une fertilité suffisamment constante, qui leur permet d'y faire annuellement deux récoltes, quoique s'adressant à des cultures aussi exigeantes que celle du jute.
Semis. — Le sol ainsi préparé et fumé est ensemencé à la volée, à raison d'un demi litre de graines par sao (360 c. a.), soit 14 litres à l'hectare, d'un poids de 10 kilogrammes environ. L'épandage des semences ainsi fait aussi régu- lièrement que possible à la surface du terrain, on y pratique un léger hersage qui en amène l'enfouissement.
Si la pluie survient, la levée se fait très rapidement ; trente-six ou quarante- huit heures après, les graines ont germé et les plantules apparaissent avec leurs cotylédons. Dans le cas contraire, il est nécessaire de tasser le sol en vue d'y produire le contact, aussi parfait que possible, des graines au milieu de la masse des molécules de terre.
Pour cela les Annamites se servent d'une sorte de dame, constituée par une planchette emmanchée au bout d'un bambou, qui remplit assez bien l'office du rouleau plombeur. Dans ces conditions la levée ne se produit que trois ou quatre jours après, suivant le degré d'humidité du terrain.
Mais, dans tous les cas, l'enfouissement des semences ne doit pas dépasser deux centimètres de profondeur.
Entretien. — Durant le jeune âge le jute est chétif et est très mal armé pour lutter contre l'envahissement des plantes adventices. Au bout de quinze jours il n'a atteint que 10 ou 15 centimètres. Le terrain est biné el, s'il y a lieu, sarclé en même temps.
De même, si les plantes sont par trop serrées, on pratique un éclaircissage, de façon qu'elles se trouvent finalement distantes de 15 centimètres environ dans tous les sens.
Ceux qui sont partisans, nous l'avons vu, de scinder la fumure, profitent de ce moment pour en appliquer le complément. Ils le font avant le binage et le sarclage, en vue de profiter de ces opérations pour produire l'incorporation
au sol des matières fertilisantes.
Généralement les façons d'entretien se bornent à un seul binage. Pourtant si le jute ne croît pas assez rapidement, un second binage s'impose, qui est pra- tiqué vingt ou trente jours après le premier.
Parla suite l'intervention de l'homme n'est plus nécessaire jusqu'au moment où le jute, ayant atteint son complet développement, se met à fleurir.
Récolte. —C'est à ce moment que s'opère la récolte. Elle se fait au fur et à mesure du traitement, c'est-à-dire qu'on ne récolte durant la matinée, par exemple, que ce qui peut être traité dans l'après-midi.
Elle s'opère par arrachage, de la façon la plus simple. Toute la famille s'y emploie.
Les femmes passent dans le champ et au moyen du coupe-coupe dont elles sont armées, pratiquent dans le sol, aussi près que possible de la base de chaque tige,
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