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Il y aurait des recherches à faire parmi les substances qui détruisent les dias-
tases en général et les oxydases en particulier; on trouvera dans cette direc-
tion des résultats qui ont peut-être une importance économique très grande.
Malheureusement, l'exploitation de l'intisy a été faite par les Antandroy,
les Antanosy, les Mahafaly, avec une brutalité tout à fait regrettable et, à
l'heure présente, l'arbre exploitable est rare dans certains districts et le caout-
chouc de kiloa devient introuvable sur le marché, malgré ses précieuses qua-
lités qui le font désirer dans l'industrie de l'automobile et de la bicyclette.
La rareté du produit conduit à l'emploi de la fraude et, d'après des rensei-
gnements fournis à la maison Michelin par ses missions de Madagascar, « le
lombiry (Cryptostegia Madagascariensis) serait une plante abondante dans les
régions où l'on trouve l'intisy et les indigènes mélangent volontiers leurs pro-
duits. Il est possible qu'il y ait d'autres mélanges, car il y a, dans cette brousse
a intisy, un certain nombre d'autres espèces voisines de l'Euphorbia intisy que
1 on peut être tenté de confondre avec elle et qui méritent d'être étudiées de
près. Ces ressemblances ont d'ailleurs une cause : elles tiennent à l'âction du
climat bien spécial à cette région, qui imprime aux végétaux qui l'habitent un
faciès Particulier. )
Biologie de la région du Sud-Ouest. — Le second point a signaler, à propos
de cette brousse à intisy, se rapporte à la biologie très spéciale des végétaux de
cette région. Cette brousse est caractérisée par l'existence de plantes epineuses,
de cactées notamment, d'euphorbiacées arborescentes et de tamarins. Le sol est
rocheux, couvert de gneiss et de micaschistes et la terre végétale peut manquer.
C'est une contrée dans laquelle la sécheresse est extrême, où les pluies sont d'une
rareté presque invraisemblable, puisque, d'après le témoignage de M. Geay, il
peut se passer quelquefois plusieurs années (trois ans) sans eau.
Ce sont là des conditions extraordinaires pour les végétaux qui s'observent
dans cette région, et s'ils y subsistent, c'est grâce à des particularités d'organi-
sation et de structure. Le caractère le plus apparent, qui est en harmonie avec
le milieu ambiant, est l'absence de feuilles : il se manifeste nettement dans l'Eu-
phorbia intisy et dans les espèces voisines. Il ne faudrait cependant pas croire
que ces végétaux ont à tout jamais perdu la propriété de donner des feuilles,
Car ces organes peuvent apparaître dans la culture enserre, quandles conditions
d humidité sont différentes; il est vrai que, si l'on donne ainsi au végétal une
activité vitale plus grande, on atténue, en même temps, les propriétés *sécrétriccs,
et les laticifères diminuent d'une manière très notable, aussi bien, d'ailleurs,
que le système fibreux. La carnositédes rameaux qui restent longtemps verts (sans
cependant acquérir un grand diamètre), l'épaissement de la cuticule, l'enfonce-
ment des stomates, sont aussi des caractères en harmonie avec la sécheresse,
car tout contribue à atténuer la transpiration que la plante a surtout à redou-
ter. Ce n'est, d'ailleurs, pas seulement dans les parties aériennes que l'emmagasi-
nement de l'eau s'opère; il peut se produire aussi dans les organes souterrains,
dans les gros renflements que l'on observe sur les racines qui ont été étudiées
par MM. Dubard et Viguier.
Les conditions climatériqueset biologiquesidentiques contribuent à imposer,
aux plantes qui y sont soumises, des caractères très semblables. Ces convergences
se manifestent notamment à un haut degré pour les Euphorbia de la section
Tirucalli, dont les ressemblances avec l'intisy ne sont pas seulement intéres-
santes au point de vue théorique, mais aussi au point de vue pratique, à cause
des confusions qu'elles peuvent provoquer de la part des exploitants ou des
fraudes qu'elles peuvent susciter.
Section Tirucalli. — Parmi les euphorbes malgaches, on peut distinguer un
certain nombre de types caractérisés surtout par leur port : 1° les plantes her-
bacées à feuilles opposées ; 2° les plantes herbacées à feuilles alternes ; 3° les
plantes ligneuses non charnues ; 4° les plantes charnues ou épineuses.
C'est ce dernier groupe (correspondant à la section Euphorbium en partie)
qui est surtout intéressant ; il présente deux aspects distincts : celui des plantes
à tiges arborescentes, à rameaux terminaux grêles, conservant leur consistance
charnue et leur couleur verte très longtemps (sous-section Tirucalli) et. les es-
pèces charnues et épineuses en même temps (sous-section Diacanthinm) mais
dont les aiguillons ne sont jamais des rameaux transformés (ce qui arrive quel-
quefois dans la première sous-tsection).
C'est à la sous-section Tirucalli qu'appartient l'Euphorbia intisy et les
espèces qui peuvent être confondues avec lui. M. Drake del Castillo a décrit, en
1899,1900 et 1903, un certain nombre d'espèces nouvelles du genre Euphorbia
Il y aurait des recherches à faire parmi les substances qui détruisent les dias-
tases en général et les oxydases en particulier; on trouvera dans cette direc-
tion des résultats qui ont peut-être une importance économique très grande.
Malheureusement, l'exploitation de l'intisy a été faite par les Antandroy,
les Antanosy, les Mahafaly, avec une brutalité tout à fait regrettable et, à
l'heure présente, l'arbre exploitable est rare dans certains districts et le caout-
chouc de kiloa devient introuvable sur le marché, malgré ses précieuses qua-
lités qui le font désirer dans l'industrie de l'automobile et de la bicyclette.
La rareté du produit conduit à l'emploi de la fraude et, d'après des rensei-
gnements fournis à la maison Michelin par ses missions de Madagascar, « le
lombiry (Cryptostegia Madagascariensis) serait une plante abondante dans les
régions où l'on trouve l'intisy et les indigènes mélangent volontiers leurs pro-
duits. Il est possible qu'il y ait d'autres mélanges, car il y a, dans cette brousse
a intisy, un certain nombre d'autres espèces voisines de l'Euphorbia intisy que
1 on peut être tenté de confondre avec elle et qui méritent d'être étudiées de
près. Ces ressemblances ont d'ailleurs une cause : elles tiennent à l'âction du
climat bien spécial à cette région, qui imprime aux végétaux qui l'habitent un
faciès Particulier. )
Biologie de la région du Sud-Ouest. — Le second point a signaler, à propos
de cette brousse à intisy, se rapporte à la biologie très spéciale des végétaux de
cette région. Cette brousse est caractérisée par l'existence de plantes epineuses,
de cactées notamment, d'euphorbiacées arborescentes et de tamarins. Le sol est
rocheux, couvert de gneiss et de micaschistes et la terre végétale peut manquer.
C'est une contrée dans laquelle la sécheresse est extrême, où les pluies sont d'une
rareté presque invraisemblable, puisque, d'après le témoignage de M. Geay, il
peut se passer quelquefois plusieurs années (trois ans) sans eau.
Ce sont là des conditions extraordinaires pour les végétaux qui s'observent
dans cette région, et s'ils y subsistent, c'est grâce à des particularités d'organi-
sation et de structure. Le caractère le plus apparent, qui est en harmonie avec
le milieu ambiant, est l'absence de feuilles : il se manifeste nettement dans l'Eu-
phorbia intisy et dans les espèces voisines. Il ne faudrait cependant pas croire
que ces végétaux ont à tout jamais perdu la propriété de donner des feuilles,
Car ces organes peuvent apparaître dans la culture enserre, quandles conditions
d humidité sont différentes; il est vrai que, si l'on donne ainsi au végétal une
activité vitale plus grande, on atténue, en même temps, les propriétés *sécrétriccs,
et les laticifères diminuent d'une manière très notable, aussi bien, d'ailleurs,
que le système fibreux. La carnositédes rameaux qui restent longtemps verts (sans
cependant acquérir un grand diamètre), l'épaissement de la cuticule, l'enfonce-
ment des stomates, sont aussi des caractères en harmonie avec la sécheresse,
car tout contribue à atténuer la transpiration que la plante a surtout à redou-
ter. Ce n'est, d'ailleurs, pas seulement dans les parties aériennes que l'emmagasi-
nement de l'eau s'opère; il peut se produire aussi dans les organes souterrains,
dans les gros renflements que l'on observe sur les racines qui ont été étudiées
par MM. Dubard et Viguier.
Les conditions climatériqueset biologiquesidentiques contribuent à imposer,
aux plantes qui y sont soumises, des caractères très semblables. Ces convergences
se manifestent notamment à un haut degré pour les Euphorbia de la section
Tirucalli, dont les ressemblances avec l'intisy ne sont pas seulement intéres-
santes au point de vue théorique, mais aussi au point de vue pratique, à cause
des confusions qu'elles peuvent provoquer de la part des exploitants ou des
fraudes qu'elles peuvent susciter.
Section Tirucalli. — Parmi les euphorbes malgaches, on peut distinguer un
certain nombre de types caractérisés surtout par leur port : 1° les plantes her-
bacées à feuilles opposées ; 2° les plantes herbacées à feuilles alternes ; 3° les
plantes ligneuses non charnues ; 4° les plantes charnues ou épineuses.
C'est ce dernier groupe (correspondant à la section Euphorbium en partie)
qui est surtout intéressant ; il présente deux aspects distincts : celui des plantes
à tiges arborescentes, à rameaux terminaux grêles, conservant leur consistance
charnue et leur couleur verte très longtemps (sous-section Tirucalli) et. les es-
pèces charnues et épineuses en même temps (sous-section Diacanthinm) mais
dont les aiguillons ne sont jamais des rameaux transformés (ce qui arrive quel-
quefois dans la première sous-tsection).
C'est à la sous-section Tirucalli qu'appartient l'Euphorbia intisy et les
espèces qui peuvent être confondues avec lui. M. Drake del Castillo a décrit, en
1899,1900 et 1903, un certain nombre d'espèces nouvelles du genre Euphorbia
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