- 38f -
SUR LE TRAITEMENT PRÉVENTIF DE LA RAGE CHEZ LES HERBIVORES
Le chien enragé ne mord pas seulement les personnes et les chiens ; il
mord également le bétail.
Les statistiques allemandes, très précises, donnent, pour 900 chiens mordus
annuellement, 200 bœufs, 40 moutons, 10 chevaux, 10 porcs, 8 chats, 2 chèvres.
Les statistiques russes, probablement incomplètes, indiquent 1.300 chiens, 1.200
bœufs, 220 chevaux.
Sans doute, c'est surtout le chien de berger enragé qui mord les bestiaux,
et le chien de berger est, je crois, inconnu à Madagascar. Mais les herbivores
doivent être néanmoins fréquemment mordus. En tout cas, tous les Malgaches
connaissent parfaitement la rage des bœufs et à l'Institut Pasteur on a soigné
autrefois un individu mordu par une vache.
Lorsqu'un chien enragé a infligé des morsures, on envoie les personnes
mordues à l'Institut Pasteur ; les chiens et chats mordus sont abattus, ou du
moins doivent l'être. Quant aux herbivores, la circulaire de M. le Gouverneur
Général du 14 septembre 1903 porte : 2° Décision. Art. IV. « Dans le cas où des
animaux herbivores auraient été mordus par un animal atteint d'hydrophobie,
leur propriétaire doit en faire sur-le-champ la déclaration à l'autorité adminis-
trative, afin que toutes mesures utiles puissent être ordonnées d'urgence. »
En France, lorsque des herbivores ont été mordus, le maire prend un
arrêté, pour mettre ces animaux sous la surveillance d'un vétérinaire pendant
six semaines au moins. Ces animaux sont marqués et il est interdit au proprié-
taire de s'en dessaisir avant l'expiration de ce délai, si ce n'est pour les faire
abattre. L'utilisation des chevaux et des bœufs pour le travail peut être
autorisée, à condition, pour les chevaux, d'être muselés (décret du 22 juin 1882).
En Allemagne, Suède, Suisse, Italie, Roumanie, Bulgarie, les herbivores
mordus sont abattus ou soumis à une surveillance plus ou moins longue. En
Grande-Bretagne et en Hollande, ils sont abattus sans indemnité. En Belgique
et en Danemark, ils sont abattus avec indemnisation partielle au propriétaire.
En Italie, la viande peut être consommée pendant la semaine qui suit la
morsure, sauf avis contraire de l'autorité sanitaire. En France, il est interdit de
livrer à la boucherie les animaux mordus.
Sans doute, lorsqu'à Madagascar un mouton, une chèvre ou un bœuf de
peu de valeur est mordu par un chien enragé, le mieux est de l'abattre pure-
ment et simplement. Mais, s'il s'agit d'un reproducteur de valeur ou d'un
cheval, ou pourrait essayer de les soigner. Il existe, en effet, une méthode de
traitement. Cette méthode, il est vrai, n'a pas fait ses preuves, elle n'est pas
encore entrée dans la pratique ; mais les résultats auxquels on est déjà arrivé
sont assez satisfaisants pour qu'on n'hésite pas à l'employer le cas échéant.
On connaît la méthode, que Pasteur a découverte en 1884 et 1885, de vaccination
après morsure et qui consiste en inoculation journalière, pendant trois semaines
d'émulsion de fragments plus ou moins désséchés de moelle de lapins qu'on a
triés en dix jours avec du virus rabique renforcé. Cette méthode, qui réussit
dans presque tous les cas chez l'homme, est évidemment inapplicable aux ani-
maux : elle est trop longue et par suite trop coûteuse.
Galtier, un vétérinaire de Lyon, avait déjà fait une première tentative de
vaccination contre la rage. Le 25 janvier 1881, il avait annoncé, dans une note à
l'Académie des sciences, que l'injection de salive de chien enragé dans les veines
du mouton ne donne pas la rage et confère l'immunité. Seulement, l'inoculation
de salive est un moyen infidèle et dangereux. D'autre part, on constata alors,
dans le laboratoire de Pasteur, que l'injection de salive rabique dans les veines
du chien lui donnait la rage, ou, si elle ne lui donnait pas la rage, ne lui
donnait pas l'immunité.
Nocard et Roux, en 1888, reprirent la question. Au lieu de se servir de salive,
SUR LE TRAITEMENT PRÉVENTIF DE LA RAGE CHEZ LES HERBIVORES
Le chien enragé ne mord pas seulement les personnes et les chiens ; il
mord également le bétail.
Les statistiques allemandes, très précises, donnent, pour 900 chiens mordus
annuellement, 200 bœufs, 40 moutons, 10 chevaux, 10 porcs, 8 chats, 2 chèvres.
Les statistiques russes, probablement incomplètes, indiquent 1.300 chiens, 1.200
bœufs, 220 chevaux.
Sans doute, c'est surtout le chien de berger enragé qui mord les bestiaux,
et le chien de berger est, je crois, inconnu à Madagascar. Mais les herbivores
doivent être néanmoins fréquemment mordus. En tout cas, tous les Malgaches
connaissent parfaitement la rage des bœufs et à l'Institut Pasteur on a soigné
autrefois un individu mordu par une vache.
Lorsqu'un chien enragé a infligé des morsures, on envoie les personnes
mordues à l'Institut Pasteur ; les chiens et chats mordus sont abattus, ou du
moins doivent l'être. Quant aux herbivores, la circulaire de M. le Gouverneur
Général du 14 septembre 1903 porte : 2° Décision. Art. IV. « Dans le cas où des
animaux herbivores auraient été mordus par un animal atteint d'hydrophobie,
leur propriétaire doit en faire sur-le-champ la déclaration à l'autorité adminis-
trative, afin que toutes mesures utiles puissent être ordonnées d'urgence. »
En France, lorsque des herbivores ont été mordus, le maire prend un
arrêté, pour mettre ces animaux sous la surveillance d'un vétérinaire pendant
six semaines au moins. Ces animaux sont marqués et il est interdit au proprié-
taire de s'en dessaisir avant l'expiration de ce délai, si ce n'est pour les faire
abattre. L'utilisation des chevaux et des bœufs pour le travail peut être
autorisée, à condition, pour les chevaux, d'être muselés (décret du 22 juin 1882).
En Allemagne, Suède, Suisse, Italie, Roumanie, Bulgarie, les herbivores
mordus sont abattus ou soumis à une surveillance plus ou moins longue. En
Grande-Bretagne et en Hollande, ils sont abattus sans indemnité. En Belgique
et en Danemark, ils sont abattus avec indemnisation partielle au propriétaire.
En Italie, la viande peut être consommée pendant la semaine qui suit la
morsure, sauf avis contraire de l'autorité sanitaire. En France, il est interdit de
livrer à la boucherie les animaux mordus.
Sans doute, lorsqu'à Madagascar un mouton, une chèvre ou un bœuf de
peu de valeur est mordu par un chien enragé, le mieux est de l'abattre pure-
ment et simplement. Mais, s'il s'agit d'un reproducteur de valeur ou d'un
cheval, ou pourrait essayer de les soigner. Il existe, en effet, une méthode de
traitement. Cette méthode, il est vrai, n'a pas fait ses preuves, elle n'est pas
encore entrée dans la pratique ; mais les résultats auxquels on est déjà arrivé
sont assez satisfaisants pour qu'on n'hésite pas à l'employer le cas échéant.
On connaît la méthode, que Pasteur a découverte en 1884 et 1885, de vaccination
après morsure et qui consiste en inoculation journalière, pendant trois semaines
d'émulsion de fragments plus ou moins désséchés de moelle de lapins qu'on a
triés en dix jours avec du virus rabique renforcé. Cette méthode, qui réussit
dans presque tous les cas chez l'homme, est évidemment inapplicable aux ani-
maux : elle est trop longue et par suite trop coûteuse.
Galtier, un vétérinaire de Lyon, avait déjà fait une première tentative de
vaccination contre la rage. Le 25 janvier 1881, il avait annoncé, dans une note à
l'Académie des sciences, que l'injection de salive de chien enragé dans les veines
du mouton ne donne pas la rage et confère l'immunité. Seulement, l'inoculation
de salive est un moyen infidèle et dangereux. D'autre part, on constata alors,
dans le laboratoire de Pasteur, que l'injection de salive rabique dans les veines
du chien lui donnait la rage, ou, si elle ne lui donnait pas la rage, ne lui
donnait pas l'immunité.
Nocard et Roux, en 1888, reprirent la question. Au lieu de se servir de salive,
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.93%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.93%.
- Auteurs similaires Madagascar Madagascar /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Madagascar" or dc.contributor adj "Madagascar")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 507/605
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k65304382/f507.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k65304382/f507.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k65304382/f507.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k65304382
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k65304382