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LE COMMERCE DU RIZ
dans la province de Fianarantsoa
La matière d'un commerce d'exportation de riz abonde dans le Betsileo, qui,
de tout temps, a produit du riz au delà de sa consommation.
Les tableaux statistiques récemment dressés accusent, pour 1902, un excé-
dent disponible invendu de 1.000 tonnes. La province en aurait vendu 750 à 800
tonnes à Mananjary, sur les chantiers de la route, sur les placers.
En 1901, année de grands travaux publics dans la province, le débit avait
été évalué de 1.500 à 2.000 tonnes, plus du double de l'évaluation afférente à
1902.
Je n'attache pas grande importance à ces chiftres, qui tous peuvent être
erronnés.
Je note, toutefois, qu'en 1901 le stock disponible de riz semblait avoir été
liquidé ou à peu près, tandis qu'en 1902 tous les districts betsileo, sans excep-
tion, ont des invendus. Nous sommes, cependant, tout au début de la nouvelle
coupe; le riz nouveau n'a pas paru sur le marché. C'est la période où les réserves
devraient se réaliser ou être réalisées. Elles demeurent inutilisées, pécuniaire-
ment parlant.
La mévente risque d'enrayer le mouvement d'extension des cultures, qui,
jusqu'en ces derniers temps, se manifestait visiblement en pays betsileo.
Les conquêtes sur terres vierges que j'ai pu moi-même constater depuis
deux ans ne me laissent pas douter que la culture et la production ne prissent
un accroissement immédiat et notable, si des débouchés étaient offerts au riz.
En résumé:
De temps immémorial, le Betsileo a produit du riz en surplus de sa con-
sommation.
Cet excédent est au moins égal à 2.000 tonnes par an, probablement supé-
rieur. Il deviendrait certainement bien supérieur à ce chiffre, si des débouches
étaient ouverts à la denrée. Actuellement, les débouchés sont insuftisants.
Poursuivant cette analyse, on doit ajouter que les débouchés actuels sem-
blent devoir se restreindre de plus en plus.
Antérieurement, les Bara de la région d'Ihosy achetaient du riz dans le
Betsileo. En 1902, pour la première fois, le district d'Ihosy a suffi à sa propre
consommation et a même vendu du riz à la circonscription voisine de Ranohira.
Le pays tanala était un acheteur médiocre pour le Betsileo, mais ne laissait
pas, cependant, de lui demander quelque peu de riz. ..,..,
Aujourd'hui, la région d'Ankarimbelo a constitué des nzieres irriguees.
Ifanadiana et Fort-Carnot, quoique plus lentement, font de même.
La consommation des nombreux porteurs qui circulent sur la route de
Fianarantsoa à Mananjary constituait l'un des débouchés importants du riz
betsileo.
L'ouverture de la route carrossable de Tananarive-Tamatave a diminué de
moitié le nombre des indigènes participant au service des transports.
Une réduction semblable est à prévoir a la suite de la construction de la
route carrossable de Fianarantsoa à Mananjary.
Les dépenses effectuées au titre des travaux publics mesurent, au moins
proportionnellement, le débouché que la consommation des ouvriers employés
sur les chantiers assure au riz du pays. Elles se sont elevees, en 1901, a 536.500
francs, en 1902, à 253.700 francs ; il est ouvert pour 1903, à l'heure actuelle,
100.500 francs de crédit.
Restent l'exportation côtière sur Mananjary et la part que peut prendre le
Betsileo au trafic intercôtier ou, plus exactement, aux ventes sur Tamatave.
Ces débouchés se resserrent aussi : Mananjary tend de plus en plus à se
