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Notice sur la fabrication de chapeaux à Tamatave
Ainsi qu'on le sait, l'industrie de la paille tressée est très connue des
Malgaches : de tout temps, leurs objets usuels ont été faits avec du jonc, de la
paille, en bambou, en roseau: une habileté entretenue par les générations
successives, leur a permis d'arriver à des résultats remarquables ; leurs cases en
bambou écrasé et tressé, la natte qui constitue à elle seule, dans beaucoup de
régions, l'unique mobilier de l'indigène et qui est partout l'accessoire indispen-
sable du repos familial, leurs chapeaux, prouvent que les habitants de la Grande
Ile, principalement les Hova, connaissent tous les secrets de la vannerie.
f Mais pour que ces produits puissent trouver un débouché en Europe, il leur
faut le « fini » et l'aspect qu'exigent nos modes et notre goût.
C'est ce fini, cette « mise au point » qu'ont tenté de faire, à Tamatave, MM.
Straub, Streuli et Cie, en créant, en décembre 1904, une chapellerie installée
provisoirement à la pointe Hastie et qui donne déjà de très bons résultats. Cet
établissement est à la fois une fabrique et un atelier de perfectionnement des
chapeaux malgaches.
1 M. Straub, originaire de Zurich, a été aidé dans son entreprise par des capitaux
lyonnais et zurichois. Lyon et Zurich sont les grands centres de la fabrication des
chapeaux et il est naturel que les capitalistes de ces villes n'aient pas hésité à
placer leurs fonds dans une entreprise dont ils connaissent les ressources et les
débouchés. M. Straub a lui-même longtemps pratiqué dans sa ville natale, ainsi
qu'à Manille (Philippines).
, La tâche la plus délicate à réaliser dès son arrivée à Tamatave a été pour
lUI l'apprentissage des Malgaches qui forment le personnel actuel de la fabrique.
Ce personnel, entièrement recruté sur place, se compose de 27 personnes,
hommes et femmes. Il est surprenant de constater que ces ouvriers appartien-
nent pour la plupart à la classe la moins élevée de la population locale et qu'ils
sont arrivés très rapidement cependant à une habileté et à une adresse remar-
quables. D'autre part. ils se distinguent par leur assiduité et leur constance et
M. Straub se déclare entièrement satisfait de leur service.
1 La plus grande partie de la matière première employée vient de l'Imerina,
le surplus provient de France et de Chine.
La maison Straub confectionne deux grandes catégories de coiffures : le
Panama », article de luxe, et le chapeau « canotier», du genre courant et d'un
prix plus modeste. Les procédés de fabrication diffèrent sensiblement.
10 Chapeaux dits « Panama » :
Le tressage de la paille se fait à Tananarive, mais elle est préalablemen
lanchie à Tamatave ; les différentes pailles, à leur arrivée à l'établissement de
M* Straub, sont immergées, pendant plusieurs jours, dans un bain chaud dont lat
opposition et la température forment la partie confidentielle de la fabrication.
La paille de première qualité est ensuite renvoyée pour le tressage dans
intérieur de l'île, d'où elle est réexpédiée à la fabrique sous forme dechapeaux.
Dès leur arrivée, les chapeaux sont soumis à un bain de vapeur et séchés
au soleil sur des piquets, ce qui leur donne l'aspect « d'épouvantails » à moi-
neaux. Il ne reste plus qu'à les mettre à la forme, les passer à la presse
hydraulique et les parachever au moyen de légers coups de fer.
2° Chapeaux canotiers :
, La matière première est envoyée sous forme de longues et minces tresses
de pailles malgache, bourbonnaise, européenne et chinoise. Lafabrique utilise
également la paille de blé de Normandie. Le tressage et la forme du chapeau
différent suivant la provenance et la qualité de la paille. La première manipu-
mon est le blanchissage de ces tresses. Ensuite, des machines à coudre
spéciales « montent » le chapeau en réunissant ces tresses bord à bord par un
Notice sur la fabrication de chapeaux à Tamatave
Ainsi qu'on le sait, l'industrie de la paille tressée est très connue des
Malgaches : de tout temps, leurs objets usuels ont été faits avec du jonc, de la
paille, en bambou, en roseau: une habileté entretenue par les générations
successives, leur a permis d'arriver à des résultats remarquables ; leurs cases en
bambou écrasé et tressé, la natte qui constitue à elle seule, dans beaucoup de
régions, l'unique mobilier de l'indigène et qui est partout l'accessoire indispen-
sable du repos familial, leurs chapeaux, prouvent que les habitants de la Grande
Ile, principalement les Hova, connaissent tous les secrets de la vannerie.
f Mais pour que ces produits puissent trouver un débouché en Europe, il leur
faut le « fini » et l'aspect qu'exigent nos modes et notre goût.
C'est ce fini, cette « mise au point » qu'ont tenté de faire, à Tamatave, MM.
Straub, Streuli et Cie, en créant, en décembre 1904, une chapellerie installée
provisoirement à la pointe Hastie et qui donne déjà de très bons résultats. Cet
établissement est à la fois une fabrique et un atelier de perfectionnement des
chapeaux malgaches.
1 M. Straub, originaire de Zurich, a été aidé dans son entreprise par des capitaux
lyonnais et zurichois. Lyon et Zurich sont les grands centres de la fabrication des
chapeaux et il est naturel que les capitalistes de ces villes n'aient pas hésité à
placer leurs fonds dans une entreprise dont ils connaissent les ressources et les
débouchés. M. Straub a lui-même longtemps pratiqué dans sa ville natale, ainsi
qu'à Manille (Philippines).
, La tâche la plus délicate à réaliser dès son arrivée à Tamatave a été pour
lUI l'apprentissage des Malgaches qui forment le personnel actuel de la fabrique.
Ce personnel, entièrement recruté sur place, se compose de 27 personnes,
hommes et femmes. Il est surprenant de constater que ces ouvriers appartien-
nent pour la plupart à la classe la moins élevée de la population locale et qu'ils
sont arrivés très rapidement cependant à une habileté et à une adresse remar-
quables. D'autre part. ils se distinguent par leur assiduité et leur constance et
M. Straub se déclare entièrement satisfait de leur service.
1 La plus grande partie de la matière première employée vient de l'Imerina,
le surplus provient de France et de Chine.
La maison Straub confectionne deux grandes catégories de coiffures : le
Panama », article de luxe, et le chapeau « canotier», du genre courant et d'un
prix plus modeste. Les procédés de fabrication diffèrent sensiblement.
10 Chapeaux dits « Panama » :
Le tressage de la paille se fait à Tananarive, mais elle est préalablemen
lanchie à Tamatave ; les différentes pailles, à leur arrivée à l'établissement de
M* Straub, sont immergées, pendant plusieurs jours, dans un bain chaud dont lat
opposition et la température forment la partie confidentielle de la fabrication.
La paille de première qualité est ensuite renvoyée pour le tressage dans
intérieur de l'île, d'où elle est réexpédiée à la fabrique sous forme dechapeaux.
Dès leur arrivée, les chapeaux sont soumis à un bain de vapeur et séchés
au soleil sur des piquets, ce qui leur donne l'aspect « d'épouvantails » à moi-
neaux. Il ne reste plus qu'à les mettre à la forme, les passer à la presse
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2° Chapeaux canotiers :
, La matière première est envoyée sous forme de longues et minces tresses
de pailles malgache, bourbonnaise, européenne et chinoise. Lafabrique utilise
également la paille de blé de Normandie. Le tressage et la forme du chapeau
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mon est le blanchissage de ces tresses. Ensuite, des machines à coudre
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