On peut estimer, d'ores et déjà, que la récolte du poivre, tant en Cochinchine qu'au Cambodge, sera un peu inférieure, dans son ensemble, à celle de l'année dernière. Vers la fin de décembre 1914, en efft, la campagne du poivre s'annonçait comme devant être très belle, mais une sécheresse trop prolongée a retardé la maturité des fruits et compromis d'une façon assez appréciable le rendement escompté.
L'état de guerre a ralenti, d'autre part, l'activité du commerce des poivres, dont le mouvement d'exportation qui avait atteint en 1913 une valeur de 3.180.000 francs, n'a pas dépassé, en 1914, 2.400.000 francs.
La culture du cocotier continue à être assez prospère en Cochinchine et en Annam, malgré le cours relativement bas du coprah qui se maintient au-dessous de 3 $ 50 les cinquante kilogrammes et qui empêche les propriétaires des cocoteraies de retirer de leurs plantations les revenus rémunérateurs d'autrefois.
La valeur des coprahs exportés est d'ailleurs en progression : 1.675.644 francs Pour 1913 et 2.445.335 francs pour 1914, La culture du tabac est en bonne voie, notamment en Cochinchine, où le tabac de Govap a une grande réputation dans la Colonie; 583 hectares de terrains sont affectés à cette culture dans la seule province de Gia-dinh où la production a été de 1.749,000 tablettes valant ensemble 524.700 piastres.
La récolte de la canne à sucre a été satisfaisante en Annam et au Tonkin. Elle a été particulièrement abondante en Cochinchine, où, encore dans la province de Gia-dinh, sa production a été évaluée à 39.000 tonnes valant 285.900 piastres.
Malgré le faible prix du sucre — 6$00 à 6 $ 50 le picul, suivant les pays ; soit environ 0 $ 10 le kilog — les indigènes trouvent dans cette culture des bénéfices suffisants. Aussi cherchent-ils à la propager surtout en Annam et en Cochin- chine.
L'Annam est le seul pays dont les statistiques douanières accusent depuis Plusieurs années l'exportation de sucre brun en poudre. Celle-ci, dont la valeur moyenne était de 200.000 piastres environ pour le premier semestre des années Précédentes a presque diminué de moitié cette année.
C La campagne de pêche a été généralement bonne sur les Côtes Annamite et Cochinchinoise, mais peu rémunératrice, le poisson sec ne se vendant pas comme les années précédentes à cause du ralentissement des exportations sur Hongkong et la Malaisie. Néanmoins, en Cochinchine, la plupart des fermiers de pêcheries sont satisfaits des résultats obtenus, beaucoup d'entre eux ayant pu diriger sur le marché de Cholon d'importantes quantités de poissons vivants, dans de jonques aménagées à cet effet.
Les statistiques relatives aux produits de la pêche accusent pour le premier semestre 1915 tant à l'exportation sur France et ses Colonies, qu'à l'exportation sur l'Etranger, une moins-value sur 1914 qui peut être évalué à 1/10 environ de l'exportation moyenne.
Le cours de la cannelle est tombé très bas depuis quelques mois et laisse fort Peu de bénéfice aux producteurs ou marchands indigènes. Aussi, ceux qui ont
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