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- SOMMAIRE DU N° 1, DU 1er TRIMESTRE 1904
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- XIX. - Météorologie.
- SOMMAIRE DU N° 2, DU 2e TRIMESTRE 1904
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- SOMMAIRE DU N° 3, DU 3e TRIMESTRE 1904
PAGES- .......... Page(s) .......... 229
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- SOMMAIRE DU N° 4, DU 4e TRIMESTRE 1904
PAGES- .......... Page(s) .......... 381
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- XV. - Météorologie
— 279 -
LA SOIE D'ARAIGNÉE (1)
Dans un premier article sur la soie d'araignée qu'a publié le Bulletin écono-
mique du 2e trimestre, après avoir rapidement résumé les trois périodes en les-
quelles se divisent jusqu'à ce jour les recherches que l'école professionnelle de
Tananarive a entreprises et poursuit encore pour mettre la question au point,
on terminait en reproduisant le rapport publié, en 1893, par le laboratoire
d'études de la soie de la Chambre de commerce de Lyon. Ce rapport, ainsi qu'on
a pu s'en rendre compte, après avoir exposé les diverses tentatives faites pour
rendre possible l'utilisation comme textile du fil sécrété par la plupart des
araignées, concluait que l'araignée fileuse de Madagascar, appelée Halabe ou
Folihala par les indigènes, qui venait d'être récemment étudiée par M. Cam-
boué, missionnaire, était une de celles dont la soie présentait le plus de chances
d'être couramment employée et en outre que c'était « une soie qui possède des
qualités trop réelles et trop rares pour qu'il soit permis d'en négliger l'étude et
la culture ».
Pour cette raison, dès la fondation de l'école, en 1897, la question y fut
mise à l'étude et des essais de filature et de tissage y furent entrepris, malgré
les faibles moyens dont on pouvait alors disposer. C'est ainsi qu'on se contenta,
au début, de faire tenir à la main des araignées et d'enrouler sur une bobine le
fil, tel qu'il est fourni par les glandes soyeuses de la bête, au fur et à mesure
de son émission. Le procédé était extrêmement lent, le fil n'était pas tordu,
les brins de la chaîné s'effilochaient par le frottement dû au tissage, semblaient
poisser et finalement cassaient ; on arriva difficilement, fin 1897, à en produi-
re les quantités nécessaires pour tisser un échantillon d'environ quinze centimè-
tres de longueur sur dix centimètres de large.
1898-1899. — Mon premier soin, après m'être rendu compte de la difficulté
de dévider directement de l'animal lé fil nécessaire, fut de créer un appareil
susceptible de le produire mécaniquement. A cet effet, tenant compte des
renseignements fournis par M. Camboué, qui avait eu l'idée, à un certain
moment, pour dévider le fil sécrété par les araignées, de les enfermer dans
des boîtes d'allumettes vides, je créai, avec l'aide du contremaître chargé de la
section des textiles, un appareil analogue aux banques de dévidage ordinaires,
dans lequel les bobines qui donnent le fil allaient être remplacées par l'abdo-
men des araignées; et, afin de ne pas blesser les précieuses arachnides, à qui
l'extraction du fil ne cause aucune gêne, si l'on prend les précautions néces-
saires, on les groupa dans l'appareil sur un cadre enserrant une série de vingt-
quatre petites guillotines, indépendantes les unes des autres, dans l'échancrure
de chacune desquelles on pouvait loger une araignée, de telle façon que, serrée
à la taille, elle présentait sur l'une des faces son abdomen et sur l'autre la tête,
le thorax et les pattes. Il était essentiel de procéder ainsi, car les araignées qui
subissent cette sorte de trayage par lequel on vide leurs glandes séricigènes
prennent, si on ne les en empêche, le fil sécrété entre les extrémités de deux
de leurs pattes et le cassent. Dans le premier'appareil créé, on juxtaposait sim-
plement les fils issant de vingt-quatre araignées en les faisant passer à travers
l'ouverture d'une perle, puis on les recevait sur un tambour muni d'un mou-
vement de va-et-vient qui régularisait l'enroulement. On obtenait ainsi une
nappe jaune d'or éclatant d'un effet incomparable.
C'est alors que fut entrevue la possibilité de faire réaliser à l'utilisation de
la soie de l'araignée malgache un progrès décisif pour l'Exposition de 1900 à
Paris. On se proposa d'exécuter, par opposition à ce qui s'était fait jusqu'à
ce jour,, non plus un carré de tissu grand comme la main qui eût pu n'être
(1) Voir Bulletin économique du 2e trimestre.
LA SOIE D'ARAIGNÉE (1)
Dans un premier article sur la soie d'araignée qu'a publié le Bulletin écono-
mique du 2e trimestre, après avoir rapidement résumé les trois périodes en les-
quelles se divisent jusqu'à ce jour les recherches que l'école professionnelle de
Tananarive a entreprises et poursuit encore pour mettre la question au point,
on terminait en reproduisant le rapport publié, en 1893, par le laboratoire
d'études de la soie de la Chambre de commerce de Lyon. Ce rapport, ainsi qu'on
a pu s'en rendre compte, après avoir exposé les diverses tentatives faites pour
rendre possible l'utilisation comme textile du fil sécrété par la plupart des
araignées, concluait que l'araignée fileuse de Madagascar, appelée Halabe ou
Folihala par les indigènes, qui venait d'être récemment étudiée par M. Cam-
boué, missionnaire, était une de celles dont la soie présentait le plus de chances
d'être couramment employée et en outre que c'était « une soie qui possède des
qualités trop réelles et trop rares pour qu'il soit permis d'en négliger l'étude et
la culture ».
Pour cette raison, dès la fondation de l'école, en 1897, la question y fut
mise à l'étude et des essais de filature et de tissage y furent entrepris, malgré
les faibles moyens dont on pouvait alors disposer. C'est ainsi qu'on se contenta,
au début, de faire tenir à la main des araignées et d'enrouler sur une bobine le
fil, tel qu'il est fourni par les glandes soyeuses de la bête, au fur et à mesure
de son émission. Le procédé était extrêmement lent, le fil n'était pas tordu,
les brins de la chaîné s'effilochaient par le frottement dû au tissage, semblaient
poisser et finalement cassaient ; on arriva difficilement, fin 1897, à en produi-
re les quantités nécessaires pour tisser un échantillon d'environ quinze centimè-
tres de longueur sur dix centimètres de large.
1898-1899. — Mon premier soin, après m'être rendu compte de la difficulté
de dévider directement de l'animal lé fil nécessaire, fut de créer un appareil
susceptible de le produire mécaniquement. A cet effet, tenant compte des
renseignements fournis par M. Camboué, qui avait eu l'idée, à un certain
moment, pour dévider le fil sécrété par les araignées, de les enfermer dans
des boîtes d'allumettes vides, je créai, avec l'aide du contremaître chargé de la
section des textiles, un appareil analogue aux banques de dévidage ordinaires,
dans lequel les bobines qui donnent le fil allaient être remplacées par l'abdo-
men des araignées; et, afin de ne pas blesser les précieuses arachnides, à qui
l'extraction du fil ne cause aucune gêne, si l'on prend les précautions néces-
saires, on les groupa dans l'appareil sur un cadre enserrant une série de vingt-
quatre petites guillotines, indépendantes les unes des autres, dans l'échancrure
de chacune desquelles on pouvait loger une araignée, de telle façon que, serrée
à la taille, elle présentait sur l'une des faces son abdomen et sur l'autre la tête,
le thorax et les pattes. Il était essentiel de procéder ainsi, car les araignées qui
subissent cette sorte de trayage par lequel on vide leurs glandes séricigènes
prennent, si on ne les en empêche, le fil sécrété entre les extrémités de deux
de leurs pattes et le cassent. Dans le premier'appareil créé, on juxtaposait sim-
plement les fils issant de vingt-quatre araignées en les faisant passer à travers
l'ouverture d'une perle, puis on les recevait sur un tambour muni d'un mou-
vement de va-et-vient qui régularisait l'enroulement. On obtenait ainsi une
nappe jaune d'or éclatant d'un effet incomparable.
C'est alors que fut entrevue la possibilité de faire réaliser à l'utilisation de
la soie de l'araignée malgache un progrès décisif pour l'Exposition de 1900 à
Paris. On se proposa d'exécuter, par opposition à ce qui s'était fait jusqu'à
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(1) Voir Bulletin économique du 2e trimestre.
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