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- SOMMAIRE DU N° 1, DU 1er TRIMESTRE 1904
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- XIX. - Météorologie.
- SOMMAIRE DU N° 2, DU 2e TRIMESTRE 1904
PAGES- .......... Page(s) .......... 97
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- SOMMAIRE DU N° 3, DU 3e TRIMESTRE 1904
PAGES- .......... Page(s) .......... 229
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- SOMMAIRE DU N° 4, DU 4e TRIMESTRE 1904
PAGES- .......... Page(s) .......... 381
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- XV. - Météorologie
— m —
soies de Lyon dans son Bulletin annuel, ce rapport présente d'autant plus
d'intérêt qu'aujourd'hui cet établissement continue à s'occuper de la question,
que tout récemment encore il déclarait présenter un véritable intérêt.
NOGUÉ,
sous-directeur de técole professionnelle de Tananarive.
L'araignée fileuse de Madagascar
1
Parmi les insectes doués d'un instinct supérieur, nul peut-être plus que
l'araignée n'a frappé l'homme d'étonnement, à toutes les époques. Elle est
pourtant dépourvue de grâce, sans vive parure, sans élégance, d'un extérieur
presque déplaisant. Sa tête et son thorax, confondus dans le même tronçon, se
soudent avec un corps globuleux, mou comme celui d'une larve et complète-
ment désarmé. C'est une bête bâtie en bloc, façonnée pour une œuvre d'artiste,
que ses huit pattes, de grandeur insolite, ou plutôt ses huit mains, accomplissent
avec une merveilleuse adresse.
Les anciens ont chanté l'araignée dans leurs poésies mythologiques, mais ne
nous ont laissé aucun document qui prouve le moindre effort tente de leur part
pour soumettre à leur service une aussi habile ouvrière. Les siècles du moyen
âge ont passé de même sans qu'un regard de l'industrie ait été jeté sur ces
insectes assez mal famés et auxquels on attribuait un naturel féroce; ce n'est
que bien tard que des observations plus attentives sur leurs mœurs ont protesté
contre ces impressions injustes et leur ont valu la sympathie qu'elles méritent à
tant de titres.
L'araignée émet une grande quantité de soie, tant pour envelopper ses œufs
dans un nid préparé avec soin que pour tisser ses filets de chasse, sa seule
ressource pour vivre. La soie de l'oothèque est embrouillée comme la bourre
du cocon du bombyx et ne peut servir qu'à l'état de schappe ; celle des toiles ne
saurait être utilisée à cause des nœuds; mais l'insecte donne facilement son fil
qu'on tire directement de ses filières. C'est sur cette dernière soie prise à la bête
que se fondent les expériences de production régulière de fils continus, propres
à un emploi industriel et délicat.
On peut diviser l'histoire des tentatives faites de notre temps pour utiliser
la soie des araignées fileuses en deux périodes : l'une, qui date du siècle dernier,
est caractérisée par l'emploi des bourres du nid de l'Epeire diadème d'Europe;
l'autre, contemporaine, où se fonde un plus juste espoir sur les grandes espèces
des pays chauds, particulièrement sur les Nephila.
On sait que le président Bon (1), en 1708, inaugura la première période en
considérant l'araignée vulgaire comme la rivale sans conteste du ver à soie du
mûrier, bien qu'il ne conçut alors aucune application industrielle au delà de la
mise en œuvre de l'unique bourre des nids. On sait aussi que l'enthousiasme
qu'il avait provoqué partout, même en Chine, fut refroidi par les prudentes
réserves que dictèrent à Réaumur de longues expériences au sujet de la produc-
tion de la bourre soyeuse de l'araignée d'Europe, expériences qui lui avaient
été demandées par l'Académie des sciences.
Les succès qu'on avait préconçus en imaginant tout gratuits ces dons de la
nature n'aboutirent qu'à des déceptions. En effet, récolter les coques de soie à
travers les buissons, comme des fruits sauvages, les épurer difficilement, les
ouvrer, occasionnaient des frais énormes pour un poids de soie très minime. A
la vérité, le président Bon put offrir à des princes quelques paires de bas et de
gants, mais tout s'arrêta là. Il n'avait rien découvert de satisfaisant pour créer
une industrie nouvelle. Toutefois, l'idée louable d'appeler l'attention sur l'araignée
reste attachée à son nom, et, loin d'être perdue, elle devait au contraire se
développer.
Notre intention ne peut être de résumer les entreprises plus ou moins
timides qui succédèrent à ces premiers essais pendant les trois quarts de siècle.
Elles n'offrent d'ailleurs qu'un médiocre intérêt, mais nous devons mentionner
particulièrement les noms de deux chercheurs dont les travaux sont importants.
De 1777 à 1796, M. de Tremeyer, espagnol, fit en Italie, avec persevérance,
des expériences sérieuses. Il réfute, sur quelques points, le mémoire de Réaumur,
(1) Président de la Cour des comptes à Montpellier.
soies de Lyon dans son Bulletin annuel, ce rapport présente d'autant plus
d'intérêt qu'aujourd'hui cet établissement continue à s'occuper de la question,
que tout récemment encore il déclarait présenter un véritable intérêt.
NOGUÉ,
sous-directeur de técole professionnelle de Tananarive.
L'araignée fileuse de Madagascar
1
Parmi les insectes doués d'un instinct supérieur, nul peut-être plus que
l'araignée n'a frappé l'homme d'étonnement, à toutes les époques. Elle est
pourtant dépourvue de grâce, sans vive parure, sans élégance, d'un extérieur
presque déplaisant. Sa tête et son thorax, confondus dans le même tronçon, se
soudent avec un corps globuleux, mou comme celui d'une larve et complète-
ment désarmé. C'est une bête bâtie en bloc, façonnée pour une œuvre d'artiste,
que ses huit pattes, de grandeur insolite, ou plutôt ses huit mains, accomplissent
avec une merveilleuse adresse.
Les anciens ont chanté l'araignée dans leurs poésies mythologiques, mais ne
nous ont laissé aucun document qui prouve le moindre effort tente de leur part
pour soumettre à leur service une aussi habile ouvrière. Les siècles du moyen
âge ont passé de même sans qu'un regard de l'industrie ait été jeté sur ces
insectes assez mal famés et auxquels on attribuait un naturel féroce; ce n'est
que bien tard que des observations plus attentives sur leurs mœurs ont protesté
contre ces impressions injustes et leur ont valu la sympathie qu'elles méritent à
tant de titres.
L'araignée émet une grande quantité de soie, tant pour envelopper ses œufs
dans un nid préparé avec soin que pour tisser ses filets de chasse, sa seule
ressource pour vivre. La soie de l'oothèque est embrouillée comme la bourre
du cocon du bombyx et ne peut servir qu'à l'état de schappe ; celle des toiles ne
saurait être utilisée à cause des nœuds; mais l'insecte donne facilement son fil
qu'on tire directement de ses filières. C'est sur cette dernière soie prise à la bête
que se fondent les expériences de production régulière de fils continus, propres
à un emploi industriel et délicat.
On peut diviser l'histoire des tentatives faites de notre temps pour utiliser
la soie des araignées fileuses en deux périodes : l'une, qui date du siècle dernier,
est caractérisée par l'emploi des bourres du nid de l'Epeire diadème d'Europe;
l'autre, contemporaine, où se fonde un plus juste espoir sur les grandes espèces
des pays chauds, particulièrement sur les Nephila.
On sait que le président Bon (1), en 1708, inaugura la première période en
considérant l'araignée vulgaire comme la rivale sans conteste du ver à soie du
mûrier, bien qu'il ne conçut alors aucune application industrielle au delà de la
mise en œuvre de l'unique bourre des nids. On sait aussi que l'enthousiasme
qu'il avait provoqué partout, même en Chine, fut refroidi par les prudentes
réserves que dictèrent à Réaumur de longues expériences au sujet de la produc-
tion de la bourre soyeuse de l'araignée d'Europe, expériences qui lui avaient
été demandées par l'Académie des sciences.
Les succès qu'on avait préconçus en imaginant tout gratuits ces dons de la
nature n'aboutirent qu'à des déceptions. En effet, récolter les coques de soie à
travers les buissons, comme des fruits sauvages, les épurer difficilement, les
ouvrer, occasionnaient des frais énormes pour un poids de soie très minime. A
la vérité, le président Bon put offrir à des princes quelques paires de bas et de
gants, mais tout s'arrêta là. Il n'avait rien découvert de satisfaisant pour créer
une industrie nouvelle. Toutefois, l'idée louable d'appeler l'attention sur l'araignée
reste attachée à son nom, et, loin d'être perdue, elle devait au contraire se
développer.
Notre intention ne peut être de résumer les entreprises plus ou moins
timides qui succédèrent à ces premiers essais pendant les trois quarts de siècle.
Elles n'offrent d'ailleurs qu'un médiocre intérêt, mais nous devons mentionner
particulièrement les noms de deux chercheurs dont les travaux sont importants.
De 1777 à 1796, M. de Tremeyer, espagnol, fit en Italie, avec persevérance,
des expériences sérieuses. Il réfute, sur quelques points, le mémoire de Réaumur,
(1) Président de la Cour des comptes à Montpellier.
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