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puissante énergie la plupart des poussières restées dans la masse ; le caoutchouc
deviendra alors d'une propreté à peu près parfaite et se présentera sous un fort
bel aspect.
Nous ne donnerons pas la façon dont se comporte chaque espèce de liane
sous l'action des traitements que nous venons de décrire. Les variations que
l'on observe, à part celles que nous avons déjà indiquées, n'influent pas d'une
façon sensible sur le résultat. Il n'est, toutefois, pas sans intérêt de mention-
ner les différences de caractères que montrent les poussières ; ces différences
présentent une constance suffisante et, dans certains cas, rendent possible une
détermination spécifique.
Elles portent uniquement sur l'aspect physique et sont essentiellement
fugaces ; on ne les saisit aisément que sur les ecorces fraîches ; après dessica-
tion, les différences de couleur d'espèce à espèce deviennent très peu sensibles,
l'action de l'air ou de la lumière amenant toutes les poussières à une teinte
brune à peu près uniforme ; une légère humectation peut, il est vrai, faire dis-
paraître cette uniformité, en augmentant l'intensité de la coloration, mais les
caractéristiques des poussières fraîches ne se retrouvent plus.
L'écorce de liane Fingimainty, dès les premiers coups de pilon, se réduit en
une masse de toucher et d'aspect tourbeux et la poussière qui tombe du tamis
est d'un gris clair légèrement violacé.
Celle de la liane Mandrianambo est d'un jaune pâle et assez semblable à
du son, si l'on traite des rameaux de 1 à 2 centimètres de diamètre ; elle est
d'un jaune légèrement rosé, si l'opération porte sur des tiges de diamètre plus
fort ; au surplus, le caoutchouc de Mandrianambo n'a pas la couleur brune de
celui provenant des autres espèces : il est jaune soufre, s'il est extrait de ra-
meaux encore jeunes, vert pomme, s'il provient d'écorces un peu plus âgées,
brun clair, si les écorces dépassent 4 à 5 ans d'âge.
Le Fingibary donne une poussière d'un beau rouge vif; les Ravinengitra
une poussière d'un brun assez clair; celles des lianes Fingitrengitra et Fingi-
mena sont d'un rouge brique ; celle du Talandoha est d'un rouge sang. Le
caoutchouc de cette dernière espèce est plutôt rouge foncé que brun.
Ces couleurs sont chez quelques lianes suffisamment caractéristiques pour
permettre, après une certaine pratique, de déterminer, à simple vue, quelle espè-
ce de liane se trouve traitée. L'opérateur aura donc un mode de contrôle inces-
sant et très simple, qui lui sera du plus précieux secours, mais il n'est, ainsi
que nous venons de le dire, utilisable que dans le cas d'écorces fraîches.
Il ne nous a pas été possible de procéder en forêt à une étude chimique des
poussières, mais elles renferment toutes, de quelques espèces qu'elles proviennent,
une proportion importante de matières tannantes ; une quantité très faible de ces
poussières nous a permis d'obtenir facilement et très rapidement le tannage de
peaux de lémuriens; la réaction se manifeste peu de temps après le contact et,
au bout de deux heures, l'élévation de température est déjà considérable (1).
Il se pourrait que la tannerie trouvât un emploi avantageux du produit ; la cul-
ture et l'exploitation des lianes auraient alors un double objectif : la production
de caoutchouc et celle d'écorces à tan ; cette dernière, bien que ne constituant
pas le but principal de l'exploitation, ne serait pas d'un appoint négligeable
dans les recettes : nous avons vu que le rendement en ecorces. dépasse en
moyenne 50% du poids de la liane ; un chêne abattu à 20 ans donne simple-
ment 10% d'une écorce contenant, suivant les espèces, de 5 à 7 de tanin
(dosage à l'aide de liqueurs titrées) ; en fixant à 10 ans l'âge d'exploitabilité d'une
liane et en admettant, pour rester bien au-dessous de la vérité, qu'elle ne puisse
jamais atteindre qu'un poids total deux fois moindre que celui d'un chêne de
même âge, on se rend aisément compte de l'avantage que garde la liane sur le
chêne, à teneur égale de leur écorce en acide tannique (2).
Toutefois, aucun essai n'ayant encore été pratique en vue de déterminer
(1) Des échantillons de poussières des diverses espèces de lianes ont été adressés pour examen
et analyse à la direction du Jardin colonial de Nogent-sur-Marne.
(2) Dans le cas où l'on se proposerait de tirer parti des matières tannantes contenues dans les
poussières, il importerait de ne procéder à l'extraction du caoutchouc que par voie sèche ; le tanin
a peu de fixité et les poussières traitées par l'eau, bouillante surtout, perdraient la plus grand part,
sinon la nresaue totalité, de leurs facultés tannantes.
Si les analyses montrent que les poussières sont insuffisamment riches en acide tannique pour
qu'une expédition en France puisse être rémunératrice, le plantenr pourra, néanmoins, avoir avan-
tage à en extraire surplace les priocipes tanniques par maceration dans l'eau bouillante; des bat-
teries de diffuseurs semblables à celles employées dans les sucreries permettraient d'obtenir un
épuisement complet des écorces ; l'évaporation amènerait ensuite assez rapidement la liqueur clari-
fiée au titre 20 01. à l'aréomètre.
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puissante énergie la plupart des poussières restées dans la masse ; le caoutchouc
deviendra alors d'une propreté à peu près parfaite et se présentera sous un fort
bel aspect.
Nous ne donnerons pas la façon dont se comporte chaque espèce de liane
sous l'action des traitements que nous venons de décrire. Les variations que
l'on observe, à part celles que nous avons déjà indiquées, n'influent pas d'une
façon sensible sur le résultat. Il n'est, toutefois, pas sans intérêt de mention-
ner les différences de caractères que montrent les poussières ; ces différences
présentent une constance suffisante et, dans certains cas, rendent possible une
détermination spécifique.
Elles portent uniquement sur l'aspect physique et sont essentiellement
fugaces ; on ne les saisit aisément que sur les ecorces fraîches ; après dessica-
tion, les différences de couleur d'espèce à espèce deviennent très peu sensibles,
l'action de l'air ou de la lumière amenant toutes les poussières à une teinte
brune à peu près uniforme ; une légère humectation peut, il est vrai, faire dis-
paraître cette uniformité, en augmentant l'intensité de la coloration, mais les
caractéristiques des poussières fraîches ne se retrouvent plus.
L'écorce de liane Fingimainty, dès les premiers coups de pilon, se réduit en
une masse de toucher et d'aspect tourbeux et la poussière qui tombe du tamis
est d'un gris clair légèrement violacé.
Celle de la liane Mandrianambo est d'un jaune pâle et assez semblable à
du son, si l'on traite des rameaux de 1 à 2 centimètres de diamètre ; elle est
d'un jaune légèrement rosé, si l'opération porte sur des tiges de diamètre plus
fort ; au surplus, le caoutchouc de Mandrianambo n'a pas la couleur brune de
celui provenant des autres espèces : il est jaune soufre, s'il est extrait de ra-
meaux encore jeunes, vert pomme, s'il provient d'écorces un peu plus âgées,
brun clair, si les écorces dépassent 4 à 5 ans d'âge.
Le Fingibary donne une poussière d'un beau rouge vif; les Ravinengitra
une poussière d'un brun assez clair; celles des lianes Fingitrengitra et Fingi-
mena sont d'un rouge brique ; celle du Talandoha est d'un rouge sang. Le
caoutchouc de cette dernière espèce est plutôt rouge foncé que brun.
Ces couleurs sont chez quelques lianes suffisamment caractéristiques pour
permettre, après une certaine pratique, de déterminer, à simple vue, quelle espè-
ce de liane se trouve traitée. L'opérateur aura donc un mode de contrôle inces-
sant et très simple, qui lui sera du plus précieux secours, mais il n'est, ainsi
que nous venons de le dire, utilisable que dans le cas d'écorces fraîches.
Il ne nous a pas été possible de procéder en forêt à une étude chimique des
poussières, mais elles renferment toutes, de quelques espèces qu'elles proviennent,
une proportion importante de matières tannantes ; une quantité très faible de ces
poussières nous a permis d'obtenir facilement et très rapidement le tannage de
peaux de lémuriens; la réaction se manifeste peu de temps après le contact et,
au bout de deux heures, l'élévation de température est déjà considérable (1).
Il se pourrait que la tannerie trouvât un emploi avantageux du produit ; la cul-
ture et l'exploitation des lianes auraient alors un double objectif : la production
de caoutchouc et celle d'écorces à tan ; cette dernière, bien que ne constituant
pas le but principal de l'exploitation, ne serait pas d'un appoint négligeable
dans les recettes : nous avons vu que le rendement en ecorces. dépasse en
moyenne 50% du poids de la liane ; un chêne abattu à 20 ans donne simple-
ment 10% d'une écorce contenant, suivant les espèces, de 5 à 7 de tanin
(dosage à l'aide de liqueurs titrées) ; en fixant à 10 ans l'âge d'exploitabilité d'une
liane et en admettant, pour rester bien au-dessous de la vérité, qu'elle ne puisse
jamais atteindre qu'un poids total deux fois moindre que celui d'un chêne de
même âge, on se rend aisément compte de l'avantage que garde la liane sur le
chêne, à teneur égale de leur écorce en acide tannique (2).
Toutefois, aucun essai n'ayant encore été pratique en vue de déterminer
(1) Des échantillons de poussières des diverses espèces de lianes ont été adressés pour examen
et analyse à la direction du Jardin colonial de Nogent-sur-Marne.
(2) Dans le cas où l'on se proposerait de tirer parti des matières tannantes contenues dans les
poussières, il importerait de ne procéder à l'extraction du caoutchouc que par voie sèche ; le tanin
a peu de fixité et les poussières traitées par l'eau, bouillante surtout, perdraient la plus grand part,
sinon la nresaue totalité, de leurs facultés tannantes.
Si les analyses montrent que les poussières sont insuffisamment riches en acide tannique pour
qu'une expédition en France puisse être rémunératrice, le plantenr pourra, néanmoins, avoir avan-
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