exploitation continue de ramie n'a encore existé. Aucune plantation de ramie n'a été longtemps exploitée. Théoriquement, la ramie se renouvelle indéfini- ment, se rajeunit par l'émission continue de nouveaux rhizomes et de nouvelles Pousses. Dans des jardins publics, comme le Jardin du Hamma (près Alger) on a pu entretenir une plantation pendant plusieurs décades ; mais nous ne savons Pas quels soins cet entretien a exigés, ni si la plantation a été déplacée ou renouvelée sur place une ou plusieurs fois. On a maintenu la plantation dont on avait besoin pour y puiser des rhizomes, pour y noter des observations, pour servir à des demandes en vue d'essais de traitement ou de propagation ; mais une telle plantation n'a pu être exploitée rationnellement. On n'y a jamais fait; croyons-nous, — et ce n'est pas là une critique - les quatre coupes annuelles enlevées exactement au moment voulu.
M. Rivière écrivait, en 1910 (1): « Au carré n° 1 (du Jardin d'essai) existe une plantation âgée de vingt ans, n'ayant reçu que deux fumures ordinaires en couverture ; elle est encore en excellent état quoique n'étant pas arrosée tous les ans. Au carré dit des « goyaviers », la plantation est encore pleine de vi- gueur et homogène : je l'ai faite en printemps 1868, c'est dire qu'elle a bientôt quarante trois ans, n'ayant bénéficié que bien rarement d'engrais et d'arro-
sages suffisants ». Mais cette plantation, par un procédé que l'auteur expose et dont nous parlerons, a été rajeunie et, peut-être, renouvelée sur place.
1. Faure, dans le Limousin, cultive depuis plus de quarante ans la ramie dont il a besoin pour ses essais, mais en combien de champs, combien de fois renouvelés? Nous l'ignorons. Toutefois, l'une de ses plantations avait, en 1910, une vingtaine d'années et continuait à se montrer vigoureuse, quoique rece- vant peu d'engrais. Nous avons déjà dit que c'est là que nous avons rencontré les plus belles tiges de ramie qu'il nous ait été donné de voir. Sachons seule- ment qu'il ne s'agit pas là non plus de culture rationnelle avec coupes toujours faites en temps voulu.
M. Favier, dans le Vaucluse, paraît avoir cultivé la ramie depuis fort long- temps eu vue de récoltes normales ; mais, à l'époque où il écrivait son travail Si éteti-dti, en 1886, pas plus qu'au moment du Congrès de 1900, il n'a pas fourni d'indications sur la durée de ses plantations. Ajoutons que M. Favier a Ultv la ramie en Vaucluse, dans le Rhône, les Bouches-du-Rhône, les Alpes- Maritimes, les Pyrénées-Orientales, en Algérie et en Egypte.
M, Rivière, d'Alger, croit qu'avec des soins on peut maintenir indéfiniment Une plantation, soins dont les deux plus essentiels sont la fumure et l'irrigation souvent renouvelées. Il croit aussi que plus la souche vieillit, plus les tiges sont abondants et développées. Cette opinion d'un spécialiste très éclairé gagnerait SI elle Pouvait être appuyée sur des observations faites en culture.
z
(1) Journal d'agriculture tropicale, octobre 1910. ..,
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.93%.
