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SUR LES
Écorces tannantes employées à l'Ecole Professionnelle
DE TANANARIVE
L'atelier de tannerie de l'école professionnelle de Tananarive emploie
exclusivement l'écorce de pêcher.
Ces arbres existent en grande quantité aux alentours des villages de l'Ime-
rina, où ils sont cultivés par les indigènes sous le triple point de vue des fruits,
du bois et de l'écorce ; ils les coupent vers l'âge de dix ans environ, après en
avoir récolté les fruits pendant à peu près sept ans ; l'arbre abattu, vendu com-
me bois à feu (kitay), peut être estime 2 francs sans exagération et il donne
en outre 25 kilos d'écorces, qui valent sur les marchés 0 fr. 125 le kilo, soit, en
chiffre rond, 3 francs par arbre, soit un revenu brut à l'hectare de 4.500 francs
pour 900 arbres, ou un revenu annuel moyen de 450 francs.
On conçoit ainsi que cette culture soit en faveur près des Hova et on con-
çoit non moins qu'il y ait lieu de les encourager à l'étendre, le pêcher étant un
des rares arbres qui s'accommodent des terres arides du plateau central.
Dans cet ordre d'idées, le colonel Roques, directeur des travaux publics, a
autorisé cette année (1903), l'école professionnelle à faire en grand un essai de
culture de pêchers aux environs de Tananarive, dans le sous-gouvernement
d'Alasora, au village de Bevalala.
A cet effet, les collines domaniales de cette région ont été défoncées sur
une surface de dix hectares environ, suivant des fossés de niveau profonds de
0m 65, larges de 0m 25 et espacés de 3 mètres d'axe en axe. Ces fossés sont
destinés à recueillir les eaux pluviales en les forcant à s'infiltrer à l'intérieur
des terrains à mettre en culture; on évitera ainsi, en outre des ravinements
toujours fréquents, ce qui est plus grave, l'entraînement dans les bas-fonds du
peu de terre arable existant.
Entre les fossés de niveau sont creusés les trous de plantation des arbres ;
on leur a donné 1 mètre de diamètre, 1 mètre de profondeur et on les a espa-
cés de 3 mètres de centre en centre, de façon à avoir environ 900 arbres à
l'hectare.
Cette plantation constitue, en dehors de l'intérêt industriel qu'elle présente,
un véritable essai de reboisement : on conçoit que si elle réussit, étant donné
que les eaux pluviales seront toutes infiltrées dans l'intérieur des terres par les
fossés de niveau, il se produira ainsi une régulation avantageuse dans le régime
d'écoulement des eaux, particulièrement précieuse pendant les gros orages de
l'hivernage.
L'école professionnelle se propose de traiter annuellement dix hectares
pendant sept ans, autrement dit d'adopter une rotation septennale de coupe, laps
de temps suffisant pour que des arbres qui ne sont cultives que pour écorces de
tannerie et bois à brûler aient acquis un développement suffisant ; le coût total
de la plantation s'élèvera à 500 francs par hectare.
Ce qui a conduit l'école professionnelle à alimenter sa section de tannerie
en écorces de pêchers plutôt qu'en toutes autres, a été, en dehors de ses proprié-
tés spéciales, la facilité relative avec laquelle on pouvait se la procurer dans le
présent, puisque les arhres qui la produisent existent déjà, mais aussi dans l'ave-
nir, puisque les terrains où la culture du pêcher est possible sont presque illi-
mités; cependant, tout en assurant la marche de l'atelier avec les écorces des
pêchers, on ne s'est pas moins préoccupé de la possibilité d'employer les écor-
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SUR LES
Écorces tannantes employées à l'Ecole Professionnelle
DE TANANARIVE
L'atelier de tannerie de l'école professionnelle de Tananarive emploie
exclusivement l'écorce de pêcher.
Ces arbres existent en grande quantité aux alentours des villages de l'Ime-
rina, où ils sont cultivés par les indigènes sous le triple point de vue des fruits,
du bois et de l'écorce ; ils les coupent vers l'âge de dix ans environ, après en
avoir récolté les fruits pendant à peu près sept ans ; l'arbre abattu, vendu com-
me bois à feu (kitay), peut être estime 2 francs sans exagération et il donne
en outre 25 kilos d'écorces, qui valent sur les marchés 0 fr. 125 le kilo, soit, en
chiffre rond, 3 francs par arbre, soit un revenu brut à l'hectare de 4.500 francs
pour 900 arbres, ou un revenu annuel moyen de 450 francs.
On conçoit ainsi que cette culture soit en faveur près des Hova et on con-
çoit non moins qu'il y ait lieu de les encourager à l'étendre, le pêcher étant un
des rares arbres qui s'accommodent des terres arides du plateau central.
Dans cet ordre d'idées, le colonel Roques, directeur des travaux publics, a
autorisé cette année (1903), l'école professionnelle à faire en grand un essai de
culture de pêchers aux environs de Tananarive, dans le sous-gouvernement
d'Alasora, au village de Bevalala.
A cet effet, les collines domaniales de cette région ont été défoncées sur
une surface de dix hectares environ, suivant des fossés de niveau profonds de
0m 65, larges de 0m 25 et espacés de 3 mètres d'axe en axe. Ces fossés sont
destinés à recueillir les eaux pluviales en les forcant à s'infiltrer à l'intérieur
des terrains à mettre en culture; on évitera ainsi, en outre des ravinements
toujours fréquents, ce qui est plus grave, l'entraînement dans les bas-fonds du
peu de terre arable existant.
Entre les fossés de niveau sont creusés les trous de plantation des arbres ;
on leur a donné 1 mètre de diamètre, 1 mètre de profondeur et on les a espa-
cés de 3 mètres de centre en centre, de façon à avoir environ 900 arbres à
l'hectare.
Cette plantation constitue, en dehors de l'intérêt industriel qu'elle présente,
un véritable essai de reboisement : on conçoit que si elle réussit, étant donné
que les eaux pluviales seront toutes infiltrées dans l'intérieur des terres par les
fossés de niveau, il se produira ainsi une régulation avantageuse dans le régime
d'écoulement des eaux, particulièrement précieuse pendant les gros orages de
l'hivernage.
L'école professionnelle se propose de traiter annuellement dix hectares
pendant sept ans, autrement dit d'adopter une rotation septennale de coupe, laps
de temps suffisant pour que des arbres qui ne sont cultives que pour écorces de
tannerie et bois à brûler aient acquis un développement suffisant ; le coût total
de la plantation s'élèvera à 500 francs par hectare.
Ce qui a conduit l'école professionnelle à alimenter sa section de tannerie
en écorces de pêchers plutôt qu'en toutes autres, a été, en dehors de ses proprié-
tés spéciales, la facilité relative avec laquelle on pouvait se la procurer dans le
présent, puisque les arhres qui la produisent existent déjà, mais aussi dans l'ave-
nir, puisque les terrains où la culture du pêcher est possible sont presque illi-
mités; cependant, tout en assurant la marche de l'atelier avec les écorces des
pêchers, on ne s'est pas moins préoccupé de la possibilité d'employer les écor-
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