Titre : Bulletin économique de l'Indochine
Auteur : Indochine française. Direction des affaires économiques. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Saïgon)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Hanoï)
Date d'édition : 1912-09-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32728645t
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 55886 Nombre total de vues : 55886
Description : 01 septembre 1912 01 septembre 1912
Description : 1912/09/01 (A15,N98)-1912/10/31. 1912/09/01 (A15,N98)-1912/10/31.
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : France-Vietnam Collection numérique : France-Vietnam
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k65301277
Source : CIRAD, 2013-106464
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/09/2013
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- SOMMAIRE
- 768 -
Le Professeur Perkin montra ensuite quelques tubes d'isoprène dans lesquels on avait immergé
pendant quelque temps, une spirale de fil de sodium. Il en choisit un dans lequel un fil de
sodium avait été immergé pendant cinq jours, et fit ressortir que le sodium était réduit en
poussière et qu'une masse visqueuse s'était formée au fond du tube. Un préparateur, qui
l'assistait, précipita alors le caoutchouc par l'acétone et montra à l'assistance une masse de
caoutchouc d'un blanc neigeux qui devient transparente au bout de quelque temps. Cette
découverte rendait possible la fabrication commerciale du caoutchouc de synthèse, si l'isoprène
érythrène, l'iso-propyl, le butane, ou d'autres corps analogues pouvaient être produits à peu
de frais.
De nombreux matériaux furent proposés pour servir à la préparation de ces corps. L'essence de
térébenthine est trop coûteuse. Le bois donne bien de l'acétone par distillation mais la produc-
tion de ce dernier produit est limitée alors que les demandes en vue de la fabrication d'explo-
sifs sont si importantes que son prix est de 2.250 francs la tonne. Le pétrole et la benzine,
extraits du charbon, ont été rejetés pour d'autres raisons. Il restait l'amidon et le sucre, la
première substance pouvant être obtenue à bas prix et en telles quantités désirées. Aussi
l'attention s'est portée sur l'amidon duquel on retire de l'alcool isoamylique. On prépara de
l'iso-chlorure d'amyl, puis trois dichlorides qui donnent tous de l'isoprène si on les fait passer
à travers de la soude caustique chaude, et qui, par conséquent, n'ont pas à être séparés. Par
cette méthode on fabrique de l'excellent caoutchouc, mais la production mondiale d'alcool
isoamylique est limitée; elle est actuellement de 3.500 tonnes et la tonne coûte 3.500 francs (1).
Pour tourner cette difficulté, le prolesseur Fernbach, de l'Institut Pasteur, imagina un procédé
de fermentation de composés azotés permettant de produire des alcools homologues supé-
rieurs en grande proportion. Après dix-huit mois de recherches, il réussit à perfectionner sa
méthode, grâce à laquelle on peut fabriquer non seulement de l'huile de fusel mais aussi de
l'acétone. La production d'acétone parce procédé est d'une importance énorme car on espère
qu'elle en fera baisser le prix au tiers du prix actuel. L'huile de fusel obtenue contient une
grande quantité d'alcool butylique et peut être produite à moins de 1.125 francs la tonne. Le
fait intéressant est que l'alcool butylique d'où l'on retire le butane est même, dit M. Perkin,
meilleur que l'isoprène comme source de caoutchouc.
Nous croyons utile de résumer ci-après quelques-unes des appréciations qui ont été émises
au sujet du nouveau procédé, par des personnalités qui font autorité en la matière.
Le Professeur Wyndham R. Dunstan de l'Impérial Instilute de Londres, dans une lettre
adressée à l'éditeur du Times, fait les remarques suivantes :
Quoique le Professeur Perkin ait mentionné les procédés qui permettent de retirer du caout-
chouc de l'isoprène, il apparaît, d'après le compte-rendu qui a été publié de ses déclarations,
que le procédé consiste non à retirer un véritable caoutchouc de l'isoprène, mais à produire
une substance ressemblant au caoutchouc, en partant d'un hydrocarbure différent, le butane.
La molecule d'isoprène contient cinq atomes, et ce corps peut être couverti en un produit
analogue au véritable caoutchouc dont la molécule contient un multiple de cinq atomes de
carbone. Or le butane ne contient que quatre atomes de carbone et, par conséquent, la mo-
lécule du produit que l'on en retire contiendra un multiple de quatre atomes de carbone. Le
produit en question n'est donc pas identique au caoutchouc naturel duquel il diffère comme
composition et comme poids moléculaire ; c'est un « homologue inférieur ) du caoutchouc.
On sait que les homologues présentent des propriétés, spécialement des propriétés physiques
qui diffèrent plus ou moins, quoique ces substances aient parfois entre elles un air de res-
semblance frappant.
Le nouveau produit peut être, au point du vue pratique, meilleur ou plus mauvais que le
caoutchouc naturel, mais il importe de faire remarquer que c'est un produit diflérent dont il y
- (1) Nous traduisons littéralement la phrase de l'analyse publiée par le Chemist and
Druggist en lui laissant la responsabilité de cette affirmation.
Le Professeur Perkin montra ensuite quelques tubes d'isoprène dans lesquels on avait immergé
pendant quelque temps, une spirale de fil de sodium. Il en choisit un dans lequel un fil de
sodium avait été immergé pendant cinq jours, et fit ressortir que le sodium était réduit en
poussière et qu'une masse visqueuse s'était formée au fond du tube. Un préparateur, qui
l'assistait, précipita alors le caoutchouc par l'acétone et montra à l'assistance une masse de
caoutchouc d'un blanc neigeux qui devient transparente au bout de quelque temps. Cette
découverte rendait possible la fabrication commerciale du caoutchouc de synthèse, si l'isoprène
érythrène, l'iso-propyl, le butane, ou d'autres corps analogues pouvaient être produits à peu
de frais.
De nombreux matériaux furent proposés pour servir à la préparation de ces corps. L'essence de
térébenthine est trop coûteuse. Le bois donne bien de l'acétone par distillation mais la produc-
tion de ce dernier produit est limitée alors que les demandes en vue de la fabrication d'explo-
sifs sont si importantes que son prix est de 2.250 francs la tonne. Le pétrole et la benzine,
extraits du charbon, ont été rejetés pour d'autres raisons. Il restait l'amidon et le sucre, la
première substance pouvant être obtenue à bas prix et en telles quantités désirées. Aussi
l'attention s'est portée sur l'amidon duquel on retire de l'alcool isoamylique. On prépara de
l'iso-chlorure d'amyl, puis trois dichlorides qui donnent tous de l'isoprène si on les fait passer
à travers de la soude caustique chaude, et qui, par conséquent, n'ont pas à être séparés. Par
cette méthode on fabrique de l'excellent caoutchouc, mais la production mondiale d'alcool
isoamylique est limitée; elle est actuellement de 3.500 tonnes et la tonne coûte 3.500 francs (1).
Pour tourner cette difficulté, le prolesseur Fernbach, de l'Institut Pasteur, imagina un procédé
de fermentation de composés azotés permettant de produire des alcools homologues supé-
rieurs en grande proportion. Après dix-huit mois de recherches, il réussit à perfectionner sa
méthode, grâce à laquelle on peut fabriquer non seulement de l'huile de fusel mais aussi de
l'acétone. La production d'acétone parce procédé est d'une importance énorme car on espère
qu'elle en fera baisser le prix au tiers du prix actuel. L'huile de fusel obtenue contient une
grande quantité d'alcool butylique et peut être produite à moins de 1.125 francs la tonne. Le
fait intéressant est que l'alcool butylique d'où l'on retire le butane est même, dit M. Perkin,
meilleur que l'isoprène comme source de caoutchouc.
Nous croyons utile de résumer ci-après quelques-unes des appréciations qui ont été émises
au sujet du nouveau procédé, par des personnalités qui font autorité en la matière.
Le Professeur Wyndham R. Dunstan de l'Impérial Instilute de Londres, dans une lettre
adressée à l'éditeur du Times, fait les remarques suivantes :
Quoique le Professeur Perkin ait mentionné les procédés qui permettent de retirer du caout-
chouc de l'isoprène, il apparaît, d'après le compte-rendu qui a été publié de ses déclarations,
que le procédé consiste non à retirer un véritable caoutchouc de l'isoprène, mais à produire
une substance ressemblant au caoutchouc, en partant d'un hydrocarbure différent, le butane.
La molecule d'isoprène contient cinq atomes, et ce corps peut être couverti en un produit
analogue au véritable caoutchouc dont la molécule contient un multiple de cinq atomes de
carbone. Or le butane ne contient que quatre atomes de carbone et, par conséquent, la mo-
lécule du produit que l'on en retire contiendra un multiple de quatre atomes de carbone. Le
produit en question n'est donc pas identique au caoutchouc naturel duquel il diffère comme
composition et comme poids moléculaire ; c'est un « homologue inférieur ) du caoutchouc.
On sait que les homologues présentent des propriétés, spécialement des propriétés physiques
qui diffèrent plus ou moins, quoique ces substances aient parfois entre elles un air de res-
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Le nouveau produit peut être, au point du vue pratique, meilleur ou plus mauvais que le
caoutchouc naturel, mais il importe de faire remarquer que c'est un produit diflérent dont il y
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