Titre : Bulletin économique de l'Indochine
Auteur : Indochine française. Direction des affaires économiques. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Saïgon)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Hanoï)
Date d'édition : 1900-01-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32728645t
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 01 janvier 1900 01 janvier 1900
Description : 1900/01/01 (A3,N19)-1900/12/01 (A3,N30). 1900/01/01 (A3,N19)-1900/12/01 (A3,N30).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : France-Vietnam Collection numérique : France-Vietnam
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k65306892
Source : CIRAD, 2013-106464
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 03/06/2013
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outre les avantages déjà signalés pour certains d'entre eux, il existe
d'autres causes d'infériorité d'une province à l'autre ; elles tiennent
principalement à la routine et à l'apathie dont il est si difficile de
faire sortir la population indigène, qui n'a d'autre règle, pour ses
besoins, que l'enseignement rudimentaire et défectueux légué par
les ancêtres, lorsqu'elles ne sont pas guidées par l'âpreté du gain.
Et il faut reconnaître que les améliorations sont difficiles à obtenir
lorsque la conviction de leur nécessité ne peut être déterminée par
un intérêt immédiat et palpable.
Un exemple suffira pour le démontrer : la province de Binh-dinh,
une des plus riches et des plus productives de l'empire d'Annam,
peuplée de 800.000 habitants, s'étendant sur une longueur de 140
kilomètres de côtes, richement peuplées de poissons, possédant
trois rades sûres, pouvant servir d'abri à une importante flottille de
barques ou de jonques de pêche, peuplée d'excellents marins, est dans
la nécessité, pour subvenir à ses besoins, de se procurer annuelle-
ment, par l'importation, une moyenne de 4.500 tonnes de saumure
et de poissons salés ou séchés, d'une valeur de 450.000 frs., parce
que les patrons de jonques trouvent un profit plus immédiat et plus
certain, quoique moins rémunérateur, dans le petit cabotage effec-
tué sur Saigon ou le sud de l'Annam, pour le compte du commerce
chinois. Si la mousson contraire les empêche de regagner le Binh-
dinh, ils attendent la bonne saison en trafiquant sur les côtes de la
Cochinchine ou du Thuan-khanh (1).
L'industrie de la pêche se trouve privée ainsi de son élément prin-'
cipal et ne possède plus, pour son exploitation, qu'un matériel infé-
rieur et délabré de petit tonnage, inutilisable pour le petit cabotage
et condamné à l'immobilité, lorsque le moindre mauvais temps ne
lui permet pas de quitter son abri.
Etangs, assainissement des pays marécageux, pisciculture, etc. —
Cette apathie, cette incurie se reflètent d'ailleurs sur toutes les au-
tres parties de l'industrie dont il est question ; la création d'étangs
pour assainir les sols marécageux du pays est complètement in-
connue; quant à la pisciculture, les indigènes en ignorent la moindre
notion, car on ne peut donner le nom de pisciculture à ce qu'ils
appellent faire produire le poisson.
Ainsi, certaines mares, assez étendues pour mériter le nom
(1) Binh-thuan et Khanh-hoa.
outre les avantages déjà signalés pour certains d'entre eux, il existe
d'autres causes d'infériorité d'une province à l'autre ; elles tiennent
principalement à la routine et à l'apathie dont il est si difficile de
faire sortir la population indigène, qui n'a d'autre règle, pour ses
besoins, que l'enseignement rudimentaire et défectueux légué par
les ancêtres, lorsqu'elles ne sont pas guidées par l'âpreté du gain.
Et il faut reconnaître que les améliorations sont difficiles à obtenir
lorsque la conviction de leur nécessité ne peut être déterminée par
un intérêt immédiat et palpable.
Un exemple suffira pour le démontrer : la province de Binh-dinh,
une des plus riches et des plus productives de l'empire d'Annam,
peuplée de 800.000 habitants, s'étendant sur une longueur de 140
kilomètres de côtes, richement peuplées de poissons, possédant
trois rades sûres, pouvant servir d'abri à une importante flottille de
barques ou de jonques de pêche, peuplée d'excellents marins, est dans
la nécessité, pour subvenir à ses besoins, de se procurer annuelle-
ment, par l'importation, une moyenne de 4.500 tonnes de saumure
et de poissons salés ou séchés, d'une valeur de 450.000 frs., parce
que les patrons de jonques trouvent un profit plus immédiat et plus
certain, quoique moins rémunérateur, dans le petit cabotage effec-
tué sur Saigon ou le sud de l'Annam, pour le compte du commerce
chinois. Si la mousson contraire les empêche de regagner le Binh-
dinh, ils attendent la bonne saison en trafiquant sur les côtes de la
Cochinchine ou du Thuan-khanh (1).
L'industrie de la pêche se trouve privée ainsi de son élément prin-'
cipal et ne possède plus, pour son exploitation, qu'un matériel infé-
rieur et délabré de petit tonnage, inutilisable pour le petit cabotage
et condamné à l'immobilité, lorsque le moindre mauvais temps ne
lui permet pas de quitter son abri.
Etangs, assainissement des pays marécageux, pisciculture, etc. —
Cette apathie, cette incurie se reflètent d'ailleurs sur toutes les au-
tres parties de l'industrie dont il est question ; la création d'étangs
pour assainir les sols marécageux du pays est complètement in-
connue; quant à la pisciculture, les indigènes en ignorent la moindre
notion, car on ne peut donner le nom de pisciculture à ce qu'ils
appellent faire produire le poisson.
Ainsi, certaines mares, assez étendues pour mériter le nom
(1) Binh-thuan et Khanh-hoa.
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