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affrété par un Françàis de Montevideo, M-. Dupuy, qui, depuis longtemps déjà,
avait eu l'idée de créer des relations commerciales entre notre colonie et l'Amé-
rique du Sud.
Après deux tentatives malheureuses qui échouèrent en raison de l'état
troublé de. l'Uruguay, notre compatriote parvint à constituer une société qui
lui confia le soin de conduire à Madagascar une cargaison de chevaux sud-
américains.
Un trois-mâts, l'Adèle, fut affrété pour le transport de ces animaux et
embarqua de l'eau et des vivres pour 60 jours. Parti le 30 mars dernier de
Montevideo, ce navire fut assailli, après 18 jours de voyage-, par une violente
tempête qui causa la mort d'une trentaine de chevaux et brisa la plupart des
futailles d'eau douce.
Les vents contraires ayant empêché le capitaine de se ravitailler à Cape-
Town, on fut obligé de rationner les animaux, dont plusieurs tombèrent ma-
lades. Cependant, grâce aux précautions prises, il ne se produisit pas d'autres
décès et, le 9 juin dernier, l'Adèle entrait à Tamatave et débarquait sa car-
gaison, comprenant 3 étalons, 30 hongres, 28 juments, plus 27 mulets et 4 béliers
de Rambouillet.
La traversée avait duré 70 jours.
Les chevaux, très éprouvés par ce pénible voyage, purent se reposer et se
refaire dans un terrain mis gratuitement à la disposition de M. Dupuy par la
commune de Tamatave.
Il est à présumer qu'ils s'acclimateront très vite car, outre qu'ils sont de
constitution très robuste, ils étaient habitués, dans le Sud-Amérique, à un climat
à peu près semblable à celui de Madagascar.
EXPÉRIENCES SUR LES PLANTES FOURRAGÈRES
La question des plantes fourragères a fait l'objet de diverses recherches
de la part du service de l'agriculture. Presque toutes les plantes utilisables
pour l'alimentation du bétail ont été expérimentées dans les diverses stations
d'essais. Voici comment s'exprime à ce sujet M. Prudhomme :
D'une-manière très succincte, on peut résumer comme il suit les essais de
fourrages exécutés par le service de l'agriculture : à Nanisana, ces expériences
peuvent se diviser en deux groupes.
a) Plantes fourragères surtout utilisées dans les régions tempérées (Vesces,
betteraves, carottes, avoines, luzerne, trèfle, sainfoin, sulla, ray-grass, maïs, etc).
b) Plantes indigènes et plantes tropicales et végétaux de régions chaudes
(Vero, patates, manioc, voanjobory, paspalum, dolichos, pois mascate, cactus
inerme, téosinte, ampemby).
Les premières donnent des résultats comparables à' celles dés cultures de
céréales européennes; elles exigent pour réussir .des.. terrains .dlexcellente
qualité et beaucoup de fumier, deux choses très rares-dans le centre de Mada-
gascar. Elles ne nous semblent pas devoir être conseillées, sauf peut-être dans
des cas tout à fait exceptionnels.
Parmi ces fourrages, celui réussissant le moins mal parait être l'avoine
coupée en vert. Il s'agit bien entendu ici d'essais normaux de grande culture et
non de jardinage).
Les végétaux du deuxième groupe ont donné des résultats bien supérieurs,
mais ces essais n'ont pas permis de trouver une plante fourragère croissant
avec vigueur sans fumier sur la mauvaise terre rouge des mamelons ou plateaux
de nmerina ; il faut donc, à mon avis, renoncer à l'espoir de transformer la
majeure partie (1) des collines du centre en beaux pâturages.
En revanche, la plupart des plantes fourragères du deuxième groupe
croissent vigoureusement dans les alluvions, dans les marais assainis et con-
venablement aétés et dans les rizières drainées. Quelques-unes seulement peu-
vent donner des résultats à peu près bons dans les bas-fonds secs où les
(1) Il s'agit ici des terres rouges et non des sols de l'Itasy et du Vakinankaratra.
affrété par un Françàis de Montevideo, M-. Dupuy, qui, depuis longtemps déjà,
avait eu l'idée de créer des relations commerciales entre notre colonie et l'Amé-
rique du Sud.
Après deux tentatives malheureuses qui échouèrent en raison de l'état
troublé de. l'Uruguay, notre compatriote parvint à constituer une société qui
lui confia le soin de conduire à Madagascar une cargaison de chevaux sud-
américains.
Un trois-mâts, l'Adèle, fut affrété pour le transport de ces animaux et
embarqua de l'eau et des vivres pour 60 jours. Parti le 30 mars dernier de
Montevideo, ce navire fut assailli, après 18 jours de voyage-, par une violente
tempête qui causa la mort d'une trentaine de chevaux et brisa la plupart des
futailles d'eau douce.
Les vents contraires ayant empêché le capitaine de se ravitailler à Cape-
Town, on fut obligé de rationner les animaux, dont plusieurs tombèrent ma-
lades. Cependant, grâce aux précautions prises, il ne se produisit pas d'autres
décès et, le 9 juin dernier, l'Adèle entrait à Tamatave et débarquait sa car-
gaison, comprenant 3 étalons, 30 hongres, 28 juments, plus 27 mulets et 4 béliers
de Rambouillet.
La traversée avait duré 70 jours.
Les chevaux, très éprouvés par ce pénible voyage, purent se reposer et se
refaire dans un terrain mis gratuitement à la disposition de M. Dupuy par la
commune de Tamatave.
Il est à présumer qu'ils s'acclimateront très vite car, outre qu'ils sont de
constitution très robuste, ils étaient habitués, dans le Sud-Amérique, à un climat
à peu près semblable à celui de Madagascar.
EXPÉRIENCES SUR LES PLANTES FOURRAGÈRES
La question des plantes fourragères a fait l'objet de diverses recherches
de la part du service de l'agriculture. Presque toutes les plantes utilisables
pour l'alimentation du bétail ont été expérimentées dans les diverses stations
d'essais. Voici comment s'exprime à ce sujet M. Prudhomme :
D'une-manière très succincte, on peut résumer comme il suit les essais de
fourrages exécutés par le service de l'agriculture : à Nanisana, ces expériences
peuvent se diviser en deux groupes.
a) Plantes fourragères surtout utilisées dans les régions tempérées (Vesces,
betteraves, carottes, avoines, luzerne, trèfle, sainfoin, sulla, ray-grass, maïs, etc).
b) Plantes indigènes et plantes tropicales et végétaux de régions chaudes
(Vero, patates, manioc, voanjobory, paspalum, dolichos, pois mascate, cactus
inerme, téosinte, ampemby).
Les premières donnent des résultats comparables à' celles dés cultures de
céréales européennes; elles exigent pour réussir .des.. terrains .dlexcellente
qualité et beaucoup de fumier, deux choses très rares-dans le centre de Mada-
gascar. Elles ne nous semblent pas devoir être conseillées, sauf peut-être dans
des cas tout à fait exceptionnels.
Parmi ces fourrages, celui réussissant le moins mal parait être l'avoine
coupée en vert. Il s'agit bien entendu ici d'essais normaux de grande culture et
non de jardinage).
Les végétaux du deuxième groupe ont donné des résultats bien supérieurs,
mais ces essais n'ont pas permis de trouver une plante fourragère croissant
avec vigueur sans fumier sur la mauvaise terre rouge des mamelons ou plateaux
de nmerina ; il faut donc, à mon avis, renoncer à l'espoir de transformer la
majeure partie (1) des collines du centre en beaux pâturages.
En revanche, la plupart des plantes fourragères du deuxième groupe
croissent vigoureusement dans les alluvions, dans les marais assainis et con-
venablement aétés et dans les rizières drainées. Quelques-unes seulement peu-
vent donner des résultats à peu près bons dans les bas-fonds secs où les
(1) Il s'agit ici des terres rouges et non des sols de l'Itasy et du Vakinankaratra.
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