Cette nomenclature montre la grande variété d'articles composant notre importation aux Philippines. Il ne semble pas qu'elle soit susceptible d'une extension notable ; aussi nos efforts doivent-ils porter principalement sur le développement de l'importation de chacun de ces articles. C'est précisément sur ce point que surgit la difficulté : le petit nombre de maisons françaises établies à Manille ont lutté avec succès au cours de ces dernières années, ainsi que le démontrent les statistiques de notre importation ; mais il arrive forcé- ment un moment où la spécialisation de leurs entreprises limite leur champ d'opérations qui suffit largement à leur activité malgré tout leur esprit d'ini- tiative. Il faudrait donc soit que ces maisons songeassent à développer leur organisation en s'adjoignant des branches nouvelles d'importation, soit que la création d'un comptoir général d'importation fût envisagée en s'inspirant des méthodes de commerce locales.
Il y a lieu de tenir compte en outre que la majorité de nos exportateurs devraient renoncer à leurs anciens errements, en adaptant leurs articles au goût et aux moyens de la clientèle. Il semble au contraire qu'ils se sont principale- ment efforcé jusqu'ici de vouloir imposer leurs produits sur les marchés sans trop se préoccuper desavoir s'ils répondaient aux conditions énoncées plus haut.
A mon sentiment, c'est là une erreur, car le commerçant est fait pour donner satisfaction à sa clientèle et non l'inverse. J'ai vu souvent le cas de maisons fran- çaises refuser des commandes importantes sous prétexte qu'elles nécessiteraient une transformation de matériel, transformation qui eut d'ailleurs été largement compensée par les bénéfices de ces commandes ainsi que les commandes subsé- quentes. D'autres refusent de fabriquer certains articles sur des modèles déterminés sous prétexte que le bon renom de la maison ne permet pas de fabriquer des articles de qualité inférieure.
Il serait en outre opportun de renoncer à une pratique mise en évidence par l'expérience et consistant, lors d'une première commande, à expédier les mar- chandises donnant satisfaction, alors que les marchandises composant la com- mande suivante sont de qualité différente et inférieure.
Il n'est pas rare non plus de constater des expéditions différentes des échan- tillons.
Ce sont là des procédés peu faits pour constituer une clientèle et les maisons qui y recourent portent à la fois préjudice à elles-mêmes et à la bonne réputa- tion de notre commerce.
Au moment où nous arrivons, il s'agit de faire des affaires et de produire à bon compte. Les articles de luxe qui ont fait la renommée de l'industrie fran- çaise trouveront toujours des acheteurs plus fortunés qui représentent une minorité. Le remaniement des fortunes et des situations occasionné par la guerre dans tous les pays où elle a fait sentir son action tend à modifier les conditions de l'existence rendues de plus en plus lourdes. Nous devons donc songer à nous orienter vers la majorité, aux moyens limités il est vrai, mais dont la masse représente un facteur économique considérable.
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.93%.
