— 313 —
L'industrie de la fabrication des beurres de coco comestibles, en transfor-
mant l'huile de coco, qui n'était utilisée que par la savonnerie, s'est créé un dé-
bouché dont l'importance peut être considérable pour nos colonies. Le beurre
de coco est devenu un produit alimentaire de premier ordre et sa fabrication a
donné naissance à une industrie importante en Allemagne, à Mannheim, en
France, à Marseille, et en Angleterre, à Silvertown.
Le Journal d'agriculture tropicale (N° 19, janvier 1903) donne une traduction
abrégée d'un article de M. John R. Jackson sur l'état actuel de cette industrie en
Allemagne et en Angleterre, dans lequel nous puisons les renseignements sui-
vants : en Allemagne, le produit est vendu sous le nom de Palmitine et est extrait
de l'amande de la noix de coco ; l'usine de Mannheim en produit 10 tonnes en-
viron par jour. Ce beurre, qui remplace le beurre de vache ou le lait, est blanc,
presque insipide, fond à 26 degrés centigrades et a la consistance, à la tempéra-
ture ordinaire, de la graisse de mouton ou de bœuf. L'analyse du produit de
l'usine de Mannheim donne 90 °/o de graisse végétale et très peu d'eau ; le beurre
de vache ne contient que 85 de graisse, en moyenne, et 15 d'eau. Point
important : la Palmitine ne rancit pas facilement, est plus saine et se digère
mieux que les graisses usitées ordinairement. Ce beurre est vendu, en Allemagne,
0 fr. 80 la livre, soit environ moitié prix du beurre de vache. Le résidu de la
fabrication du beurre de coco est vendu au savonneries.
En Angleterre, les usines de Silvertown ont pris une si grande extension
qu'une usine succursale a dû être créée à Liverpool ; la production réunie de ces
deux usines dépasse, paraît-il, celle de tous les autres fabricants européens. Les
fabriques anglaises fournissent deux qualités : le beurre de coco (coconut butter)
ou Nucoline, et le suif de coco (coconut suet ou Vejsu).
La maison Rocca, Tassy et de Roux, de Marseille, fabrique du beurre de coco
vendu sous le nom de Végétaline. Cette société exploite, depuis cinq ans, trois
usines à Marseille et deux usines annexes ; elle vient de fonder une nouvelle
maison, à Hambourg, et essaie actuellement de gagner le marché anglais, par
l'intermédiaire d'une maison de Liverpool. Le Journal des Colonies nous donne
quelques chiffres intéressants sur les produits de la maison Rocca, Tassy et de
Roux : ses usines absorbent annuellement huit millions de kilos d'huile de coco,
ce qui représente une importation annuelle de noix de coco de 160.000 quin-
taux métriques.
En 1901, elle a exporté 5.445.600 kilos d'huiles de coco, soit 83 ° 0 de l'ex-
portation totale de France, qui s'élevait à 6.586.100 kilos.
La Végétaline est aujourd'hui très répandue ; c'est un produit qui, d'ailleurs,
est très apprécié des végétariens, des juifs et mahométans, qui le préfèrent au
beurre de vache pour des raisons morales ou religieuses; très précieux pour
nos colonies, les beurres de coco ont trouvé en Tunisie, en Algérie, en Egypte
et en Indo-Chine de sérieux débouchés.
DEUX ESSENCES NOUVELLES
Un planteur de Nosi-Be a récemment appelé l'attention du Gouvernement
Général sur la possibilité de cultiver avec succès, à Madagascar,. deux arbres
susceptibles de devenir une source importante de revenus pour la Colonie.
L'une de ces essences est le tan rouge. Elle est cultivee à la Réunion sur
une assez grande échelle et la fleur très recherchée des abeilles permet à ces
dernières de distiller le miel vert si apprécié sur les marchés de Bourbon et de
Maurice. La cire ne présente pas la teinte jaune caractéristique des cires com-
munes ; elle a une blancheur éclatante qui augmente notablement sa valeur
marchande. Le miel serait d'un écoulement facile, non seulement à Madagas-
car, mais à Maurice et à la Réunion, où il pourrait être exporté. La cire trouve-
rait un écoulement assuré et rémunérateur sur les marchés d'Europe, où il en
est déjà fait chaque année des envois importants par les ports de Mananjary,
Vatomandry, Andovoranto, Tamatave et provenant des forêts de la côte Est.
» La seconde essence est le pin sauvage, si appréciée dans les constructions
navales. Le service des eaux et forêts en a planté jusqu'à une altitude de 800
mètres, dans les terrains pauvres de la Réunion. C'est un arbre de croissance rapide
qui a donné d'excellents résultats dans l'île voisine où il en est fait un débit
important pour les chantiers de Bourbon et ceux de Maurice. Enfin, il est
reconnu que le pin sauvage assainit les régions où il est planté.
L'industrie de la fabrication des beurres de coco comestibles, en transfor-
mant l'huile de coco, qui n'était utilisée que par la savonnerie, s'est créé un dé-
bouché dont l'importance peut être considérable pour nos colonies. Le beurre
de coco est devenu un produit alimentaire de premier ordre et sa fabrication a
donné naissance à une industrie importante en Allemagne, à Mannheim, en
France, à Marseille, et en Angleterre, à Silvertown.
Le Journal d'agriculture tropicale (N° 19, janvier 1903) donne une traduction
abrégée d'un article de M. John R. Jackson sur l'état actuel de cette industrie en
Allemagne et en Angleterre, dans lequel nous puisons les renseignements sui-
vants : en Allemagne, le produit est vendu sous le nom de Palmitine et est extrait
de l'amande de la noix de coco ; l'usine de Mannheim en produit 10 tonnes en-
viron par jour. Ce beurre, qui remplace le beurre de vache ou le lait, est blanc,
presque insipide, fond à 26 degrés centigrades et a la consistance, à la tempéra-
ture ordinaire, de la graisse de mouton ou de bœuf. L'analyse du produit de
l'usine de Mannheim donne 90 °/o de graisse végétale et très peu d'eau ; le beurre
de vache ne contient que 85 de graisse, en moyenne, et 15 d'eau. Point
important : la Palmitine ne rancit pas facilement, est plus saine et se digère
mieux que les graisses usitées ordinairement. Ce beurre est vendu, en Allemagne,
0 fr. 80 la livre, soit environ moitié prix du beurre de vache. Le résidu de la
fabrication du beurre de coco est vendu au savonneries.
En Angleterre, les usines de Silvertown ont pris une si grande extension
qu'une usine succursale a dû être créée à Liverpool ; la production réunie de ces
deux usines dépasse, paraît-il, celle de tous les autres fabricants européens. Les
fabriques anglaises fournissent deux qualités : le beurre de coco (coconut butter)
ou Nucoline, et le suif de coco (coconut suet ou Vejsu).
La maison Rocca, Tassy et de Roux, de Marseille, fabrique du beurre de coco
vendu sous le nom de Végétaline. Cette société exploite, depuis cinq ans, trois
usines à Marseille et deux usines annexes ; elle vient de fonder une nouvelle
maison, à Hambourg, et essaie actuellement de gagner le marché anglais, par
l'intermédiaire d'une maison de Liverpool. Le Journal des Colonies nous donne
quelques chiffres intéressants sur les produits de la maison Rocca, Tassy et de
Roux : ses usines absorbent annuellement huit millions de kilos d'huile de coco,
ce qui représente une importation annuelle de noix de coco de 160.000 quin-
taux métriques.
En 1901, elle a exporté 5.445.600 kilos d'huiles de coco, soit 83 ° 0 de l'ex-
portation totale de France, qui s'élevait à 6.586.100 kilos.
La Végétaline est aujourd'hui très répandue ; c'est un produit qui, d'ailleurs,
est très apprécié des végétariens, des juifs et mahométans, qui le préfèrent au
beurre de vache pour des raisons morales ou religieuses; très précieux pour
nos colonies, les beurres de coco ont trouvé en Tunisie, en Algérie, en Egypte
et en Indo-Chine de sérieux débouchés.
DEUX ESSENCES NOUVELLES
Un planteur de Nosi-Be a récemment appelé l'attention du Gouvernement
Général sur la possibilité de cultiver avec succès, à Madagascar,. deux arbres
susceptibles de devenir une source importante de revenus pour la Colonie.
L'une de ces essences est le tan rouge. Elle est cultivee à la Réunion sur
une assez grande échelle et la fleur très recherchée des abeilles permet à ces
dernières de distiller le miel vert si apprécié sur les marchés de Bourbon et de
Maurice. La cire ne présente pas la teinte jaune caractéristique des cires com-
munes ; elle a une blancheur éclatante qui augmente notablement sa valeur
marchande. Le miel serait d'un écoulement facile, non seulement à Madagas-
car, mais à Maurice et à la Réunion, où il pourrait être exporté. La cire trouve-
rait un écoulement assuré et rémunérateur sur les marchés d'Europe, où il en
est déjà fait chaque année des envois importants par les ports de Mananjary,
Vatomandry, Andovoranto, Tamatave et provenant des forêts de la côte Est.
» La seconde essence est le pin sauvage, si appréciée dans les constructions
navales. Le service des eaux et forêts en a planté jusqu'à une altitude de 800
mètres, dans les terrains pauvres de la Réunion. C'est un arbre de croissance rapide
qui a donné d'excellents résultats dans l'île voisine où il en est fait un débit
important pour les chantiers de Bourbon et ceux de Maurice. Enfin, il est
reconnu que le pin sauvage assainit les régions où il est planté.
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.93%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.93%.
- Auteurs similaires Madagascar Madagascar /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Madagascar" or dc.contributor adj "Madagascar")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 424/605
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k65304382/f424.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k65304382/f424.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k65304382/f424.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k65304382
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k65304382