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NOTES SUR L'OSTÉOMALACIE
La présente étude n'a pas la prétention d'être l'expression dernière de ce
qui peut être dit ou écrit sur les diverses questions que nous y avons traitées ou
quelquefois seulement ébauchées, car l'ostéomalacie, qui entrave dans de si
sérieuses conditions l'élevage du cheval à Madagascar, principalement en Imerina,
a fait l'objet des plus grandes préoccupations des vétérinaires en service dans la
Grande Ile qui ont séjourné dans les endroits où elle existe. M. le vétérinaire
en 1er Rey, chef du service vétérinaire de l'île, depuis de longues années dans la
Colonie, a donné à maintes reprises de magistrales descriptions de cetie affection,
dont il attribue la cause principale à la pauvreté du sol en sels phosphato-
calcaires. En ces derniers temps, d'autres observateurs semblent vouloir attribuer
à l'ostéomalacie une origine infectieuse.
Nous allons d'abord donner un aperçu succinct de l'historique de cette mala-
die et nous verrons que deux théories se trouvent en présence quant à son étiolo-
gie: 1° La théorie de la pauvreté du sol en sels phosphato-calcaires ; 2° l'origine
infectieuse.
Historique. — L'ostéomalacie des équidés fut décrite pour la première fois
par Troutot qui, sous les ordres de Germain, l'observa en Cochinchine pendant
les années 1863-1864. Laquerrière l'étudia aussi en 1876 sur un poulain landais.
Le vétérinaire en 2e Soula, devenu général en chef de la cavalerie d'une petite
République du Centre-Amérique, la signala à son tour en 1888, et le professeur
S. Marcone, de l'école vétérinaire de Naples, vient d'en faire le sujet d'un long
travail, d'où l'on voit que sa bibliographie est déjà importante (G. Joly-Sammur).
Depuis 1898, M. Rey l'étudie à Madagascar et de déductions en déductions, en
arrive à conclure, de par ses nombreuses et patientes observations, que l'affec-
tion est surtout due à la pauvreté du sol en sels phosphato-calcaires. Nous verrons
plus loin quelles sont les raisons primordiales qui, jusqu'à présent, militent en
faveur de cette théorie.
En 1903, le professeur Moussu étudie la maladie chez le porc et réussit à la
transmettre par inoculation. Enfin, en 1905, Robertson observe au Cap une maladie
qui, d'après les symptômes qu'il décrit, semble être absolument semblable à ce
que nous appelons ici l'ostéomalacie. Nous-même avons, depuis un an et demi,
patiemment suivi les manifestations de cet état morbide et procédé à plusieurs
séries d'expériences ou de recherches que nous nous proposons de décrire, en par-
tie au moins, dans ce court libellé.
Symptômes. — Très succinctement, rappelons la symptomatologie de cette
affection : Boursouflement du chanfrein, boiteries intermittentes et ambulatoires
à siège indéterminé et souvent indéterminable, malgré les examens les plus
minutieux et les plus patients. Tour à tour, suivant les individualités et les soins
donnés aux sujets, inappétence, maigreur ou bon appétit et embonpoint, quoique
le jeu des membres et des articulations soit des plus misérables et des plus rac-
courcis.
Pica, ou maladie du lécher. Démarche raide, pénible et douloureuse. Vous-
sure des reins. Les boiteries apparaissent subitement après des efforts violents ou
des marches forcées. Nous pourrions citer plus d'un animal ici qui, d'ordinaire
en bon état et capable faire un bon service à des allures modérées, tombe brus-
quement à trois jambes lorsqu'on lui demande un peu trop, quelques tours de
piste, par exemple.
A une période plus avancée, on constate que le relever et le coucher de l'ani-
mal sont pénibles. Au lieu de se lever brusquement, le sujet se met d'abord sur
ses antérieurs, reste ainsi quelques instants, pousse des hans ! plaintifs, et, avec
peine, se met sur ses postérieurs. D'autrefois, c'est le relever, en sens contraire,
avec la même souffrance. Parfois encore, l'animal reste longtemps sans se relever,
NOTES SUR L'OSTÉOMALACIE
La présente étude n'a pas la prétention d'être l'expression dernière de ce
qui peut être dit ou écrit sur les diverses questions que nous y avons traitées ou
quelquefois seulement ébauchées, car l'ostéomalacie, qui entrave dans de si
sérieuses conditions l'élevage du cheval à Madagascar, principalement en Imerina,
a fait l'objet des plus grandes préoccupations des vétérinaires en service dans la
Grande Ile qui ont séjourné dans les endroits où elle existe. M. le vétérinaire
en 1er Rey, chef du service vétérinaire de l'île, depuis de longues années dans la
Colonie, a donné à maintes reprises de magistrales descriptions de cetie affection,
dont il attribue la cause principale à la pauvreté du sol en sels phosphato-
calcaires. En ces derniers temps, d'autres observateurs semblent vouloir attribuer
à l'ostéomalacie une origine infectieuse.
Nous allons d'abord donner un aperçu succinct de l'historique de cette mala-
die et nous verrons que deux théories se trouvent en présence quant à son étiolo-
gie: 1° La théorie de la pauvreté du sol en sels phosphato-calcaires ; 2° l'origine
infectieuse.
Historique. — L'ostéomalacie des équidés fut décrite pour la première fois
par Troutot qui, sous les ordres de Germain, l'observa en Cochinchine pendant
les années 1863-1864. Laquerrière l'étudia aussi en 1876 sur un poulain landais.
Le vétérinaire en 2e Soula, devenu général en chef de la cavalerie d'une petite
République du Centre-Amérique, la signala à son tour en 1888, et le professeur
S. Marcone, de l'école vétérinaire de Naples, vient d'en faire le sujet d'un long
travail, d'où l'on voit que sa bibliographie est déjà importante (G. Joly-Sammur).
Depuis 1898, M. Rey l'étudie à Madagascar et de déductions en déductions, en
arrive à conclure, de par ses nombreuses et patientes observations, que l'affec-
tion est surtout due à la pauvreté du sol en sels phosphato-calcaires. Nous verrons
plus loin quelles sont les raisons primordiales qui, jusqu'à présent, militent en
faveur de cette théorie.
En 1903, le professeur Moussu étudie la maladie chez le porc et réussit à la
transmettre par inoculation. Enfin, en 1905, Robertson observe au Cap une maladie
qui, d'après les symptômes qu'il décrit, semble être absolument semblable à ce
que nous appelons ici l'ostéomalacie. Nous-même avons, depuis un an et demi,
patiemment suivi les manifestations de cet état morbide et procédé à plusieurs
séries d'expériences ou de recherches que nous nous proposons de décrire, en par-
tie au moins, dans ce court libellé.
Symptômes. — Très succinctement, rappelons la symptomatologie de cette
affection : Boursouflement du chanfrein, boiteries intermittentes et ambulatoires
à siège indéterminé et souvent indéterminable, malgré les examens les plus
minutieux et les plus patients. Tour à tour, suivant les individualités et les soins
donnés aux sujets, inappétence, maigreur ou bon appétit et embonpoint, quoique
le jeu des membres et des articulations soit des plus misérables et des plus rac-
courcis.
Pica, ou maladie du lécher. Démarche raide, pénible et douloureuse. Vous-
sure des reins. Les boiteries apparaissent subitement après des efforts violents ou
des marches forcées. Nous pourrions citer plus d'un animal ici qui, d'ordinaire
en bon état et capable faire un bon service à des allures modérées, tombe brus-
quement à trois jambes lorsqu'on lui demande un peu trop, quelques tours de
piste, par exemple.
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mal sont pénibles. Au lieu de se lever brusquement, le sujet se met d'abord sur
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peine, se met sur ses postérieurs. D'autrefois, c'est le relever, en sens contraire,
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