Titre : Bulletin économique de l'Indochine
Auteur : Indochine française. Direction des affaires économiques. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Saïgon)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Hanoï)
Date d'édition : 1912-07-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32728645t
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 55886 Nombre total de vues : 55886
Description : 01 juillet 1912 01 juillet 1912
Description : 1912/07/01 (A15,N97)-1912/08/31. 1912/07/01 (A15,N97)-1912/08/31.
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : France-Vietnam Collection numérique : France-Vietnam
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6530126t
Source : CIRAD, 2013-106464
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/09/2013
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montrent d'une manière frappante les contrées qui bordent l'Adriatique et une partie de la
Méditerranée et qui sont connues pour leur sécheresse. Il manque à ces montagnes qui n'ont
pas de forêt le moyen de refroidir l'air et d'amener ainsi la vapeur d'eau qu'il contient à son
point de saturation. Le sol nu que le soleil pénètre aux expositions de l'Ouest et du Sud-Ouest
d'une chaleur intense ne possède certes pas cette propriété. La forêt de plaine exerce aussi,
comme nous allons le voir, une attraction sur les pluies, mais à un moindre degré, on le com-
prend. Donc déjà, grâce à la forêt et toutes choses égales d'ailleurs, il pleut ou il neige beau-
coup plus sur les montagnes boisées que sur les montagnes nues.
« Une seconde différence consiste dans l'énorme diminution sur les montagnes boisées de la
fraction de ruissellement comparée à ce qu'elle est sur les mêmes pentes nues. Ces eaux de
ruissellement, dues soit à la chute des pluies, soit à la fonte rapide des neiges, et dont le
volume, très variable avec une foule de circonstances, est toujours considérable, sont presque
supprimées par la présence de la forêt, comme on le sait. Les eaux, au lieu de se précipiter
dans le thalweg en provoquant des inondations subites et désastreuses, pénètrent lentement
dans la couverture et dans le sol qu'elles imbibent profondément, et le gain résultant du
surplus des pluies et de la diminution du ruissellement l'emporte, comme le démontrent les
sources, sur la perte d'humidité provoquée dans le sol par la transpiration des massifs boisés.
Cette perte par transpiration est toujours très importante; mais, dans les forêts montagneuses
où la saison de végétation est courte, elle est réduite à son minimum: le taux de cendres des
arbres ou des herbages des hautes altitudes n'est que la moitié ou le tiers de celui des plaines
basses montrant ainsi que les arbres ou les herbages n'ont charrié que la moitié ou le tiers de
l'eau qui a passé dans les végétaux des plaines.
La forêt a une puissance de transpiration remarquable. — « Cette énorme puissance
de transpiration est incontestable. On a essayé de la mesurer; mais on ne peut obtenir que
des chiffres très variables, puisque l'eau absorbée par un même arbre varie évidemment dans
de larges limites d'une année a l'autre, suivant diverses circonstances, dont les principales
sont l'abondance et la répartition des pluies, les conditions de température. D'après von
Hôhnel, qui a continué ses déterminations pendant trois ans consécutifs (1878-1880), un hec-
tare de forêt de hêtres de 115 ans absorbe chaque jour de 20.000 à 30,000 litres d'eau, ce
qui correspond à une hauteur de pluie de 2,5 à 3 millimètres par jour ou à 75 à 100 milli-
mètres par mois. En supposant cinq mois de végétation, on obtient une consommation de
4,500 mètres cubes, correspondant à une lame d'eau de 45 centimètres.
« Cette énorme puissance de transpiration est prouvée encore de deux autres façons:
d'abord par les constatations des météorologistes et des aéronautes. On doit se repré-
senter chaque forêt comme surmontée, pendant la période de végétation, d'un prisme
d'air plus humide et plus froid, de plusieurs centaines de mètres de hauteur, et parfois de
1,000 mètres.
« La lettre suivante qui m'a été adressée le 21 mlli J900 par le Chef de bataillon du génie
Renard. sous-directeur de l'Etablissement central d'aérostation militaire, est des plus expli-
cites à cet égard: « Le refroidissement, dit 31. Renard, qui fait autorité, on le sait, en matière
d'aérostation, ressenti par les aéronautes en passant au-dessus de massifs boisés d'une cer-
taine étendue, n'a jamais été, à ma connaissance, mesuré au thermomètre ; mais il se traduit
par une descente bien marquée du ballon. Cette descente ne s'arrête jamais d'elle-même,
comme il arrive souvent lorsqu'une cause passagère la produit; elle ne s'enraie qu'après la
projection d'une quantité souvent notable de lest.
Dégradation du sol. Conséquences et causes. — On est de plus en plus frappé et alarmé
en France et dans la plupart des contrées européennes, de la dégradation du sol des montagnes.
Après des défrichements, des déboisements imprudents qui avaient pour objet d'étendre la
zone des cultures et celle des pâturages, on s'aperçoit que ces cultures et ces pâturages
souffrent d'une stérilisation progressive et deviennent de plus en plus impuissants à
fournir des moyens d'existence aux populations des régions montagneuses.
BULLETIN ÉCONOMIQUE 32
montrent d'une manière frappante les contrées qui bordent l'Adriatique et une partie de la
Méditerranée et qui sont connues pour leur sécheresse. Il manque à ces montagnes qui n'ont
pas de forêt le moyen de refroidir l'air et d'amener ainsi la vapeur d'eau qu'il contient à son
point de saturation. Le sol nu que le soleil pénètre aux expositions de l'Ouest et du Sud-Ouest
d'une chaleur intense ne possède certes pas cette propriété. La forêt de plaine exerce aussi,
comme nous allons le voir, une attraction sur les pluies, mais à un moindre degré, on le com-
prend. Donc déjà, grâce à la forêt et toutes choses égales d'ailleurs, il pleut ou il neige beau-
coup plus sur les montagnes boisées que sur les montagnes nues.
« Une seconde différence consiste dans l'énorme diminution sur les montagnes boisées de la
fraction de ruissellement comparée à ce qu'elle est sur les mêmes pentes nues. Ces eaux de
ruissellement, dues soit à la chute des pluies, soit à la fonte rapide des neiges, et dont le
volume, très variable avec une foule de circonstances, est toujours considérable, sont presque
supprimées par la présence de la forêt, comme on le sait. Les eaux, au lieu de se précipiter
dans le thalweg en provoquant des inondations subites et désastreuses, pénètrent lentement
dans la couverture et dans le sol qu'elles imbibent profondément, et le gain résultant du
surplus des pluies et de la diminution du ruissellement l'emporte, comme le démontrent les
sources, sur la perte d'humidité provoquée dans le sol par la transpiration des massifs boisés.
Cette perte par transpiration est toujours très importante; mais, dans les forêts montagneuses
où la saison de végétation est courte, elle est réduite à son minimum: le taux de cendres des
arbres ou des herbages des hautes altitudes n'est que la moitié ou le tiers de celui des plaines
basses montrant ainsi que les arbres ou les herbages n'ont charrié que la moitié ou le tiers de
l'eau qui a passé dans les végétaux des plaines.
La forêt a une puissance de transpiration remarquable. — « Cette énorme puissance
de transpiration est incontestable. On a essayé de la mesurer; mais on ne peut obtenir que
des chiffres très variables, puisque l'eau absorbée par un même arbre varie évidemment dans
de larges limites d'une année a l'autre, suivant diverses circonstances, dont les principales
sont l'abondance et la répartition des pluies, les conditions de température. D'après von
Hôhnel, qui a continué ses déterminations pendant trois ans consécutifs (1878-1880), un hec-
tare de forêt de hêtres de 115 ans absorbe chaque jour de 20.000 à 30,000 litres d'eau, ce
qui correspond à une hauteur de pluie de 2,5 à 3 millimètres par jour ou à 75 à 100 milli-
mètres par mois. En supposant cinq mois de végétation, on obtient une consommation de
4,500 mètres cubes, correspondant à une lame d'eau de 45 centimètres.
« Cette énorme puissance de transpiration est prouvée encore de deux autres façons:
d'abord par les constatations des météorologistes et des aéronautes. On doit se repré-
senter chaque forêt comme surmontée, pendant la période de végétation, d'un prisme
d'air plus humide et plus froid, de plusieurs centaines de mètres de hauteur, et parfois de
1,000 mètres.
« La lettre suivante qui m'a été adressée le 21 mlli J900 par le Chef de bataillon du génie
Renard. sous-directeur de l'Etablissement central d'aérostation militaire, est des plus expli-
cites à cet égard: « Le refroidissement, dit 31. Renard, qui fait autorité, on le sait, en matière
d'aérostation, ressenti par les aéronautes en passant au-dessus de massifs boisés d'une cer-
taine étendue, n'a jamais été, à ma connaissance, mesuré au thermomètre ; mais il se traduit
par une descente bien marquée du ballon. Cette descente ne s'arrête jamais d'elle-même,
comme il arrive souvent lorsqu'une cause passagère la produit; elle ne s'enraie qu'après la
projection d'une quantité souvent notable de lest.
Dégradation du sol. Conséquences et causes. — On est de plus en plus frappé et alarmé
en France et dans la plupart des contrées européennes, de la dégradation du sol des montagnes.
Après des défrichements, des déboisements imprudents qui avaient pour objet d'étendre la
zone des cultures et celle des pâturages, on s'aperçoit que ces cultures et ces pâturages
souffrent d'une stérilisation progressive et deviennent de plus en plus impuissants à
fournir des moyens d'existence aux populations des régions montagneuses.
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