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place, à une distance égale à celle de Nanisanapar exemple, à 12 ou 13 francs
le stère; en prévoyant toutes les chances de moins-value, 10 francs est sûre-
ment un minimum. Un hectare de terrain portant au moins 900 arbres don-
nera comme revenu net: 0,12 X 20 X 900 + 10 X 0.1 X 900 = 3.060 francs,
3.000 francs chiffre rond, soit un revenu net de 6
« Dans ces conditions, j'ai l'honneur de vous proposer, mon colonel, de vou-
loir bien faire accorder à l'école professionnelle le crédit de 5.000 francs né-
cessaire pour mettre cette année 10 hectares de terrain en pêcheraie.
« Les plants de pêchers sont en pépinière, prêts à être mis en place. »
Il ressort de ce rapport que, si la pêcheraie entreprise réussit, on pourra se
rendre compte ainsi d'une laçon tangible de la possibilité, dans de certaines
conditions, de mettre en valeur les terres incultes des coteaux de l'Imerina, en y
fixant un capital de 500 francs par hectare.
Avant de constater l'accroissement normal pris par l'ensemble de l'école
professionnelle, il est bon de signaler en quelques mots comment, par deux fois,
en 1902, elle a montré sa vitalité et le caractère pratique et adapté au pays de
son enseignement:
1° En fondant un buste de trois cents kilogrammes en bronze de Jean La-
borde, pour le square public de la place d'Andohalo;
2° En confectionnant l'album que la Colonie a offert à M. le Président de la
République, en janvier.
Dans les deux cas, tous les matériaux employés ont été exclusivement mal-
gaches et mis en œuvre par des Malgaches, en faisant exception, toutefois, pour
le bronze du buste, qui provient, pour une partie, des anciens canons indigènes
que la guerre a fait tomber entre nos mains, et, pour l'autre partie, de vieilles
doublures de carènes, résidus des naufrages, que le temps a accumulées sur les
côtes de l'île et qui, chaque fois, précieusement recueillies par les indigènes,
étaient remontées à dos d'homme sur les hauts plateaux.
A part cela, le four à reverbère dans lequel le bronze a été fondu, le sable
du moule et celui du noyau étaient de provenance indigène, et il n'est pas in-
différent d'avoir pu se rendre compte que, le cas échéant, il serait possible de
trouver sur le pays même les matériaux nécessaires à une importante fonderie,
car leur transport, s'il fallait les faire venir de France, étant donné leur poids,
leur faible valeur intrinsèque et les quantités qu'il faut employer, en rendrait
l'emploi à peu près impossible. La maquette du buste était due à un professeur
de l'école : M. Iribe, ancien élève de l'école de Sèvres.
Pour l'album confectionné pour M. le Président de la République, il était, lui,
indigène tout entier. Il comportait une série de photographies représentant les
travaux les plus intéressants exécutés à Madagascar par le service des travaux
publics depuis l'occupation française; elles étaient collées sur soie betsileo, bor-
dée elle-même de soie d'araignée ; les plats étaient en ébène verte bordée d'ébène
noire, incrustée en or du Betsiriry de la dédicace suivante :
« Offert par la colonie de Madagascar à M. Emile Loubet, Président de la
République, le général Gallieni étant Gouverneur Général ».
La fermeture était constituée par un caméléon, en or lui aussi, mordant dans
un des plats et enroulant la spire de sa queue sur l'autre.
L'aspect doré de la tranche était donné par la bordure en soie d'araignée
des feuillets, ce qui ajoutait ainsi au cachet d'originalité.
M. le Président de la République a bien voulu faire écrire qu'il était touché
de l'envoi et plusieurs journaux en ont relaté la beauté et la richesse.
Il ne reste plus, pour préciser la situation atteinte actuellement par l'école
professionnelle, qu'à signaler que la section des textiles est sortie, à l'heure ac-
tuelle, de l'ère des tâtonnements et cela particulièrement pour la soie.
Partie en 1897 du sol lui-même, sur lequel elle a planté des mûriers avec
lesquels elle a élevé des vers à soie, qu'elle a ensuite dévidés et avec lesquels
elle a pu tisser des étoffes analogues à celles produites en France, elle a prouvé
ainsi la qualité de la soie obtenue. Cette soie, du reste, que la Compagnie Lyon-
naise a envoyée à Lyon à l'état de grège pour y être expérimentée, y a été classée
comme valant 36 francs le kilogramme, et cela au moment ou les élèves ve-
naient seulement d'être dressés au dévidage, qu'elles produisaient encore très
irrégulièrement ; cette année 1903, les écheveaux essayes à la Condition publique
des soies, laines et cotons de St-Etienne ont été estimés plus de 50 francs
(Bulletin N° B du 18 mai déposé par M. Chapuis).
Aujourd'hui que des apprentissages ont pu être terminés, la soie d'Imerina
dévidée à l'école professionnelle se classerait certainement couramment sur
les marchés commerciaux d'Europe autour de 40 à 45 francs le kilogramme.
place, à une distance égale à celle de Nanisanapar exemple, à 12 ou 13 francs
le stère; en prévoyant toutes les chances de moins-value, 10 francs est sûre-
ment un minimum. Un hectare de terrain portant au moins 900 arbres don-
nera comme revenu net: 0,12 X 20 X 900 + 10 X 0.1 X 900 = 3.060 francs,
3.000 francs chiffre rond, soit un revenu net de 6
« Dans ces conditions, j'ai l'honneur de vous proposer, mon colonel, de vou-
loir bien faire accorder à l'école professionnelle le crédit de 5.000 francs né-
cessaire pour mettre cette année 10 hectares de terrain en pêcheraie.
« Les plants de pêchers sont en pépinière, prêts à être mis en place. »
Il ressort de ce rapport que, si la pêcheraie entreprise réussit, on pourra se
rendre compte ainsi d'une laçon tangible de la possibilité, dans de certaines
conditions, de mettre en valeur les terres incultes des coteaux de l'Imerina, en y
fixant un capital de 500 francs par hectare.
Avant de constater l'accroissement normal pris par l'ensemble de l'école
professionnelle, il est bon de signaler en quelques mots comment, par deux fois,
en 1902, elle a montré sa vitalité et le caractère pratique et adapté au pays de
son enseignement:
1° En fondant un buste de trois cents kilogrammes en bronze de Jean La-
borde, pour le square public de la place d'Andohalo;
2° En confectionnant l'album que la Colonie a offert à M. le Président de la
République, en janvier.
Dans les deux cas, tous les matériaux employés ont été exclusivement mal-
gaches et mis en œuvre par des Malgaches, en faisant exception, toutefois, pour
le bronze du buste, qui provient, pour une partie, des anciens canons indigènes
que la guerre a fait tomber entre nos mains, et, pour l'autre partie, de vieilles
doublures de carènes, résidus des naufrages, que le temps a accumulées sur les
côtes de l'île et qui, chaque fois, précieusement recueillies par les indigènes,
étaient remontées à dos d'homme sur les hauts plateaux.
A part cela, le four à reverbère dans lequel le bronze a été fondu, le sable
du moule et celui du noyau étaient de provenance indigène, et il n'est pas in-
différent d'avoir pu se rendre compte que, le cas échéant, il serait possible de
trouver sur le pays même les matériaux nécessaires à une importante fonderie,
car leur transport, s'il fallait les faire venir de France, étant donné leur poids,
leur faible valeur intrinsèque et les quantités qu'il faut employer, en rendrait
l'emploi à peu près impossible. La maquette du buste était due à un professeur
de l'école : M. Iribe, ancien élève de l'école de Sèvres.
Pour l'album confectionné pour M. le Président de la République, il était, lui,
indigène tout entier. Il comportait une série de photographies représentant les
travaux les plus intéressants exécutés à Madagascar par le service des travaux
publics depuis l'occupation française; elles étaient collées sur soie betsileo, bor-
dée elle-même de soie d'araignée ; les plats étaient en ébène verte bordée d'ébène
noire, incrustée en or du Betsiriry de la dédicace suivante :
« Offert par la colonie de Madagascar à M. Emile Loubet, Président de la
République, le général Gallieni étant Gouverneur Général ».
La fermeture était constituée par un caméléon, en or lui aussi, mordant dans
un des plats et enroulant la spire de sa queue sur l'autre.
L'aspect doré de la tranche était donné par la bordure en soie d'araignée
des feuillets, ce qui ajoutait ainsi au cachet d'originalité.
M. le Président de la République a bien voulu faire écrire qu'il était touché
de l'envoi et plusieurs journaux en ont relaté la beauté et la richesse.
Il ne reste plus, pour préciser la situation atteinte actuellement par l'école
professionnelle, qu'à signaler que la section des textiles est sortie, à l'heure ac-
tuelle, de l'ère des tâtonnements et cela particulièrement pour la soie.
Partie en 1897 du sol lui-même, sur lequel elle a planté des mûriers avec
lesquels elle a élevé des vers à soie, qu'elle a ensuite dévidés et avec lesquels
elle a pu tisser des étoffes analogues à celles produites en France, elle a prouvé
ainsi la qualité de la soie obtenue. Cette soie, du reste, que la Compagnie Lyon-
naise a envoyée à Lyon à l'état de grège pour y être expérimentée, y a été classée
comme valant 36 francs le kilogramme, et cela au moment ou les élèves ve-
naient seulement d'être dressés au dévidage, qu'elles produisaient encore très
irrégulièrement ; cette année 1903, les écheveaux essayes à la Condition publique
des soies, laines et cotons de St-Etienne ont été estimés plus de 50 francs
(Bulletin N° B du 18 mai déposé par M. Chapuis).
Aujourd'hui que des apprentissages ont pu être terminés, la soie d'Imerina
dévidée à l'école professionnelle se classerait certainement couramment sur
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