industriels allemands, dont les prix étaient fort élevés, mais par des maisons anglaises et belges. Il y aura prochainement d'autres commandes importantes à remettre, soit en vue des ponts métalliques, soit en matériel roulant, et l'on espère que les constructeurs de toutes les nations seront de nouveau admis à soumettre leurs prix, ce qui constituera d'ailleurs une forte économie pour le Gouvernement Siamois. Quoi qu'il en soit, M. Gehrts, directeur du Département des Chemins de fer royaux, pousse les travaux avec énergie et il espère que dans sept ou huit ans Bangkok sera relié par rail à Chieng-maï, en passant par Lakhon-Lampang. L'extension du réseau Nord doit se faire, d'une part, de Lakhon-Lampang, qui paraît être destiné à devenir le point central de ce réseau, sur Chieng-maï (103 kilomètres); de l'autre, de Muang-Iong sur Phrè et Nan (1 ;,0 kilomètres) ; la ligne serait prolongée ensuite jusqu'à Luang-prabang.
La grande ligne sera continuée de Lakhon-Lampang au Nord-Ouest, jusqu'à Chieng-haï, (212 kilomètres). Plus tard Chieng-haï sera relié à la frontière de Chine et de là à Chieng-sen et Chieng-tong.
Le tramway à vapeur de Tarna (station de la ligne de Lopburi), à Prabat (longueur 17 kilo- mètres), lieu de pélérinage très renommé, a été livré au trafic le 7 février 1903 et il a déjà donné des résultats suffisants pour que le conseil d'administration de cette compagnie privée vienne de proposer à ses actionnaires un dividende de 8 et l'extension de la ligne jusqu'à une forêt distante de 10 kilomètres de Prabat, où abondent les bois précieux tels que le tabak.
Les études vers le Nord-Est et l'Est ont été faites également et comprennent une ligne qui, continuant celle de Bangkok à Korat, ira à Nongkay (350 kilomètres) et une autre ligne de Korat à Bassac (370 kilomètres). Ces deux voies draineraient au profit du Siam tous les pro- duits du moyen et du bas Laos. Leur exécution ne paraît pas prochaine, quoique la conces- sion d'un tramway à vapeur soit déjà donnée de Korat à Pimaï, c'est-à-dire jusqu'à l'endroit où la rivière Ma-Moun, tributaire du Mékong, devient navigable pendant 9 à 10 mois par an.
Nous pouvons donc espérer que les lignes étudiées par le Gouvernement général de l'Indo- Chine relieront le Mékong à la mer, en traversant le Laos et l'Annam, avant que les voies ferrées siamoises ne soient construites.
Mais au Sud-Est il est question de commencer, dans un assez bref délai, les travaux d'une ligne allant de Bangkok à Muang-Pra par Petriew, Muang-Phanat et Bang-pla-Soi (135 kilomètres); coût d'estimation : 8.514.000 francs. Cette ligne ne sera évidemment que l'amorce de celle de Bangkok à Battambang, en passant par Watana et Sisophon, qui aurait pourl'lndo-Chine les plus graves conséquences, car elle amènerait certainement à Bangkok le riz des riches provinces de Sisophon et de Battambang et le poisson du Tonlé-Sap, qui sont actuellement dirigés sur Phnom-penh et de là sur Saïgon. Aussi paraît-il urgent de prolonger le plus rapidement possible jusqu'à Pursat, tout au moins, la ligne de Saïgon à Mytho.
Nous citerons enfin la petite ligne d'intérêt local de Bangkok à Tachin, spécialement destinée à apporter à la capitale le poisson très renommé de la baie de Tachin, et qui vient d'être concédée.
G. DAUPHINOT.
* + *
Les Travaux Publics au Siam. — Le Gouvernement Siamois paraissait disposé à faire étudier les mesures nécessaires pour remédier aux défectuosités de la voirie de Bangkok, qui a une si fâcheuse répercussion sur l'état sanitaire. Il avait pris à son service, le le* octobre 1902, un ingénieur français, M. de la Mahotière, qui devait être chargé de tous les travaux sanitaires à Bangkok, et lui avait adjoint ensuite un autre ingénieur et un dessinateur égale- ment français. Mais, malgré le zèle de nos compatriotes et leur désir de se mettre immédiate- ment à l'œuvre, ils n'ont pu jusqu'ici rien produire d'utile, ni comme plans, ni comme travaux, soit parce qu'ils ne recevaient aucun ordre, soit parce que les moyens nécessaires n'étaient pas mis à leur disposition.
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.93%.
