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ÉTRANGER
Le Commerce de l'opium en Chine en 1911, la reprise de la culture et les
prix. — Le rapport des Douanes chinoises pour 1911 qui vient de paraître, et dont nous
donnons, par ailleurs un résumé, nous fournit en même temps quelques données plus détaillées
sur le commerce de l'opium, que nous croyons utile de reproduire, et de compléter.
L'importation nette d'opium étranger (sorties d'entrepôt) en Chine, en 1911, a été de 27.808
piculs (1.679.603 kgs.) valant 48.256.745 H. K. Taels (164.072.833 francs à 3 fr. 40) - contre
35.358 piculs (2. 135.625 kgs) valant 55.410.850 H. K. Tls, en 1910 (188.396.890 francs
à 3 fr. (.o) -, et 48 917 piculs en 1909.
En caisses l'importation s'est répartie comme suit, d'après les provenances :
Caisses
t Patna. £ Caisses de 64 kgs 484. 8.622 J/a
Opium indien : < Bénarès. S d'opium net. 6.3o2
Malwa. 9.2 io 1/2
Opium Persan. 1.107
25.292
Il a été importé en outre 6 caisses de la Mandchourie russe (réimportation, sans doute),
et 456 caisses ont été réexportées : Patna, 333 ; Bénarès, 1 16 ; Persan, 6.
Sur l'importation de 1911, Changhai a pris 10.908 piculs, Canton, 3.907 piculs ; Amoy,
2.83o ; Swatow, 1940 ; Fou-Tchéou, 1.449 5 Kiou-Kiang, 1.491 et Ou-Hou (Wu Hu), 1.228
piculs. Les autres ports n'ont pas atteint le millier de piculs.
On sait que l'accord anglo-chinois du 8 mai 1911 a augmenté les droits sur l'opium (droit
d'importation et likin) de 110 H. K. Tls. à 350 H. K. Tls. par picul (à 3 fr. 40, 19 frs 65 par
kg.). De plus, l'Angleterre s'est engagée, si elle acquerrait la preuve, qu'elle se réservait de
vérifier sur place, de la suppression totale de la culture en Chine, à supprimer totalement
aussi l'exportation de l'opium indien vers la Chine, sans attendre le terme de 1917, primitive-
ment fixé (suppression graduelle, par i/ioe). Enfin, il a été stipulé que l'opium indien ne
serait pas, en attendant, expédié vers les provinces qui auraient supprimé, à la satisfaction
de l'Angleterre, la culture ou importation de l'opium natif.
Avant que la révolution n'eût éclaté, le mouvement de suppression commencé en 1908 — (et
dont nous avons plusieurs fois entretenu nos lecteurs, — cf notamment Bulletin Economique
de l'Indochine de 1910, n' 84, p. 376) — paraissait réellement en bonne voie. Une preuve
en est apportée par les statistiques de 1911 qui ne relèvent, au passage à l-tchang, où est
vérifié tout l'opium natif, en provenance du Yun-Nan, du Koui-Trhéou, et surtout du Sse-
Tchouan, passant par le Yang-Tse, que 687 piculs contre 28.530 piculs en 1910.
Mais nous serions bien étonnés si les statistiques trimestrielles de cette année n'accusaient
pas à I-Tchang une reprise du transport du Far-West chinois vers le bas fleuve ; à moins que
l'opium — (toujours condamné en théorie), — ne préfère les voies terrestres que la valeur
de plus en plus grande qu'il a acquise lui permet, et qui facilitent, en outre, les dissimulations.
Les renseignements sont unanimes. Non seulement au YUN-NAN, où il nous est facile de le
vérifier, mais au .KOUI-TCHEOU au SSE-TcH'OUAN. au CHAN-SI au KAN-SOU (où, en fait, elle
n'avait jamais cessé), dans le Sud du TCHO-KIANG, et au FOU-KIEN — pour ne parler que des
régions où des témoins oculaires ont pu constater la chose, et en ont fait part aux journaux
de Changhai, la culture a repris, dans des proportions qu'il est très difficile de préciser.
Sans doute, elle est toujours interdite en principe, et, dans certaines régions tout au moins,
seule la crainte de troubles locaux empêche la nouvelle génération de mandarins, dont quelques
uns sont des « anti-opiumistes » convaincus, de sévir « Mais il faut tenir compte du fait de la
reprise de la culture dans des régions [Yun-Nan et Est du Sse-Tch'ouan surtout], où 1'.011 avait
eu beaucoup de peine à la supprimer, ou même à la restreindre, une première fois. Il est
