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seuls, faire connaître dans leur intimité les phénomènes, dont nous n'avons pu
apprécier que les résultats extérieurs.
CHAPITRE V
CAOUTCHOUC COAGULÉ DANS LES TUBES LATICIFÈRES. MODES D'EXTRACTION. VARIATION DU
RENDEMENT EN ÉCORCE DANS LA TIGE ET DANS LES RACINES. RENDEMENT DE L'ÉCORCE
EN CAOUTCHOUC, SUIVANT LE DIAMÈTRE ET SUIVANT LES ESPÈCES DE LIANES. COMPA-
RAISON ENTRE LA QUANTITÉ DE CAOUTCHOUC OBTENUE PAR PILONNAGE DES ÉCORCES ET
CELLE OBTENUE PAR COAGULATION DU LATEX.
Si, d'une liane appartenant à l'une quelconque des espèces précédemment
décrites, on détache un morceau d'écorce de tige ou de racine et qu'on le rompe,
on observera que les fragments obtenus restent unis entre eux par de •
nombreux filaments très fins, extensibles et d'une élasticité telle que, la trac-
tion ayant produit l'écartement venant à cesser, les fragments reprendront
d'eux-mêmes leur position primitive et viendront se juxtaposer, si, toutefois,
l'écartement n'a pas dépassé certaines limites.
De même, si on considère attentivement une section de coupe pratiquée
dans la tige d'une liane caoutchouquifère, on apercevra assez souvent à la sur-
face du bois de légères saillies d'un blanc éclatant; si on cherche a détacher
l'une d'elles, on remarquera qu'elle forme l'extrémité d'un long filament se
prolongeant fort loin dans le bois (1), filament que l'on peut étirer jusqu'à
lui faire prendre une longueur de 25 et même 30 centimètres, sans le rompre,
sans lui faire perdre son élasticité.
Ces constatations démontrent, mais sans en laisser découvrir la raison,
l'existence de caoutchouc coagulé à l'intérieur des tubes laticifères et confirme,
dans une certaine mesure, l'opinion que nous avons émise sur l'origine du
bourrelet de caoutchouc, qui, à chaque nouveau sectionnement, vient couvrir
la surface annulaire de l'écorce, lors même que les sectionnements pratiqués à
des distances rapprochées ne provoquent plus qu'un faible écoulement de latex.
La certitude de l'existence de caoutchouc coagulé dans les tubes laticifères
une fois acquise, il importe de rechercher à quels procédés il est possible et pré-
férable de recourir pour l'extraction.
Les uns pourront être basés sur les propriétés chimiques, les autres sur les
propriétés physiques du caoutchouc. Les premiers nécessiteront l'emploi de
dissolvants, les seconds obligeront à recourir à des expédients mécaniques et
à un outillage particulier. Nous laisserons de côté les procédés basés sur l'usage
de dissolvants ; il ne nous a pas été possible de les expérimenter, mais il semble
certain qu'ils ne présentent pas les avantages de procédés exclusivement mé-
caniques et qu'ils ne pourraient être mis à la portée des indigènes chercheurs
de caoutchouc. D'autre part, étant donnée la grande dispersion des lianes caout-
chouquifères, il n'y aurait actuellement aucun avantage à créer dans la région
N.-E. de Madagascar une usine opérant par voie chimique ; le transport des
écorces, marchandise d'un volume assez considérable, serait long et onéreux ;
de plus, les indigènes auraient de grandes facilités pour frauder et il n'est pas
possible de distinguer à première vue les bonnes écorces des mauvaises ; en
outre, l'addition d'eau peut facilement augmenter de 20 à 30 le poids de la
marchandise. Au surplus, et d'une manière générale, l'installation, toujours
coûteuse, d'usines à machinerie perfectionnée ne peut avoir sa raison d'être
que comme complément de la culture intensive des lignes, qui, seule, peut
assurer une alimentation soutenue et suffisante en matière première.
Nous n'étudierons donc que les procédés d'extraction pouvant être, dès à
présent, utilement mis en application, c'est-à dire ceux dont les indigènes
peuvent immédiatement tirer bénéfice. Les procédes recourant aux propriétés
physiques du caoutchouc seront donc seuls retenus.
(1) Nous n'avons pas, jusqu'ici, considéré le bois des lianes comme un des éléments sus-
ceptibles de renfermer des tubes laticifères ; c'est qu'en effd ils ne s'y rencontrent qu'acciden-
tellement et toujours en petit nombre; souvent, même, ils manquent completement Il convient
plutôt de les coti-idérer cotiiiiie (les ratiiiiie- tions des tubes i;itici .l !ient comi)lètemetit. Il convient
plutôt de les considérer comme des ~ramific-tions des tubes laticifères de l'écorce, qui se seraient
égarées dans les couches du bois voisines du liber.
Leur isolement, et peut être aussi leur plus fort diamètre, permettent d'en tirer assez facile-
ment le caoutchouc coagulé à leur intérieur.
seuls, faire connaître dans leur intimité les phénomènes, dont nous n'avons pu
apprécier que les résultats extérieurs.
CHAPITRE V
CAOUTCHOUC COAGULÉ DANS LES TUBES LATICIFÈRES. MODES D'EXTRACTION. VARIATION DU
RENDEMENT EN ÉCORCE DANS LA TIGE ET DANS LES RACINES. RENDEMENT DE L'ÉCORCE
EN CAOUTCHOUC, SUIVANT LE DIAMÈTRE ET SUIVANT LES ESPÈCES DE LIANES. COMPA-
RAISON ENTRE LA QUANTITÉ DE CAOUTCHOUC OBTENUE PAR PILONNAGE DES ÉCORCES ET
CELLE OBTENUE PAR COAGULATION DU LATEX.
Si, d'une liane appartenant à l'une quelconque des espèces précédemment
décrites, on détache un morceau d'écorce de tige ou de racine et qu'on le rompe,
on observera que les fragments obtenus restent unis entre eux par de •
nombreux filaments très fins, extensibles et d'une élasticité telle que, la trac-
tion ayant produit l'écartement venant à cesser, les fragments reprendront
d'eux-mêmes leur position primitive et viendront se juxtaposer, si, toutefois,
l'écartement n'a pas dépassé certaines limites.
De même, si on considère attentivement une section de coupe pratiquée
dans la tige d'une liane caoutchouquifère, on apercevra assez souvent à la sur-
face du bois de légères saillies d'un blanc éclatant; si on cherche a détacher
l'une d'elles, on remarquera qu'elle forme l'extrémité d'un long filament se
prolongeant fort loin dans le bois (1), filament que l'on peut étirer jusqu'à
lui faire prendre une longueur de 25 et même 30 centimètres, sans le rompre,
sans lui faire perdre son élasticité.
Ces constatations démontrent, mais sans en laisser découvrir la raison,
l'existence de caoutchouc coagulé à l'intérieur des tubes laticifères et confirme,
dans une certaine mesure, l'opinion que nous avons émise sur l'origine du
bourrelet de caoutchouc, qui, à chaque nouveau sectionnement, vient couvrir
la surface annulaire de l'écorce, lors même que les sectionnements pratiqués à
des distances rapprochées ne provoquent plus qu'un faible écoulement de latex.
La certitude de l'existence de caoutchouc coagulé dans les tubes laticifères
une fois acquise, il importe de rechercher à quels procédés il est possible et pré-
férable de recourir pour l'extraction.
Les uns pourront être basés sur les propriétés chimiques, les autres sur les
propriétés physiques du caoutchouc. Les premiers nécessiteront l'emploi de
dissolvants, les seconds obligeront à recourir à des expédients mécaniques et
à un outillage particulier. Nous laisserons de côté les procédés basés sur l'usage
de dissolvants ; il ne nous a pas été possible de les expérimenter, mais il semble
certain qu'ils ne présentent pas les avantages de procédés exclusivement mé-
caniques et qu'ils ne pourraient être mis à la portée des indigènes chercheurs
de caoutchouc. D'autre part, étant donnée la grande dispersion des lianes caout-
chouquifères, il n'y aurait actuellement aucun avantage à créer dans la région
N.-E. de Madagascar une usine opérant par voie chimique ; le transport des
écorces, marchandise d'un volume assez considérable, serait long et onéreux ;
de plus, les indigènes auraient de grandes facilités pour frauder et il n'est pas
possible de distinguer à première vue les bonnes écorces des mauvaises ; en
outre, l'addition d'eau peut facilement augmenter de 20 à 30 le poids de la
marchandise. Au surplus, et d'une manière générale, l'installation, toujours
coûteuse, d'usines à machinerie perfectionnée ne peut avoir sa raison d'être
que comme complément de la culture intensive des lignes, qui, seule, peut
assurer une alimentation soutenue et suffisante en matière première.
Nous n'étudierons donc que les procédés d'extraction pouvant être, dès à
présent, utilement mis en application, c'est-à dire ceux dont les indigènes
peuvent immédiatement tirer bénéfice. Les procédes recourant aux propriétés
physiques du caoutchouc seront donc seuls retenus.
(1) Nous n'avons pas, jusqu'ici, considéré le bois des lianes comme un des éléments sus-
ceptibles de renfermer des tubes laticifères ; c'est qu'en effd ils ne s'y rencontrent qu'acciden-
tellement et toujours en petit nombre; souvent, même, ils manquent completement Il convient
plutôt de les coti-idérer cotiiiiie (les ratiiiiie- tions des tubes i;itici .l !ient comi)lètemetit. Il convient
plutôt de les considérer comme des ~ramific-tions des tubes laticifères de l'écorce, qui se seraient
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