallisent en octaèdres
réguliers ; leur couleur originelle est le brun foncé, mais, par altération
progressive (hydratation), leur teinte devient de plus en plus claire et finit
par atteindre le jaune vif; ils sont alors extrêmement fragiles. En lames
minces, ils sont transparents, jaunes et monoréfringents. Leur réfringence
est très élevée, aussi possèdent-ils un éclat gras, extrêmement vif, qui
apparaît sur leur cassure conchoïde. Il n'existe pas de clivage. Tous ces
minéraux renferment beaucoup d'acide niobique et souvent d'acide tantali-
que, une proportion moindre, mais toujours élevée, d'acide titanique.
Ces diverses caractéristiques les rapprochent du pyrochlore, mais ils en
diffèrent par leur pauvreté en chaux (celle-ci peut même manquer
complètement) et en terres rares (thorine, terres cériques et yttriques), par
l'absence des alcalis et du fluor, et enfin par une grande richesse en urane,
qui explique leur radioactivité toujours extrêmement nette. Peut-être ne
faut-il pas attribuer une très grande importance à l'absence des alcalis et du
fluor, qui pourrait être une conséquence d'une altération, altération mise
en évidence par les proportions variables d'eau, dont la teneur peut s'élever
jusqu'à près de 15 pour 100 et qui entraîne une facile attaque par l'acide
chlorhydrique. Mais, même en admettant que ces minéraux aient renfermé
des fluorures alcalins, leur identification avec le pyrochlore n'est pas
possible. Ils peuvent être rapprochés mais non réunis à la hatchéttolite, car
celle-ci ne paraît renfermer qu'accessoirement de l'acide titanique ; elle est
plus riche, en outre, en acides rares et en chaux.
Il me paraît donc légitime de considérer ces minéraux comme formant
un groupe distinct, mais voisin de celui du pyrochlore. Parmi les espèces
connues, la seule qui puisse leur être comparée est celle que Lindström
a appelée blomstrandite (2) ; celle-ci a subi le sort cruel qui attend tout
minéral dépourvu de formes cristallines ; elle a été reléguée par M. Edw.
Dana à la fin de ses niobates et tantalates (3), sans essai d'interprétation,
et M. Groth la fait figurer (4) dans son appendice consacré à l'énumération
des minéraux imparfaitement connus, émettant seulement l'hypothèse
(1) Bull. Soc. franc. Minér., t. XXXI, 1908, p. 246 ; id., t. XXXIV, 1911, p. 64 ; Comptes
fendus, 1910.
(2) Geol. For. Forh. Stockholm, t. II, 1874. p. 162.
(3) A system of minéralogy, 1899, p. 746. -
(4) Tableau systématique des minéraux, 1904, p. 174.
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Sur un groupe de niobotantalates cubiques,
radioactifs, des pegmatites du Vakinankaratra
A plusieurs reprises, j'ai signalé (1) dans les pegmatites de la région
d'Antsirabe, l'existence de minéraux cubiques que j'ai rapprochés de la
hatchéttolite de la Caroline du Nord. J'ai porté d'une façon spéciale mon
attention sur la recherche de ces minéraux en étudiant les gisements de
pegmatites du Vakinankaratra et j'ai pu constater que ces minéraux y sont
extrêmement fréquents.
Ils possèdent un air de famille frappant, tous cristallisent en octaèdres
réguliers ; leur couleur originelle est le brun foncé, mais, par altération
progressive (hydratation), leur teinte devient de plus en plus claire et finit
par atteindre le jaune vif; ils sont alors extrêmement fragiles. En lames
minces, ils sont transparents, jaunes et monoréfringents. Leur réfringence
est très élevée, aussi possèdent-ils un éclat gras, extrêmement vif, qui
apparaît sur leur cassure conchoïde. Il n'existe pas de clivage. Tous ces
minéraux renferment beaucoup d'acide niobique et souvent d'acide tantali-
que, une proportion moindre, mais toujours élevée, d'acide titanique.
Ces diverses caractéristiques les rapprochent du pyrochlore, mais ils en
diffèrent par leur pauvreté en chaux (celle-ci peut même manquer
complètement) et en terres rares (thorine, terres cériques et yttriques), par
l'absence des alcalis et du fluor, et enfin par une grande richesse en urane,
qui explique leur radioactivité toujours extrêmement nette. Peut-être ne
faut-il pas attribuer une très grande importance à l'absence des alcalis et du
fluor, qui pourrait être une conséquence d'une altération, altération mise
en évidence par les proportions variables d'eau, dont la teneur peut s'élever
jusqu'à près de 15 pour 100 et qui entraîne une facile attaque par l'acide
chlorhydrique. Mais, même en admettant que ces minéraux aient renfermé
des fluorures alcalins, leur identification avec le pyrochlore n'est pas
possible. Ils peuvent être rapprochés mais non réunis à la hatchéttolite, car
celle-ci ne paraît renfermer qu'accessoirement de l'acide titanique ; elle est
plus riche, en outre, en acides rares et en chaux.
Il me paraît donc légitime de considérer ces minéraux comme formant
un groupe distinct, mais voisin de celui du pyrochlore. Parmi les espèces
connues, la seule qui puisse leur être comparée est celle que Lindström
a appelée blomstrandite (2) ; celle-ci a subi le sort cruel qui attend tout
minéral dépourvu de formes cristallines ; elle a été reléguée par M. Edw.
Dana à la fin de ses niobates et tantalates (3), sans essai d'interprétation,
et M. Groth la fait figurer (4) dans son appendice consacré à l'énumération
des minéraux imparfaitement connus, émettant seulement l'hypothèse
(1) Bull. Soc. franc. Minér., t. XXXI, 1908, p. 246 ; id., t. XXXIV, 1911, p. 64 ; Comptes
fendus, 1910.
(2) Geol. For. Forh. Stockholm, t. II, 1874. p. 162.
(3) A system of minéralogy, 1899, p. 746. -
(4) Tableau systématique des minéraux, 1904, p. 174.
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