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Il est évident que, pour avoir des chances de réussir, l'exploitation des-
divers bois devrait être conduite avec beaucoup de méthode et de prudence. —'
Après une reconnaissance approfondie de la forêt, des échantillons seraient
choisis et soumis à l'examen des maisons de commerce européennes avec un
devis établissant le montant des frais d'exploitation et le prix de revient.
L'exploitation préliminaire ne s'effectuerait qu'avec des moyens rudimen-
taires, mais économiques, en ne mettant en coupe que les basses parties d'une
forêt située près d'un fleuve permettant le facile transport par eau, ce qui est
possible tant sur la Sahohanina que sur le Manambolo et la Tsiribihina. Ce n'est
que lorsque le concessionnaire serait assuré de l'écoulement régulier et suffi-
samment rémunérateur de ses produits, qu'il entreprendrait l'exploitation
régulière en choisissant judicieusement un port d'embarquement sûr et en
installant des scieries hydrauliques en un point convenablement choisi, en
pleine forêt, autant que possible à peu de distance d'un fleuve.
Pour l'exploitation, d'ailleurs peu importante encore, de l'hazomalany, les
Sakalava, et en particulier les Vezo de Bosy ne se servent que de l'égoïne ;
l'usage de la scie de long ne s'est pas encore implanté.
Avant l'occupation, les indigènes façonnaient des planches grossières au
coin et à la hache. Chaque arbre moyen fournissait, suivant sa grosseur, deux
ou quatre planches mal équarries et que les commerçants indiens achetaient à
un prix dérisoire.
Ce mode de fabrication a été rigoureusement prohibé et n'est plus employé
par l'indigène depuis l'introduction de la scie égoïne dans le Menabe.
Les Sakalava, surtout ceux de l'intérieur (Masekoro), se livrent pres-
qu'exclusivement à l'exploitation du caoutchouc et c'est ici qu'il importe
d'étudier les mesures qu'il conviendrait de prendre pour sauvegarder les intérêts
du domaine forestier et son exploitation rationnelle. Il est évident qu'on ne
peut appliquer aux indigènes du Menabe les dispositions du décret du 10 février
1900 ; ce serait soulever de graves mécontentements parmi la population, dont
l'unique moyen de se procurer l'argent nécessaire au paiement de la taxe
personnelle réside dans la récolte du caoutchouc et de l'ébène.
Il ne faut pas, en particulier, songer à obtenir, avant plusieurs années,
l'exploitation des forêts par voie de coupes annuelles: Il n'est pas douteux que
si cette obligation était imposée à l'heure actuelle, le commerce des bois et du
caoutchouc cesserait immédiatement, laissant improductives les richesses
naturelles de la forêt.
Enfin le Menabe-Nord ne renferme encore aucune exploitation européenne
et il serait dangereux d'exiger des indigènes le paiement, comme cela se fait
dans les provinces d'Analalava, de Maevatanana, de Tulear et de Fort-Dauphin et
dans le district de la Grande Terre (variant de 2 fr. 50 à 5 francs) d'un permis
- de recherche de caoutchouc ou de coupe d'essences précieuses.
Les Sakalava pourraient considérer ce nouveau versement comme une
augmentation d'impôts et éprouver de ce fait un mécontentement qu'il est sage
d'éviter.
En ce qui concerne les bois, les besoins de la consommation locale sont
insignifiants et les Sakalava ne font qu'un usage très modéré du permis de
coupe en forêt, que leur accorde la circulaire de 10 juillet 1898 ; ils reconstruisent
leurs cases tous les quatre ans seulement et n'usent, pour la cuisson des
aliments, que des bois morts sur pied qu'ils débitent à la hache, à défaut de
branches mortes tombées sur le sol.
On ne doit faire exception que pour les Behosy d'Antsalova, qui, seuls, récol-
tent, à quatre jours de la côte et au prix de nombreux efforts, l'ébène de
l'Antsingy, et pour les Vezo de Bosy, qui fabriquent quelques planches à la scie
égoïne.
Les Sakalava de la plaine, prévenus qu'on refuserait impitoyablement sur
l§s marchés l'ébène de trop petites dimensions, ont complètement abandonné
cette exploitation.
La législation forestière devant tendre à la préservation des forêts existantes,
tout en maintenant l'exploitation des richesses forestières (bois ou produits
industriels accessoires) de manière à alimenter le commerce d'exportation, les
mesures suivantes ont été prises : ,
Les Sakalava sont autorisés, à certaines époques, par les officiers chefs de
poste administratif, à récolter l'ébène ou le caoutchouc ; l'ébène doit avoir des
dimensions minima bien déterminées sous peine, pour le récolteur, d'encourir
une punition (Code de l'indigénat). Le caoutchouc doit être, autant que possible,
préparé à l'acide sulfurique (certains latex restent insensibles à l'action de
Il est évident que, pour avoir des chances de réussir, l'exploitation des-
divers bois devrait être conduite avec beaucoup de méthode et de prudence. —'
Après une reconnaissance approfondie de la forêt, des échantillons seraient
choisis et soumis à l'examen des maisons de commerce européennes avec un
devis établissant le montant des frais d'exploitation et le prix de revient.
L'exploitation préliminaire ne s'effectuerait qu'avec des moyens rudimen-
taires, mais économiques, en ne mettant en coupe que les basses parties d'une
forêt située près d'un fleuve permettant le facile transport par eau, ce qui est
possible tant sur la Sahohanina que sur le Manambolo et la Tsiribihina. Ce n'est
que lorsque le concessionnaire serait assuré de l'écoulement régulier et suffi-
samment rémunérateur de ses produits, qu'il entreprendrait l'exploitation
régulière en choisissant judicieusement un port d'embarquement sûr et en
installant des scieries hydrauliques en un point convenablement choisi, en
pleine forêt, autant que possible à peu de distance d'un fleuve.
Pour l'exploitation, d'ailleurs peu importante encore, de l'hazomalany, les
Sakalava, et en particulier les Vezo de Bosy ne se servent que de l'égoïne ;
l'usage de la scie de long ne s'est pas encore implanté.
Avant l'occupation, les indigènes façonnaient des planches grossières au
coin et à la hache. Chaque arbre moyen fournissait, suivant sa grosseur, deux
ou quatre planches mal équarries et que les commerçants indiens achetaient à
un prix dérisoire.
Ce mode de fabrication a été rigoureusement prohibé et n'est plus employé
par l'indigène depuis l'introduction de la scie égoïne dans le Menabe.
Les Sakalava, surtout ceux de l'intérieur (Masekoro), se livrent pres-
qu'exclusivement à l'exploitation du caoutchouc et c'est ici qu'il importe
d'étudier les mesures qu'il conviendrait de prendre pour sauvegarder les intérêts
du domaine forestier et son exploitation rationnelle. Il est évident qu'on ne
peut appliquer aux indigènes du Menabe les dispositions du décret du 10 février
1900 ; ce serait soulever de graves mécontentements parmi la population, dont
l'unique moyen de se procurer l'argent nécessaire au paiement de la taxe
personnelle réside dans la récolte du caoutchouc et de l'ébène.
Il ne faut pas, en particulier, songer à obtenir, avant plusieurs années,
l'exploitation des forêts par voie de coupes annuelles: Il n'est pas douteux que
si cette obligation était imposée à l'heure actuelle, le commerce des bois et du
caoutchouc cesserait immédiatement, laissant improductives les richesses
naturelles de la forêt.
Enfin le Menabe-Nord ne renferme encore aucune exploitation européenne
et il serait dangereux d'exiger des indigènes le paiement, comme cela se fait
dans les provinces d'Analalava, de Maevatanana, de Tulear et de Fort-Dauphin et
dans le district de la Grande Terre (variant de 2 fr. 50 à 5 francs) d'un permis
- de recherche de caoutchouc ou de coupe d'essences précieuses.
Les Sakalava pourraient considérer ce nouveau versement comme une
augmentation d'impôts et éprouver de ce fait un mécontentement qu'il est sage
d'éviter.
En ce qui concerne les bois, les besoins de la consommation locale sont
insignifiants et les Sakalava ne font qu'un usage très modéré du permis de
coupe en forêt, que leur accorde la circulaire de 10 juillet 1898 ; ils reconstruisent
leurs cases tous les quatre ans seulement et n'usent, pour la cuisson des
aliments, que des bois morts sur pied qu'ils débitent à la hache, à défaut de
branches mortes tombées sur le sol.
On ne doit faire exception que pour les Behosy d'Antsalova, qui, seuls, récol-
tent, à quatre jours de la côte et au prix de nombreux efforts, l'ébène de
l'Antsingy, et pour les Vezo de Bosy, qui fabriquent quelques planches à la scie
égoïne.
Les Sakalava de la plaine, prévenus qu'on refuserait impitoyablement sur
l§s marchés l'ébène de trop petites dimensions, ont complètement abandonné
cette exploitation.
La législation forestière devant tendre à la préservation des forêts existantes,
tout en maintenant l'exploitation des richesses forestières (bois ou produits
industriels accessoires) de manière à alimenter le commerce d'exportation, les
mesures suivantes ont été prises : ,
Les Sakalava sont autorisés, à certaines époques, par les officiers chefs de
poste administratif, à récolter l'ébène ou le caoutchouc ; l'ébène doit avoir des
dimensions minima bien déterminées sous peine, pour le récolteur, d'encourir
une punition (Code de l'indigénat). Le caoutchouc doit être, autant que possible,
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