complémentaires à son su jet et me répéter que c'était en effet une pratique indigène qui donnait d'excellents résultats.
M. le Docteur Van Hall m'a indiqué un autre procédé, également javanais qui donnerait, paraît-il, de bons effets et qui consisterait à planter un bananier au milieu de la touffe de bambous. Toutefois je n'ai pas vu employer cette méthode.
En ce qui concerne la mise en valeur des terres à paillotte, il est nécessaire, avant de planter, de préparer convenablement le sol. Pour arriver à tuer cette graminée qui se produit à la fois par ses graines, par ses rhizomes traçants et par de nombreux bulbes presque ligneux, qui conservent très longtemps leur, vitalité, il est nécessaire de procéder à des labours répétés. Dans la Péninsule Malaise on fait généralement trois labours à la houe à quinze jours d'intervalle les uns des autres avant de planter l'Hevea dans les terres à lalang. On compte ensuite sur des binages répétés et sur les cultures intercalaires pour achever l'œuvre de destruction de cette mauvaise herbe.
Choix des graines et sélection. — Dans la Péninsule Malaise, à Java, et à Ceylan, aucun travail de sélection n'a été fait pour l'Hevea : je dois même dire que l'on ne s'en est pratiquement même pas soucié jusqu'à maintenant. C'est cependant là un des points les plus importants en ce qui concerne la concurrence mondiale future. Tous les planteurs et tous les expérimentateurs sont cependant bien convaincus qu'il y a de très grandes différences entre la valeur de produc- tion des divers Hevea d'un même peuplement ; mais on ne se donne pas la peine d'étudier la question, ni de déterminer la valeur de chacun en vue de la récolte des graines sur les arbres les plus productifs. Je renvoie à ce sujet le lecteur aux études spéciales que j'ai écrites sur ce sujet en 1908 dans le Journal d'Agriculture Tropicale (1) et en 1909 dans le Journal le Caoutchouc et la Gutta Percha(2). En plus de cela, il y aura, pour l'avenir, à s'occuper de la création d'une race pure à grands rendements ; mais le résultat de ces travaux ne pourra se faire sentir que dans quelques années. Je dois dire aussi qu'il est très rare que, chez nos voisins, on n'exploite pas les Hevea qui doivent servir de porte-graines, ce qui se comprend du reste à la suite des hauts cours pratiqués sur le marché.
Il s'agit donc ici d'une idée qui a été préconisée, mais que personne n'a suivie.
On entend en général dans la Péninsule Malaise sous le nom de graines sélec- tionnées, des semences prélevées sur des arbres de 10 ans au moins et triées à la main. Il y a loin, comme on le voit, de cette conception à une véritable sélection.
Lorsque l'on parle de sélection à propos des plantes à caoutchouc, il est évident qu'il s'agit d'un choix judicieux des sujets ayant permis de s'énquérir de la valeur des différents porte-graines en tant que producteurs de caoutchouc.
C'est donc la productivité en gomme élastique qui doit déterminer le choix des
(1) Journal d'Agriculture Tropicale — Sélection.
(2) Journal le Caoutchouc et la Gutta Percha — Etude des graines et de la germination.
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