11 se vend à raison de 50 cents les 1.000 feuilles. Selon le plus ou moins de finesse donnée au papier, on arrive à retirer de 16 à 18.000 feuilles d'un picul de gió.
2° Fabrication du papier à Lang-buoï. — Le village de Lang-buoï, plus connu sous le nom de Village du papier, est situé à trois kilomètres de Hanoi.
Les procédés qui y sont employés pour la fabrication de la pâte à papier reposent sur le même principe.
On jette au fond d'une mare, jusqu'à complète fermentation, les écorces de cây gió. Au bout de deux jours on les retire pour les placer dans une deuxième mare remplie d'eau et de chaux.
Après vingt-quatre heures de macération le giÓ est disposé dans un four ordinaire, chauffé avec de la balle de paddy et on le recouvre de terre argileuse pour empêcher toute sortie de la vapeur d'eau. Celle-ci a pour effet de dissoudre les matières solides et semi-liquides contenues dans le tissu fibreux.
La cuisson dure trois à quatre jours, au bout desquels on retire le gió pour le laver à l'eau froide et le débarrasser entièrement de la chaux adhérente au tissu fibreux.
On procède ensuite, à l'aide d'un couteau, à la séparation des deux fines couches dont se compose l'écorce, dont l'une est brunâtre et formée par la pellicule externe, et l'autre jaunâtre, interne, constituée par l'endoderme et le parenchyme libérien.
La première sert à faire du papier de deuxième qualité, tandis que la seconde est exclusivement réservée pour la fabrication d'un papier plus fin, plus blanc, moins buvard, dit papier de première qualité.
Dès que ces deux parties ont été séparées, elles sont traitées dans des mortiers en pierre, à l'aide de pilons à bascule, jusqu'à complète trituration de la pâte ; celle-ci est ensuite reprise dans des corbeilles très larges et lavée soigneuse- ment à grande eau.
Elle est enfin versée dans des pétrins en bois de cercueil 1 où l'on a mis au préalable une certaine quantité d'eau, tenant en dissolution une matière gom- meuse dont nous avons déjà parlé et provenant du cay mò.
Les châssis servant à la confection des feuilles sont identiques à ceux dont il a déjà été question; chaque femme peut arriver à former 1.000 feuilles par jour.
Après avoir exprimé l'eau contenue dans les feuilles, à l'aide d'une poutre dont une extrémité est engagée dans la fourche naturelle d'un tronc d'arbre et l'autre porte des poids constitués par de gros blocs de pierre, on fait sécher chaque
1 Les Annamites, par simple tradition, construisent les pétrins avec des planches ayant déjà servi à faire des cercueils, et ayant séjourné trois ans au moins dans la terre. Ils assurent qu'elles renferment des propriétés toutes spéciales, capables d'exercer un bon effet sur la qualité de la pâte (!)
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