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« Il résulte de ces essais que le triage des débris d'écorces d'avec le caout-
« chouc a été opéré très complètement par le procédé de récolte et par le dé-
« chiquetage ordinaire, première opération que subit tout caoutchouc en arri-
« vant à l'usine.
« Les rendements de tous les échantillons de M. Thiry sont particuliè-
« rement élevés ; cela tient à leur état de sécheresse et, sans doute, aux
« soins particuliers avec lesquels ils ont été récoltés.
« Dans la pratique, on arriverait avec peine à d'aussi beaux résultats et
« nous croyons, d'ailleurs, qu'il faudrait se garder de magasiner et d'expédier
« des produits aussi secs : ceux-ci sont plus disposés à subir des altérations de
« route que des produits conservant encore 15 à 20% d'humidité ».
LETTRE DE M. H. JUMELLE
FACULTÉ DES SCIENCES
DE MARSEILLE
Laboratoire de Botanique
P. C. N.
Marseille, le 12 Juillet 1903.
« MONSIEUR,
« J'ai examiné les échantillons de plantes à caoutchouc de Madagascar que
« vous m'avez envoyés le mois dernier.
« Tous ces échantillons sont trop incomplets. Aucun ne peut être identifié
« avec certitude, par ses seules feuilles, avec le Landolphia Madagascariensis,
« y compris le Mandrianambo. Et toutes ces plantes semblent des espèces nou-
« velles (1).
« Personnellement, celle qui m'a le plus intéressé et qui justement possède
« des fleurs est le Fingibary, car j'y ai reconnu la liane que M. le Général
« Gallieni a envoyée l'année dernière au Musée colonial de Marseille sous le nom
« de Fingotra, venant d'Analamazaotra.
« Ces échantillons n'avaient pas de fleurs, mais les feuilles présentent avec
« celles du Fingibary une ressemblance absolue.
« C'est cette plante dont je parle en note dans mon volume sur les plantes
« à caoutchouc aux pages 326 et 329. Je la considérais avec doute comme une
« forme à petites feuilles du Landolphia Madagascariensis. Maintenant que je
« vois les fleurs, je ne puis plus faire ce rapprochement, c'est bien une autre
« espèce.
« Vous remarquerez que je dis ainsi de la liane Fingibary ce que M. Thiry,
« dans son rapport, page 4, dit de la liane Rambatsikopika, puisque c'est celle-là
« qu'il rapproche du Fingotra d'Analamazaotra. Je n'ai point trouvé dans l'her-
« bier que j'ai reçu le Rambatsikopika et je ne sais donc point ce qui en est
« exactement à ce sujet. Mais, en tout cas, je le répète, entre le Fingibary et le
« Fingotra d'Analamazaotra que je connais, l'analogie est complète.
« Et, cela étant, je vais rechercher si, au Musée, nous avons du caoutchouc
« de ce Fingotra envoyé en même temps que les spécimens botaniques, et je vous
« en adresserai une boule. Vous pourrez, à votre tour, comparer les deux
« produits. »
H. JUMELLE.
« P. S. — La comparaison faite au laboratoire du produit envoyé par
« M. Jumelle représentant le Fingotra de l'herbier de Marseille avec l'échantillon
« Fingibary, ne peut ni prouver ni infirmer l'identité de source présumée par
« M. Jumelle entre ces deux sortes de caoutchouc.
« La teneur en résine des deux sortes est très voisine. Elles se comportent aussi
« de façon très comparable à l'étuve, mais ces ressemblances ne suffisent pas
« pour conclure à l'identité. »
Les appréciations données par MM. Michelin et Cie, de même que les observa-
tions auxquelles ont conduit les analyses faites au laboratoire, confirment en tous
points les résultats des expériences effectuées en forêt par M. l'inspecteur-ad-
joint Thiry; elles viennent appuyer ces résultats et les préciser. Il apparaît notam-
ment que le caoutchouc de la liane Mandrianambo (Echantillon N° 3) a plus que
(1) Des échantillons plus complets ont été adressés à la direction du Jardin colonial de Nôgent-
sur-Marne.
« Il résulte de ces essais que le triage des débris d'écorces d'avec le caout-
« chouc a été opéré très complètement par le procédé de récolte et par le dé-
« chiquetage ordinaire, première opération que subit tout caoutchouc en arri-
« vant à l'usine.
« Les rendements de tous les échantillons de M. Thiry sont particuliè-
« rement élevés ; cela tient à leur état de sécheresse et, sans doute, aux
« soins particuliers avec lesquels ils ont été récoltés.
« Dans la pratique, on arriverait avec peine à d'aussi beaux résultats et
« nous croyons, d'ailleurs, qu'il faudrait se garder de magasiner et d'expédier
« des produits aussi secs : ceux-ci sont plus disposés à subir des altérations de
« route que des produits conservant encore 15 à 20% d'humidité ».
LETTRE DE M. H. JUMELLE
FACULTÉ DES SCIENCES
DE MARSEILLE
Laboratoire de Botanique
P. C. N.
Marseille, le 12 Juillet 1903.
« MONSIEUR,
« J'ai examiné les échantillons de plantes à caoutchouc de Madagascar que
« vous m'avez envoyés le mois dernier.
« Tous ces échantillons sont trop incomplets. Aucun ne peut être identifié
« avec certitude, par ses seules feuilles, avec le Landolphia Madagascariensis,
« y compris le Mandrianambo. Et toutes ces plantes semblent des espèces nou-
« velles (1).
« Personnellement, celle qui m'a le plus intéressé et qui justement possède
« des fleurs est le Fingibary, car j'y ai reconnu la liane que M. le Général
« Gallieni a envoyée l'année dernière au Musée colonial de Marseille sous le nom
« de Fingotra, venant d'Analamazaotra.
« Ces échantillons n'avaient pas de fleurs, mais les feuilles présentent avec
« celles du Fingibary une ressemblance absolue.
« C'est cette plante dont je parle en note dans mon volume sur les plantes
« à caoutchouc aux pages 326 et 329. Je la considérais avec doute comme une
« forme à petites feuilles du Landolphia Madagascariensis. Maintenant que je
« vois les fleurs, je ne puis plus faire ce rapprochement, c'est bien une autre
« espèce.
« Vous remarquerez que je dis ainsi de la liane Fingibary ce que M. Thiry,
« dans son rapport, page 4, dit de la liane Rambatsikopika, puisque c'est celle-là
« qu'il rapproche du Fingotra d'Analamazaotra. Je n'ai point trouvé dans l'her-
« bier que j'ai reçu le Rambatsikopika et je ne sais donc point ce qui en est
« exactement à ce sujet. Mais, en tout cas, je le répète, entre le Fingibary et le
« Fingotra d'Analamazaotra que je connais, l'analogie est complète.
« Et, cela étant, je vais rechercher si, au Musée, nous avons du caoutchouc
« de ce Fingotra envoyé en même temps que les spécimens botaniques, et je vous
« en adresserai une boule. Vous pourrez, à votre tour, comparer les deux
« produits. »
H. JUMELLE.
« P. S. — La comparaison faite au laboratoire du produit envoyé par
« M. Jumelle représentant le Fingotra de l'herbier de Marseille avec l'échantillon
« Fingibary, ne peut ni prouver ni infirmer l'identité de source présumée par
« M. Jumelle entre ces deux sortes de caoutchouc.
« La teneur en résine des deux sortes est très voisine. Elles se comportent aussi
« de façon très comparable à l'étuve, mais ces ressemblances ne suffisent pas
« pour conclure à l'identité. »
Les appréciations données par MM. Michelin et Cie, de même que les observa-
tions auxquelles ont conduit les analyses faites au laboratoire, confirment en tous
points les résultats des expériences effectuées en forêt par M. l'inspecteur-ad-
joint Thiry; elles viennent appuyer ces résultats et les préciser. Il apparaît notam-
ment que le caoutchouc de la liane Mandrianambo (Echantillon N° 3) a plus que
(1) Des échantillons plus complets ont été adressés à la direction du Jardin colonial de Nôgent-
sur-Marne.
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