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RÉGION D'ANTALAHA
1. — Culture de la vanille. — Antalaha n'est situé qu'à 75 kilomètres au Sud
de Sahambavany et, malgré cette faible distance, on peut remarquer des diffé-
rences appréciables entre les climats de ces deux localités.
Bien qu'on n'ait encore recueilli aucun chiffre, il est reconnu de toutes les
personnes de la région qu'Antalaha est plus pluvieux que Sahamhavany. Est-ce
û au voisinage plus immédiat de la grande forêt, maintenant en partie détruite
près de Sahambavany, ou à une autre cause. En tous cas, le fait est certain et il a
une grande importance culturale.
Les terrains sont plus étendus à Antalaha. Nous trouvons là, en particu-
lier, une rivière importante : l'Ankavia, sur la rive de laquelle se remarquent
quelques plateaux d'une certaine étendue.
Pourtant, peu de planteurs ont porté leurs efforts sur l'exploitation de ces
terrains. Comme à Sahambavany, ils ont préféré rester tout près de la ville. C'est
sur la route du Nord, entre l'embouchure de l'Ankavia (le Vinany) et Antalaha,
que se trouvent la plupart des vanilleries, car, ici encore, c'est la culture de la
vanille qui domine de beaucoup. Ces terrains sont presque tous entièrement
sablonneux, formés d'un sable à éléments assez fins, colore légèrement en noir
par l'humus provenant de la décomposition de la haute brousse qui les recou-
vre. A Antalaha comme à Sahambavany, en effet, on n'a utilisé que des abris
naturels.
Ces sols sont nécessairement peu riches en éléments fertilisants. L'analyse
d'un échantillon prélevé dans une vanillerie d'Antalaha a donné à MM. Müntz et
Rousseaux les chiffres suivants :
Pour 1. 000 de terre
Azote. , 2,70
Acide phosphorique. 0 1,09
Potasse. '0' 0,20
Carbonate de chau)!;. traces
L'échantillon avait été prélevé dans une partie où la terre était de nature
argileuse. Les terrains sablonneux sont moins bien pourvus.
En tous cas, l'analyse montre que la vanille, dans les climats convenables, se
contente de sols peu riches et n'est pas la plante exigeante que certains auteurs
ont voulu représenter.
Il n'en est pas moins vrai, d'ailleurs, que les sables danslesquels on a planté
la vanille d'Antalaha sont souvent trop pauvres pour assurer une bonne végéta-
tion. C'est pourquoi on trouve parfois des lianes de faible diamètre, chétives,
qui ne peuvent produire de jolies gousses et ne donnent des balais qu'à un âge
avancé.
Aussi, la plus belle vanillerie de la région est-elle établie dans l'alluvion, en
excellent terrain, profond, riche et suffisamment léger (vanillerie d'Andripa, ap-
partenant à un Chinois, nommé Hafoc).
MM. X., Y., V., U. ont aussi des vanilleries en dehors de la zone
sablonneuse bordant la mer.
La vanille est cultivée de la même façon qu'à Sahambavany. Le tuteur
employé est le pignon d'Inde, qu'on plante à 1 mètre d'écartement sur des lignes
parallèles distantes de 2 mètres.
Les soins donnés sont aussi les mêmes ; les paillages sont, pourtant, faits
plus régulièrement et l'on paraît y attacher plus d'importance, mais ils sont
toujours insuffisants ; on se contente de ramener sur les pieds des lianes les
herbes et les feuilles ramassées dans les chemins de la vanillerie. D'une façon
générale, les vanilleries sont propres, mais il y a lieu de remarquer que les mieux
entretenues de toutes ces exploitations sont celles qui appartiennent à des
Chinois.
Les coups de soleil sont assez rares sur les vanilliers ; les lianes sont bien
moins souvent coupées au pied qu'à Sahambavany. Cela tient évidemmentàla plus
grande fréquence des pluies, à une grande humidité de l'air qui permet aux
paillages et aux feuilles de pourrir rapidement et de maintenir l'humidité au pied
de la liane.
La cannelure est naturellement aussi beaucoup plus rare. On ne la rencon-
RÉGION D'ANTALAHA
1. — Culture de la vanille. — Antalaha n'est situé qu'à 75 kilomètres au Sud
de Sahambavany et, malgré cette faible distance, on peut remarquer des diffé-
rences appréciables entre les climats de ces deux localités.
Bien qu'on n'ait encore recueilli aucun chiffre, il est reconnu de toutes les
personnes de la région qu'Antalaha est plus pluvieux que Sahamhavany. Est-ce
û au voisinage plus immédiat de la grande forêt, maintenant en partie détruite
près de Sahambavany, ou à une autre cause. En tous cas, le fait est certain et il a
une grande importance culturale.
Les terrains sont plus étendus à Antalaha. Nous trouvons là, en particu-
lier, une rivière importante : l'Ankavia, sur la rive de laquelle se remarquent
quelques plateaux d'une certaine étendue.
Pourtant, peu de planteurs ont porté leurs efforts sur l'exploitation de ces
terrains. Comme à Sahambavany, ils ont préféré rester tout près de la ville. C'est
sur la route du Nord, entre l'embouchure de l'Ankavia (le Vinany) et Antalaha,
que se trouvent la plupart des vanilleries, car, ici encore, c'est la culture de la
vanille qui domine de beaucoup. Ces terrains sont presque tous entièrement
sablonneux, formés d'un sable à éléments assez fins, colore légèrement en noir
par l'humus provenant de la décomposition de la haute brousse qui les recou-
vre. A Antalaha comme à Sahambavany, en effet, on n'a utilisé que des abris
naturels.
Ces sols sont nécessairement peu riches en éléments fertilisants. L'analyse
d'un échantillon prélevé dans une vanillerie d'Antalaha a donné à MM. Müntz et
Rousseaux les chiffres suivants :
Pour 1. 000 de terre
Azote. , 2,70
Acide phosphorique. 0 1,09
Potasse. '0' 0,20
Carbonate de chau)!;. traces
L'échantillon avait été prélevé dans une partie où la terre était de nature
argileuse. Les terrains sablonneux sont moins bien pourvus.
En tous cas, l'analyse montre que la vanille, dans les climats convenables, se
contente de sols peu riches et n'est pas la plante exigeante que certains auteurs
ont voulu représenter.
Il n'en est pas moins vrai, d'ailleurs, que les sables danslesquels on a planté
la vanille d'Antalaha sont souvent trop pauvres pour assurer une bonne végéta-
tion. C'est pourquoi on trouve parfois des lianes de faible diamètre, chétives,
qui ne peuvent produire de jolies gousses et ne donnent des balais qu'à un âge
avancé.
Aussi, la plus belle vanillerie de la région est-elle établie dans l'alluvion, en
excellent terrain, profond, riche et suffisamment léger (vanillerie d'Andripa, ap-
partenant à un Chinois, nommé Hafoc).
MM. X., Y., V., U. ont aussi des vanilleries en dehors de la zone
sablonneuse bordant la mer.
La vanille est cultivée de la même façon qu'à Sahambavany. Le tuteur
employé est le pignon d'Inde, qu'on plante à 1 mètre d'écartement sur des lignes
parallèles distantes de 2 mètres.
Les soins donnés sont aussi les mêmes ; les paillages sont, pourtant, faits
plus régulièrement et l'on paraît y attacher plus d'importance, mais ils sont
toujours insuffisants ; on se contente de ramener sur les pieds des lianes les
herbes et les feuilles ramassées dans les chemins de la vanillerie. D'une façon
générale, les vanilleries sont propres, mais il y a lieu de remarquer que les mieux
entretenues de toutes ces exploitations sont celles qui appartiennent à des
Chinois.
Les coups de soleil sont assez rares sur les vanilliers ; les lianes sont bien
moins souvent coupées au pied qu'à Sahambavany. Cela tient évidemmentàla plus
grande fréquence des pluies, à une grande humidité de l'air qui permet aux
paillages et aux feuilles de pourrir rapidement et de maintenir l'humidité au pied
de la liane.
La cannelure est naturellement aussi beaucoup plus rare. On ne la rencon-
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