précède pas celle de l'hevea, au contraire. Dans les pays à chute d'eau régulière, là où l'atmosphère est toujours assez chargée d'humidité, dans les montagnes de Ceylan et de Java, par exemple, les jeunes cacaoyers peuvent être repiqués sous des abris légers en même temps que l'hevea ; mais dans les régions plus sèches, en Annam par exemple, les cacaoyers se développent mal et dépé- rissent s'ils sont soumis à l'influence directe du soleil. Il est donc indispensable en Cochinchine, si l'on veut entreprendre la culture du cacao en sous-bois des Hevea, de n'en commencer la plantation que lorsque le développement des hevea sera suffisant pour procurer aux jeunes cacaoyers l'ombre indispensable à leur bonne végétation.
L'administration de l'Agriculture a fait autrefois de gros efforts pour déve- lopper la culture du cacao en Cochinchine ; malheureusement on a fait circuler une légende tendant à décourager les planteurs. On disait que le produit des cacaoyers en Cochinchine n'avait aucune valeur. C'est là une légende dont je n ai jamais pu connaître l'origine et que je me suis attaché à faire disparaître le jour où des échantillons de cacao, préparés par moi, sur les plantations de l'Institut Pasteur à Suoi-Giao, ont été très appréciés par l'industrie de la Chocolaterie française (1).
Je dois prévenir à ce sujet les planteurs que le cacaoyer est atteint par plusieurs des maladies de l'hevea, telles que l'Hymenochaele Noxia, les Diplodia (Si, les diplodia sont des maladies), le Nectria diversispora, etc.. et que ces maladies cryptogamiques peuvent aussi bien se transmettre de l'Hevea au Cacaoyer que du cacaoyer à l'hevea. J1 faudra donc veiller, lorsque ces cultures mixtes seront établies, à ce que tous les arbres soient toujours en parfait état de santé, et à ce que ni les troncs, ni les souches mortes des uns ou des autres ne restent aban- donnés sur la plantation.
Le cacao nuit-il au développement de l'hevea? Cela semblerait ressortir des résultats obtenus au jardin d'Essais de Paradeniya à Ceylan, où j'ai pu mesurer des hevea de 7 ans interplantés en cacao et qui développaient une circonférence moyenne de 0 III 44, alors que les hevea voisins, qui n'étaient cependant âgés que de 5 ans et 4 mois, développaient déjà une circonférence de 0m45 sans culture intercalaire.
Mais, il est possible dans des terres plus riches et plus profondes, que les choses puissent se passer autrement; et puis il serait utile de savoir si les bénéfices complémentaires donnés par le cacao ne compensent pas, au delà, la diminution de la production en caoutchouc, point de vue sur lequel nous ne sommes pas encore fixés et au sujet duquel les cours respectifs du caoutchouc et du cacao devront entrer en ligne de compte.
0) Une enquête m'a fait savoir depuis qu'un employé des Douanes en Cochinchine savait Parfaitement apprécier à sa valeur le produit des cacaoyers de Cochinchine en achetant sur pied la récolte de quelques arbres possédés par les indigènes.
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