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Exportation des bœufs de Madagascar dans le Sud-Africain
Le Bulletin économique du trimestre dernier donnait quelques aperçus sur
l'exportation des bœufs de Madagascar en Afrique du Sud. Les considérations
émises se rapportaient surtout à nos relations commerciales avec Lourenço-Mar-
quès, le Transvaal, la Rhodesia et la colonie du Natal. De nouveaux et intéres-
sants renseignements sur l'introduction des bovidés dans la colonie du Cap vien-
nent d'arriver au Gouvernement Général ; nos commerçants et nos éleveurs
pourront en faire leur profit.
Le nombre des bœufs de Madagascar vendus dans cette possession anglaise
a été, jusqu'à ce jour, des plus restreints, moins d'un millier en 1902. Le four-
nisseur attitré est la République Argentine qui, l'an dernier, a envoyé à Cape-
Town 11.193 bovidés.
La cause de notre infériorité sur ce marché a sa source dans le reproche
fait aux bœufs de Madagascar de ne pas donner assez de viande, d'où, pour
l'acheteur, un bénéfice moindre par rapport au prix de revient. En effet, un
bœuf argentin produit en moyenne 800 livres anglaises de viande, et le bœuf
malgache 500 à 600 seulement, c'est-à-dire que deux bœufs américains repré-
sentent le même poids que trois des nôtres. Or, si l'on considère que les frais
supportés à l'arrivee, droits de douane, de quai, de débarquement, de conduite,
etc., sont calculés par tête et non d'après la corpulence de l'animal, que la place
occupée sur un navire par un bœuf de grosse taille ou par un bœuf moyen est
sensiblement la même, on est obligé de reconnaître que l'avantage est du côté
de nos rivaux. L'équilibre devrait être rétabli par la fréquence des transports
et le bas prix du fret, ce qui n'est malheureusement pas le cas.
Il ne faut pas désespérer cependant de voir nos bœufs prendre sur le mar-
ché du Cap un rang honorable. Le zébu de Madagascar se prête fort bien à l'en-
graissement et, en n'exportant que du bétail spécialement choisi pour la bouche-
rie et préparé à cet effet, la Colonie pourrait rapidement arriver à concurrencer
les animaux d'autres provenances. D'autre part, la fièvre aphteuse sévit actuel-
lement en Argentine et le Sud-Africain a fermé ses portes aux animaux de cette
provenance. Si cet état de choses se prolongeait encore longtemps, peut-être au-
rait-on des chances de voir les bœufs de Madagascar s'emparer rapidement de
la place ainsi abandonnée.
Il est vrai que la république Sud-Américaine s'est empressée de tourner la
difficulté en remplaçant les convois d'animaux par des expéditions de viande
congelée que l'Australie était seule jusqu'ici à fournir. L'an dernier, l'Argentine
a envoyé, par quarts de bœuf, pour 19.600.598 livres anglaises de viande, re-
présentant une valeur de 6.627.750 francs, plus 9.602.823 moutons valant
3.432.175 francs, au total pour 10.059.925 francs.
Ces chiffres sont suffisamment éloquents pour démontrer toute l'impor-
tance de ce débouché et justifieraient peut-être les efforts et les sacrifices que
pourraient faire nos industriels pour prendre une part aussi large que possible
dans l'alimentation en viande congelée de l'immense territoire Sud-Africain,
car ce n'est pas seulement la colonie du Cap qui a fait une si large place à cette
denrée dans son alimentation, mais aussi le Natal, le Transvaal et l'Orange, la
Rhodesia et la colonie portugaise de Mozambique. ,.,
Ce commerce entraînerait, il est vrai, l'établissement d'appareils spéciaux
et exigerait des navires aménagés à cet effet. Il semble cependant que Mada-
gascar, en raison de sa proximité et de l'abondance de son cheptel, pourrait
soutenir avantageusement la lutte. Cette question mériterait d'être sérieusement
étudiée.
En attendant, le commerce de la viande de boucherie pourrait être tenté
avec succès au Cap, où la viande fraîche est actuellement, pour ainsi dire, un
objet de luxe et ou le consommateur est généralement condamné à se conten-
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Exportation des bœufs de Madagascar dans le Sud-Africain
Le Bulletin économique du trimestre dernier donnait quelques aperçus sur
l'exportation des bœufs de Madagascar en Afrique du Sud. Les considérations
émises se rapportaient surtout à nos relations commerciales avec Lourenço-Mar-
quès, le Transvaal, la Rhodesia et la colonie du Natal. De nouveaux et intéres-
sants renseignements sur l'introduction des bovidés dans la colonie du Cap vien-
nent d'arriver au Gouvernement Général ; nos commerçants et nos éleveurs
pourront en faire leur profit.
Le nombre des bœufs de Madagascar vendus dans cette possession anglaise
a été, jusqu'à ce jour, des plus restreints, moins d'un millier en 1902. Le four-
nisseur attitré est la République Argentine qui, l'an dernier, a envoyé à Cape-
Town 11.193 bovidés.
La cause de notre infériorité sur ce marché a sa source dans le reproche
fait aux bœufs de Madagascar de ne pas donner assez de viande, d'où, pour
l'acheteur, un bénéfice moindre par rapport au prix de revient. En effet, un
bœuf argentin produit en moyenne 800 livres anglaises de viande, et le bœuf
malgache 500 à 600 seulement, c'est-à-dire que deux bœufs américains repré-
sentent le même poids que trois des nôtres. Or, si l'on considère que les frais
supportés à l'arrivee, droits de douane, de quai, de débarquement, de conduite,
etc., sont calculés par tête et non d'après la corpulence de l'animal, que la place
occupée sur un navire par un bœuf de grosse taille ou par un bœuf moyen est
sensiblement la même, on est obligé de reconnaître que l'avantage est du côté
de nos rivaux. L'équilibre devrait être rétabli par la fréquence des transports
et le bas prix du fret, ce qui n'est malheureusement pas le cas.
Il ne faut pas désespérer cependant de voir nos bœufs prendre sur le mar-
ché du Cap un rang honorable. Le zébu de Madagascar se prête fort bien à l'en-
graissement et, en n'exportant que du bétail spécialement choisi pour la bouche-
rie et préparé à cet effet, la Colonie pourrait rapidement arriver à concurrencer
les animaux d'autres provenances. D'autre part, la fièvre aphteuse sévit actuel-
lement en Argentine et le Sud-Africain a fermé ses portes aux animaux de cette
provenance. Si cet état de choses se prolongeait encore longtemps, peut-être au-
rait-on des chances de voir les bœufs de Madagascar s'emparer rapidement de
la place ainsi abandonnée.
Il est vrai que la république Sud-Américaine s'est empressée de tourner la
difficulté en remplaçant les convois d'animaux par des expéditions de viande
congelée que l'Australie était seule jusqu'ici à fournir. L'an dernier, l'Argentine
a envoyé, par quarts de bœuf, pour 19.600.598 livres anglaises de viande, re-
présentant une valeur de 6.627.750 francs, plus 9.602.823 moutons valant
3.432.175 francs, au total pour 10.059.925 francs.
Ces chiffres sont suffisamment éloquents pour démontrer toute l'impor-
tance de ce débouché et justifieraient peut-être les efforts et les sacrifices que
pourraient faire nos industriels pour prendre une part aussi large que possible
dans l'alimentation en viande congelée de l'immense territoire Sud-Africain,
car ce n'est pas seulement la colonie du Cap qui a fait une si large place à cette
denrée dans son alimentation, mais aussi le Natal, le Transvaal et l'Orange, la
Rhodesia et la colonie portugaise de Mozambique. ,.,
Ce commerce entraînerait, il est vrai, l'établissement d'appareils spéciaux
et exigerait des navires aménagés à cet effet. Il semble cependant que Mada-
gascar, en raison de sa proximité et de l'abondance de son cheptel, pourrait
soutenir avantageusement la lutte. Cette question mériterait d'être sérieusement
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En attendant, le commerce de la viande de boucherie pourrait être tenté
avec succès au Cap, où la viande fraîche est actuellement, pour ainsi dire, un
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