Entretien. — De deux à quatre jours après, suivant le degré d'humidité du sol, la levée se produit. Dans le mois qui suit on pratique dans la jeune culture un binage et un sarclage et en même temps on éclaircit les jeunes plantes, de façon qu'elle se trouvent distantes d'environ cinq ou six centimètres, suivant les lignes d'ensemencement.
Les façons d'entretien se réduisent d'ordimire à l'éclaircissage et au binage, qu'on pratique simultanément. Le jute, du reste, ne donne pas le temps de se livrer à des façons plus nombreuses. En effet si, durant les quinze ou vingt premiers jours qui suivent la levée, les jeunes plantes paraissent chétives et croissent lentement, dès l'âge d'un mois elles ont une croissance de plus en plus vigoureuse et se développent rapidement. Aussi arrive-t-il qu'assez souvent certains champs ne peuvent pas recevoir les façons d'entretien, en raison de cette poussée excessivement active ; il n'est pas rare alors de voir, sous l'épais couvert du jute et étouffée par lui, toute une végétation spontanée maigre et étiolée.
Récolte. — Les cultures ensemencées en mai peuvent être récoltées en fin juillet et dans le courant d'août. Mais comme le rouissage et la décortication exigent une main-d'œuvre nombreuse, la récolte se poursuit parfois jusqu'en fin septembre.
Autant que possible elle doit être faite au moment de la fructification. Pour- tant elle peut être continuée jusque pendant la maturation des fruits, sans que toutefois elle puisse durer au delà de ce moment.
Au fur et à mesure en effet que la maturation des fruits s'avance, toutes les parties de la plante s'appauvrissent au profit des graines qui se forment de sorte que plus les fruits avanceront en âge, moins bonne sera la qualité des fibres.
Il importe donc, quand on agit sur des surfaces considérables et qu'on ne ispose pas de la main-d'œuvre suffisante pour permettre la récolte de tous les champs dans un laps de temps assez court, d'échelonner les ensemence- ments de semaine en semaine, par exemple, de manière que le traitement des eco tes partielles se fasse successivement, sans qu'on soit pressé par la crainte de voir les plantes mûrir leurs fruits.
Quelle que doive être sa durée la récolte se fait très simplement. Les hommes, armes de serpes bien tranchantes, coupent la base des tiges à deux ou trois centimètres du sol, en suivant régulièrement les lignes que les plantes forment.
Les tiges ne doivent pas être accumulées sur le sol mais étalées et disposées n long, pour leur permettre de se dessècher légèrement et de perdre une partie de leurs feuilles, et pour en permettre également le triage d'après leur grosseur.
Il importe en effet, nous le verrons plus loin, qu'elles soient réunies en bottes posees uniquement de grosses, de moyennes ou de petites tiges. Les bottes ont un diamètre de 18 à 25 centimètres et sont solidement liées au moyen de deux ou trois ligatures, suivant la longueur des tiges. On rogne toute la partie supérieure de celles-ci, de constitution trop herbacee.
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