3° sur divers autres points du Delta, par des indigènes, à titre d'essais, pour le compte de la même maison.
D'où, à proprement parler, deux genres de culture, différant essentiellement par leur nature et la destination des produits qui en proviennent : l'une faite librement, suivant la volonté de ceux qui s'y livrent ; l'autre, au contraire, ré- glementée par des contrats spéciaux, à clauses variables et multiples.
I. - CULTURE LIBRE
Terrains. — Dans les huyên de Hung-nhàn et de Tien-lù, les indigènes cultivent annuellement en jute une surface d'environ un millier de maú (c'est- à-dire trois cent soixante hectares).
Ils choisissent pour cela, autant que possible, les terrains élevés, c'est-à-dire ceux qui sont situés à une telle hauteur au-dessus de la nappe d'eau souter- raine, et sont si perméables, que par les années les plus pluvieuses et aux épo- ques des plus hautes eaux, ils ne sont jamais inondés. De semblables terrains ne peuvent pas convenir à l'établissement des rizières et sont presque toujours occupés par des cultures de jute, de canne à sucre, de maïs, etc., etc.
Mais certaines rizières sont également affectées à la culture du jute. Ce sont toujours des rizières dites moyennes, ou de préférence celles dites hautes, qui établies sur des terrains assez élevés, ne se trouvent inondées qu'au moment des hautes eaux, de juillet à octobre ou novembre de chaque année et à la suite des grandes ondées estivales. Elles ne peuvent produire que la récolte de riz du dixième mois annamite, de sorte qu'entre temps, c'est-à-dire durant les basses eaux, elles peuvent porter d'autres cultures, notamment celle du jute qui les occupe alors d'avril ou mai à juillet ou août.
Quoique dans ces rizières la plante croisse assez bien, on sent qu'elle souffre néanmoins du voisinage, parfois trop immédiat, de la nappe d'eau souterraine, ou même assez souvent de la stagnation des eaux des pluies du début de l'été, qui se recueillent dans ces véritables cuvettes et ne s'écoulent que très lentement par infiltration.
Des échantillons que j'ai prélevés dans différents terrains cultivés en jute, à Hung-nhan, et qui ont été analysés par M. Aufray, directeur du Laboratoire de la Direction de l'Agriculture du Tonkin, à Hanoi, donnent la composition moyenne de cette région. On pourra se faire une idée de la nature de ces terrains qui sont en général silico-argileux, plus ou moins légers, suivant que en SI Iceux se trouve en plus ou moins grandes proportions.
Les résultats des analyses qui ont été faites sont contenus dans le tableau ci-a près.
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