Son introduction en Europe, d'ailleurs, date de longtemps. C'est un arbre qui en France atteint de 7 à 8 mètres de hauteur. Ses fruits (syncarpes) ont l'as- pect de grosses mûres, d'une couleur rouge orange. Son écorce sert à faire du papier très fort, ainsi que des tissus. On assure même que les étoffes faites avec son tissu fibreux deviennent imperméables à l'eau quand on les trempe dans l'huile de lin.
On a vainement essayé en France de nourrir les vers à soie avec ses feuilles.
Watt, dans son dictionnaire des produits économiques de l'Inde, prétend le contraire.
Cette divergence d'idées, basée sur des résultats probants, peut s'expliquer par la différence de races plus ou moins rustiques, douées de facultés d'acco- modement respectives dans des contrées qui leur sont propres. Il n'y a donc pas lieu de s'étonner outre mesure de la diversité de deux opinions entière- ment opposées, qui ne peuvent être le fait que d'aptitudes particulières appar- tenant aux vers à soie français et indiens.
Nous trouvons d'autre part, dans le livre de M. Lanessan sur les Plantes utiles des colonies françaises, que l'écorce du Broussonetia papyrifera, après avoir été macérée et pilée, sert, en Nouvelle-Calédonie, à faire des étoffes blan- ches, nommées atilis et avas, que les indigènes emploient sous forme de cein- tures et de turbans qu'ils échangent, entre tribus, en signe de paix, dans les fêtes et les visites.
Le mûrier à papier se rencontre fréquemment au Tonkin, sur le bord des routes, où il fournit de frais ombrages. Il paraît rechercher les terrains frais et humides et pousse vigoureusement dans les lieux abrités des rayons solaires.
Néanmoins, sa croissance et sa force végétative ne sont nullement atténuées dans les conditions offertes par des terrains caillouteux et secs, à l'exposition d'un soleil tropical. Les indigènes ne l'ont jamais introduit dans leurs cultures.
Caractères botaniques 1. — Fleurs dioïques, analogues à celles des mûriers, calice mâle à quatre sépales valvaires, libres à la base, quatre étamines à filets se redressant avec élasticité et à anthères courtes et introrses. Calice femelle membraneux, obconique, urcéolé et denticulé au sommet; ovaire stipité et surmonté d'un style exsert; il renferme dans sa loge unique un seul ovule, descendant, et à micropyle supérieur. Le fruit entouré à sa base du calice persistant est une drupe à mésocarpe, légèrement développé sur les bords mais épaissi sur les côtés, de façon à embrasser, comme dans une pince à branches élastiques, le noyau,
Nom (îles Fidji) : ma lo Nom (îles du Pacifique) : tappa, tapa et kapa Nom calédonien : ava Nom birman : malaing d'après Watt (Dictionary of the economic products ol'Indi(i) et de Lanessan (PLantes utiles des colonies françaises).
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