quand le Gouvernement du Roi, se ravisant, annonça tout récemment son intention d'entre- prendre lui-même en régie l'irrigation de ce district et de s'en réserver ainsi les bénéfices.
Les projets du Ministre de l'Agriculture ne s'arrêtent d'ailleurs pas là. Il a fait engager l'an dernier, aux appointements de 30.000 francs par an, un spécialiste hollandais, M. Homan Van der Heyde et l'a chargé d'élaborer un plan d'ensemble d'irrigation de tous les terrains du delta propres à la culture du riz. De plus, il a envoyé à Java une mission dont le but est d'y étudier les travaux similaires et d'y recruter plusieurs ingénieurs qui seront placés sous les ordres de leur compatriote et constitueront ainsi un véritable département de l'irrigation.
D'autre part il est question de faire l'essai au klong Ransit de moulins à vent, en acier galvanisé, d'un diamètre de cinq mètres. Ces moulins seraient disposés de façon à transmettre leur force dont on pourrait se servir pour faire de l'irrigation pendant la saison sèche et pour décortiquer et moudre pendant la saison des pluies le riz destiné à la consommation locale. Il est probable que dans les plaines bien irriguées, on pourrait, grâce à ces moulins, obtenir-régulièrement deux récolles de riz par an.
G. DAUPHINOT.
* * *
Le Service forestier siamois1. - Le Département des Forêts, qui a été organisé il y a sept ans, a pour directeur un Anglais.
Il a divisé les régions forestières en treize districts, qui sont surveillés par des inspecteurs anglais.
Ces inspecteurs ont les résidences suivantes : Muang-yonam; Chieng-maï ; Pitsanuloke ; Lampoun; Muang-phrè; Paknam-po; Lakou- lampang; Nan; Sawankaloke; Kanburi; Maihongson; Moulmein; Bangkok.
Le Département s'est préoccupé dès le début de dresser les cartes détaillées des districts forestiers et poursuit encore aujourd'hui ce travail avec activité.
Puis il a pris les mesures nécessaires pour la protection des tecks et a déjà obtenu de bons résultats.
Avant sa fondation, il se faisait un commerce considérable en poteaux de tecks et on pouvait craindre la destruction totale des forêts par suite de l'abatage des arbres de faible circonférence. On a mis bon ordre à ces coupes irréfléchies. Il en est résulté une demande très active en poteaux de bois autres que le teck. Le Gouvernement, pour ne pas léser les intérêts des bûcherons, a modifié alors une loi très ancienne qui apportait des restrictions à l'abatage des autres bois et l'a complètement autorisé, sauf pour quelques essences riches, à la condition que ces bois paieraient un léger impôt en passant aux inspections de Paknam- po, Kanburi, ou Bangkok.
Autrefois on entaillait chaque année un nombre de tecks très supérieur aux besoins du marché et, dans bien des forêts, tous les arbres vendables ont été entaillés.
Quand on a commencé à restreindre les abatages, on a dû les interdire dans plusieurs forêts qui contenaient beaucoup d'arbres entaillés. Le Département étudie en ce moment le moyen de permettre peu à peu la livraison de ces arbres au commerce. Mais il est for- mellement défendu maintenant d'entailler aucun arbre et l'on s'efforcera de faire durer le plus longtemps possible le stock de ceux qui ont déjà subi cette opération.
Lorsqu'il deviendra nécessaire d'entailler de nouveau, ce travail sera fait sous la surveillance des inspecteurs et le choix des arbres sera sévèrement contrôlé.
1 Voir Bulletin Economique, n° 13 (janvier 1903) p. 87.
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.93%.
Facebook
Twitter