suivant une nuance dans leur état, lanières, fibre et filasse trouvent des prix extrêmement éloignés.
Le rendement de la défibration manuelle a été estimé de 0 k. 700 à 5 kilos par jour. Il faut reconnaître que, sur ce point, il était difficile de se bien renseigner.
PROGRAMME DE RECHERCHES.
Il reste tant d'inconnues, dans le problème de la ramie, que le programme des recherches à faire est des plus vaste. Son exécution exigera de lourdes dépenses continuées pendant un grand nombre d'années. Quand on considère qu'en Europe on ne cesse pas d'étudier les cultures les plus usuelles, on ne peut s'étonner que nous préconisions l'étude rationnelle, expérimentale de la ramie avant d'en conseiller la culture aux colons el aux indigènes. Des auteurs n'ont pas craint de soutenir la nécessité d'imposer cette culture aux indigènes, procédé auquel la Hollande elle-même a renoncé; à Java, tellement il est inique.
Le côté cultural du problème de la ramie est le moins connu et ne sera mis en lumière qu'à la suite des études que nous envisageons comme nécessaires, comme devant précéder tous les autres efforts.
Des efforts considérables ont été faits en pure perte. Leur résultat ajnêine été de jeter sur la ramie une suspicion, une méfiance, un découragement excessifs. Si, il y a quarante ans, on avait procédé à des expériences méthodi- ques, dans nos diverses colonies, en raison de la diversité de leurs climats, on eût évité des pertes importantes et cette stagnation dans laquelle le problème a été laissé depuis 1900. De 1871 à 1900, les gouvernements eussent pu tirer au clair quantité de points restés obscurs. Les questions sont mieux posées aujourd'hui ; elles eussent été résolues en partie.
A défaut des gouvernements, les filateurs ont manqué de prévoyance en ne s'unissant pas pour contribuer aux frais des expériences, ce qui eût coûté moins cher que tant de tentatives dans lesquelles quelques-uns d'entre-eux ont subi des pertes personnelles. M. Rivière n'a pas hésité, au Congrès de 1900, à signaler cette erreur des filateurs dont l'abstention et le défaut d'initiative ont causé un retard considérable.
Cette initiative des filateurs eût sans doute provoqué l'intervention du Gouvernement français et des pouvoirs locaux aux colonies, lesquels eussent pu fournir les terrains, les agents d'exécution et vraisemblablement les ins- tallations.
On connaît à peu près les exigences des deux espèces de ramie au point de vue du climat, suffisamment pour éviter de se livrer à des études dans des conditions trop mauvaises ou avec une espèce qui ne soit pas dans les conditions d'habitat voulues. En Asie, en Afrique et en Amérique, on pourra faire de la ramie, mais pas partout et il semble même que les rares essais tentés jusqu'à présent permettent d'envisager la question un peu différemment qu'au début
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