La crotalaire comme engrais vert dans le Nord de l'Inde. — Le dernier nu de l'Agricultaral Journal of India (janvier 1912) nous apporte une note fort intéressante de M. Albert Howard, le « botaniste économique » de l'Institut Impérial de Pusa (Bihar), sur les effets de la crotalaire comme engrais vert.
[Crotalaria juncea; sann, ou sunn, en vernaculaire; la libre est connue commercialement sous le nom de sann ou sunn-hemp].
Les expériences faites à Pusa en 1909 sur la crotalaire comme engrais vert, précédant une culture de tabac, avaient déjà donné d'excellents résultats. Elles ont été répétées depuis deux ans avec le même succès et les cultivateurs des environs de l'Institut se sont empressés de profiter de cette leçon de choses. Le sann est planté aux premières pluies en juin, de préfé- rence sur des terrains qui ont été bien exposés au soleil pendant les mois précédents. Le semis est fait, à la volée au taux de 30 seers l'acre (environ 75 kgs l'hectare), et les graines sont enfouies à la profondeur voulue par une herse à dents de fer tlexibles (spring-tine har- row), avec roulage subséquent. Une bonne paire de bœufs peut travailler ainsi à la herse environ 3 acres par jour (1 hectare 1/4).
Vers le milieu de juillet, la crotalaire est d'abord roulée, puis enfouie au moyen d'une charrue légère, en fer (type « Hindoustan »), et on la laisse se décomposer pendant trois ou quatre semaines. Le tabac est planté vers la 3e semaine de septembre, si possible au moment des pluies dites hathia, ou, si celles-ci font défaut, grâce à une irrigation des sillons entre les plates-bandes Les expériences faites à Pusa ont donné une indication très intéressante au sujet d'une limite critique pour l'effet utile de l'engrais vert. En 1909, des tabacs n'ont été plantés qu'au début novembre au lieu de septembre (soit 7 semaines plus tard), et n'ont pas profité du tout de l'engrais vert enfoui. Le facteur « température » a dû être éliminé, des tabacs tardifs en d'autres terrains voisins s'étant bien comportés. Les mêmes faits se sont reproduits en 1910, alors que le semis de tabac suivant à deux mois d'intervalle l'enfouissement du sann donnait de magnifiques résultats.
M. Howard en conclut que, bien que les soins donnés après l'enfouissement de l'engrais vert puissent agir, il est probable qu'il y a une limite critique, et que celle-ci peut différer suivant les plantes qui succèdent à l'engrais vert. Des expériences chimiques et bactériologiques vont être instituées sur ces points. On va expérimenter aussi la meilleure méthode d'enfouis- sement. Doit-il être complet? — fait à moitié seulement, on la plante, doit-elle être coupée et laissée à la surface? La question se rattache à la nature des terrains. Dans les terres lourdes du Bihar, l'expérience est qu'un enfouissage immédiat de sann, si elles sont ensuite inondées, ne donne que de mauvais résultats. Il est préférable de laisser la plante se décomposer à l'air pendant plusieurs jours au moins, peut-être pendant un mois.
Le botaniste de Pusa en prend texte pour attirer l'attention sur la complexité des facteurs qui interviennent dans les problèmes agricoles en apparence les plus simples, et sur ia néces- sité d'expériences poursuivies dans des conditions rigoureuses. Nous sommes absolument de son avis.
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Les exportations d'opium de l'Inde pendant les 5 dernières années. — Nous complétons par les chiffres concernant la dernière année fiscale (1911 1912), qui viennent de nous parvenir, le renseignement donné l'année dernière (voir Bulletin Economique n" 91 de juillet août 1911 p. 755) sur les exportations de l'opium de l'Inde pendant la dernière période quinquennale écoulée.
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