Je ne cite ces analyses qu'à titre de document, car n'ayant aucun rensei- gnement sur l'élat des cultures qui s'y trouvaient en 1902, je n'en puis tirer aucune conclusion.
Ce sont donc les terrains franchement alluvionnaires, de formation relative- ment récente, qui sont affectés au jute. Ceux de ces terrains qui, à l'époque des hautes eaux, sont facilement inondés, sont transformés en rizières. On ne les rencontre guère qu'à Phù-doan, où ils sont assez nombreux.
Main-d'œuvre. — Les habitants de cette partie de la province de Hung- hoa (Muongs ou Man-cao-lan, Annamites et métis de ces deux races) sont très paresseux ; n'ayant que très peu de besoins, ils se contentent de peu et au con- traire des habitants du Delta ne se montrent aucunement âpres au gain.
Beaucoup ne cultivent leurs rizières qu'à l'aide des Annamites qui, une fois les travaux du Delta terminés, vont dans la moyenne et dans la haute région du Tonkin se louer pour les travaux de rizières.
Les Muongs forment des groupements peu denses, où se rencontrent assez souvent quelques Annamites. Ce sont ceux qui, au bout d'un séjour plus ou moins prolongé dans cette région, finissent par s'y fixer. Mais généralement les Annamites ne s'y plaisent pas et résistent mal au climat humide et variable spécial à ces régions.
Dans ces conditions une exploitatation aussi sérieuse que celle de Phù-doan, où la culture principale est le jute, qui demande une main-d'œuvre nombreuse et stable, ne devait pas compter, pour être bien conduite, sur les habitants de la région, qui nous l'avons dit sont très paresseux, ni sur les Annamites du Delta, qui n'y viennent que périodiquement et n'y demeurent pas volontiers.
Aussi les concessionnaires, pour la mise en valeur de leurs terrains, ont-ils été obligés de s'adresser à la main-d'œuvre étrangère, aux Chinois qu'ils ont spécia- lement recrutés pour la culture du jute, dont la production est l'unique objectif de la maison Saint.
, Les soixante dix hectares que nous avons dit cultivés cette année en jute, ont donc été par des Chinois qui se sont trouvés, à un moment donné, au nombre de 400, formant une congrégation, et ne relevant que d'un chef ou directeur chinois qui conservait toute son autorité sur tous les coolies et qui seul était en rapports avec la direction du domaine.
Mode de culture. — La façon de procéder adoptée jusqu'ici (sans doute par suite des difficultés d'une installation de main-d'œuvre qui n'a pas été commode) est des plus primitives : le défrichement du terrain est suivi de façons préparatoires sommaires. Avant l'ensemencement, on procède sur le sol a l'incinération de toute la brousse qui l'occupait précédemment. Les cendres qui en proviennent sont répandues à la surface, aussi régulièrement que possible, et incorporées par un hersage. C'est l'unique fumure employée, SIon peut appeler fumure les seuls éléments minéraux que contiennent ces cendres. e ement azoté, les terrains sont jugés en contenir suffîsam-
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