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Trois plantes à corderie de Madagascar -
Cette étude, qui est due à M. Henri Jumelle, professeur-adjoint à la
Faculté des sciences de Marseille, a paru dans le numéro du 20 juillet
dernier de la Revue des cultures coloniales.
Les trois plantes dont nous voulons faire l'étude ici semblent être, après, le
Raphia ruffia, les trois principales espèces textiles que connaissent les Sakalava
dans le Boina et le Nord du Menabe. Ce sont :
L'Urena lobata L., qui est le kiriza des indigènes;
Le Cryptostegia madagascariensis Boj., qui est le lombiro;
Le Pachypodium rutenbergianum Vatke, qui est le bontaka.
Avec la filasse d'Urena lobata, qui est vendue dans la région 15 francs
environ les 100 kilogrammes, les Sakalava font des cordes, des ficelles, et même
de grossiers lamba assez résistants.
La filasse de Cryptostegia madagascariensis sert principalement pour la
fabrication de cordelettes, de lignes à pêcher et de filets.
Les filaments fibreux de Pachypodium rutenbergianum ne sont guère utilisés,
au contraire, que pour la confection des cordages.
Les trois plantes productrices sont, d'ailleurs, jusqu'alors, inégalement
connues. La première, l'Urena lobata, de la famille des Malvacées, est signalée
depuis longtemps. Commune, à l'état sauvage, non seulement à Madagascar,
mais en beaucoup d'autres pays chauds, où elle se plaît en terrains alluvionnaires,
elle donne des fibres qui ont fait, notamment en ces derniers temps, l'objet de
nombreuses recherches au Brésil, sous le nom d'aramina, et les lecteurs de cette
revue se souviennent sans doute des divers articles qui ont été publiés ici même,
depuis deux ans, à cette occasion, par MM. Puttemans, Pierre, de Wildeman, etc.
Pour le Cryptostegia madagascariensis, c'est encore à un article de cette
revue que nous pouvons renvoyer, pour rappeler à quel point de vue l'espèce a
déjà été étudiée. Dans le bulletin du 5 juillet 1899, nous avons identifié à ce
Cryptostegia le lombiro des Sakalava, en même temps que nous établissions la
faible valeur de son caoutchouc. Mais, ainsi déjà signalé comme plante à caout-
chouc, le Cryptostegia madagascariensis n'a jamais été cité, croyons-nous,
comme plante textile. Spon a seulement mentionné autrefois la filasse de Cryp-
tostegia grandiflora de la Réunion et de l'Inde.
Enfin, avant que M. Perrier de la Bathie — à qui nous devons tous les échan-
tillons qui nous ont permis de faire les recherches que nous allons décrire —
nous eût envoyé la filasse de bontaka, il n'avait jamais été question du Pachy-
podium rutenbergianum ailleurs que dans le mémoire où Vatke en a donné une
description seulement partielle, et, comme Vatke n'indique même pas le nom
indigène de bontaka, l'utilisation de l'espèce comme textile n'a jamais été
soupçonnée.
Cette inégalité dans nos connaissances antérieures au sujet de ces trois
plantes nous amène ainsi a nous appesantir différemment sur chacune, d'elles.
Sur l'Urena lobata, en particulier, nous pouvons ne pas nous attarder trop
longtemps, puisque cette Malvacée a été déjà bien étudiée. Nous n'en parlons
même ici que parce qu'il est intéressant de comparer les résultats de nos expé-
riences sur sa filasse avec ceux que nous avons obtenus pour la filasse de
Cryptostegia madagascariensis.
Les échantillons que nous avons reçus de M. Perrier de la Bathie étaient de
longues lanières de 1 m 70 à 1 m 95, grisâtres ou gris noirâtre, avec un reflet
brillant. Pour les obtenir, nous dit M. Perrier de la Bathie, les Sakalava font
tremper l'écorce dans l'eau pendant quelques jours, puis la pilent.
Les filaments fibreux qu'on dégage de ces lanières se montrent constitués,
en section transversale, par la réunion, à un même niveau, de 20 à 30 fibres
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Trois plantes à corderie de Madagascar -
Cette étude, qui est due à M. Henri Jumelle, professeur-adjoint à la
Faculté des sciences de Marseille, a paru dans le numéro du 20 juillet
dernier de la Revue des cultures coloniales.
Les trois plantes dont nous voulons faire l'étude ici semblent être, après, le
Raphia ruffia, les trois principales espèces textiles que connaissent les Sakalava
dans le Boina et le Nord du Menabe. Ce sont :
L'Urena lobata L., qui est le kiriza des indigènes;
Le Cryptostegia madagascariensis Boj., qui est le lombiro;
Le Pachypodium rutenbergianum Vatke, qui est le bontaka.
Avec la filasse d'Urena lobata, qui est vendue dans la région 15 francs
environ les 100 kilogrammes, les Sakalava font des cordes, des ficelles, et même
de grossiers lamba assez résistants.
La filasse de Cryptostegia madagascariensis sert principalement pour la
fabrication de cordelettes, de lignes à pêcher et de filets.
Les filaments fibreux de Pachypodium rutenbergianum ne sont guère utilisés,
au contraire, que pour la confection des cordages.
Les trois plantes productrices sont, d'ailleurs, jusqu'alors, inégalement
connues. La première, l'Urena lobata, de la famille des Malvacées, est signalée
depuis longtemps. Commune, à l'état sauvage, non seulement à Madagascar,
mais en beaucoup d'autres pays chauds, où elle se plaît en terrains alluvionnaires,
elle donne des fibres qui ont fait, notamment en ces derniers temps, l'objet de
nombreuses recherches au Brésil, sous le nom d'aramina, et les lecteurs de cette
revue se souviennent sans doute des divers articles qui ont été publiés ici même,
depuis deux ans, à cette occasion, par MM. Puttemans, Pierre, de Wildeman, etc.
Pour le Cryptostegia madagascariensis, c'est encore à un article de cette
revue que nous pouvons renvoyer, pour rappeler à quel point de vue l'espèce a
déjà été étudiée. Dans le bulletin du 5 juillet 1899, nous avons identifié à ce
Cryptostegia le lombiro des Sakalava, en même temps que nous établissions la
faible valeur de son caoutchouc. Mais, ainsi déjà signalé comme plante à caout-
chouc, le Cryptostegia madagascariensis n'a jamais été cité, croyons-nous,
comme plante textile. Spon a seulement mentionné autrefois la filasse de Cryp-
tostegia grandiflora de la Réunion et de l'Inde.
Enfin, avant que M. Perrier de la Bathie — à qui nous devons tous les échan-
tillons qui nous ont permis de faire les recherches que nous allons décrire —
nous eût envoyé la filasse de bontaka, il n'avait jamais été question du Pachy-
podium rutenbergianum ailleurs que dans le mémoire où Vatke en a donné une
description seulement partielle, et, comme Vatke n'indique même pas le nom
indigène de bontaka, l'utilisation de l'espèce comme textile n'a jamais été
soupçonnée.
Cette inégalité dans nos connaissances antérieures au sujet de ces trois
plantes nous amène ainsi a nous appesantir différemment sur chacune, d'elles.
Sur l'Urena lobata, en particulier, nous pouvons ne pas nous attarder trop
longtemps, puisque cette Malvacée a été déjà bien étudiée. Nous n'en parlons
même ici que parce qu'il est intéressant de comparer les résultats de nos expé-
riences sur sa filasse avec ceux que nous avons obtenus pour la filasse de
Cryptostegia madagascariensis.
Les échantillons que nous avons reçus de M. Perrier de la Bathie étaient de
longues lanières de 1 m 70 à 1 m 95, grisâtres ou gris noirâtre, avec un reflet
brillant. Pour les obtenir, nous dit M. Perrier de la Bathie, les Sakalava font
tremper l'écorce dans l'eau pendant quelques jours, puis la pilent.
Les filaments fibreux qu'on dégage de ces lanières se montrent constitués,
en section transversale, par la réunion, à un même niveau, de 20 à 30 fibres
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