EXPÉRIENCES SUR LA PESTE BOVINE Rapport du Directeur de l'Institut Pasteur de Nhatrang.
Nhatrang, le 23 novembre 1898.
Monsieur le Gouverneur général, J'ai l'honneur de vous rendre compte des résultats de la mission de M. Carré au Cambodge pour l'essai d'une vaccination pratique contre la peste bovine.
MM. Fraimbault et Carré, dont je vous ai déjà signalé le zèle, le dévouement, ont commencé l'étude de cette maladie en décembre 1897 au Tonkin.
Ils ont eu d'abord à se préoccuper de donner expérimentalement et à coup sûr la peste bovine aux animaux ; puis, après y avoir réussi, ils ont transporté les virus au laboratoire de Nhatrang, où Ils ont entrepris une série d'expériences dans le but de trouver un procédé pratique de vaccination.
M. Koch, au Transvaal, a préconisé, pour vacciner les ruminants contre la peste bovine, les deux procédés suivants : Le premier consiste à faire aux animaux que l'on veut vacciner des injections de bile d'un animal mort de la peste bovine ; on inocule cette bile seule ou associée au sang d'un animal malade : on provoque ainsi une maladie bénigne qui confère l'immunité.
Ce procédé n'a pas donné les résultats que l'on espérait en obte- nir. Les injections de bile peuvent causer une maladie grave ou même mortelle ; d'autres fois, les inoculations ne sont suivies d'aucune réaction, mais alors les animaux ne sont pas vaccinés.
M. Koch s'est si bien aperçu que ce procédé était défectueux, qu'il en a proposé un autre, lequel est encore aujourd'hui appliqué dans le Sud de l'Afrique.
Ce deuxième procédé est basé sur le fait que le sang d'un animal, guéri depuis peu de la peste bovine, a la propriété de vacciner tem- porairement contre cette maladie les animaux auxquels on en injecte sous la peau une certaine quantité.
Cette vaccination, comme toutes celles que l'on obtient avec des sérums, est de très courte durée : 10 à 15 jours environ. Il fallait donc la renforcer par un procédé quelconque.
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