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NOTICE
sur la flore et les produits d'origine végétale
du cercle de Maevatanana
Bien que le sol du cercle de Maevatanana soit très variable au point de vue
de l'altitude et de la composition géologique et chimique du substratum, la
flore en est assez homogène et ne présente quelques différences saillantes que
sur les plateaux calcaires de l'Ouest (ou quelques plantes xérophiles font leur
apparition) et sur les hauts pics du Sud et du Sud-Est, qui appartiennent
manifestement, sous le rapport .végétatif, à la formation du plateau central.
L'ensemble de cette flore est surtout remarquable par l'abondance des
prairies à peine composées de quatre à cinq espèces différentes de graminées,
toujours les mêmes, de l'extrême Nord à l'extrême Sud, et par le peu d'ampleur
de la végétation forestière. A peine pourrait-t-on eiter, dans toute l'étendue du
cercle, deux forêts de haute futaie vraiment dignes de ce nom : les rives du
Ihabohaza et la forêt de Kasiza sur la rive gauche de la Mahavavy ; mais les bois,
taillis sont assez abondants, surtout dans la partie Nord, et pourront suffire,,
pendant longtemps encore, aux besoins économiques du pays; au Sud des
secteurs d'Andriba et d'Andriamena, la végétation arborescente manque
complètement et ces parties du cercle se trouvent, sous ce rapport, aussi mal,
partagées que le centre de l'île.
Nous avons dit plus haut que le nombre des espèces de graminées qui
forme l'immense étendue de prairies, était très restreint, malgré le nombre
incalculable des individus ; il n'en est pas de même dans les forêts ou bois
taillis, où le nombre des espèces est souvent presque aussi grand que celui des
individus. Aucune essence ne domine particulièrement dans ces bois ; tout au
plus peut-on observer que les arbres des bords des rivières et des endroits
humides appartiennent généralement à des espèces répandues dans tout
Madagascar, tandis que ceux qui vivent dans les lieux secs et dans les montagnes
sont très souvent spéciaux au pays. Dans les forêts humides, les arbres appar-
tiennent souvent aux familles les plus éloignées, aux genres les plus divers;
mais, dans les bois secs, les légumineuses, les euphorbiacées, les apocynacées,
pour les arbustes, et les asclépiadacées, les. anonacées, les ampelidées, pour les
lianes, prédominent souvent.
Au bord des cours d'eau, les espèces les plus intéressantes et les plus
communes-sont : le rotra (Eugenia sp.) et le sohi (Cephalanthus spelthœformis),
bons bois de construction, communs dans l'ile et compagnons inséparables des
moindres petits ruisseaux ; le reialebo (Landolphia spherocarpa), commensal
du rotra et une des meilleures lianes à caoutchouc de l'île ; l'hazomena, qui
donne une sorte d'acajou identifié commercialement à l'oucoumé du Congo, bel
arbre d'ailleurs, très voisin des switenia (c'est à dire des véritables acajous) et
n'ayant aucun rapport avec l'hazomena de l'Est, qui est un weinmannia; et
plusieurs espèces de ficus, de.ravensera et tamarindas, grands arbres souvent
utilisés par les indigènes pour la construction des pirogues.
Dans les grandes plaines d'alluvions qui bordent les rivières ou autour des
villages, on trouve souvent en abondance : le kiriza ou tsikilenza (Urena lobata)
qui donne une fibre de bonne qualité demandée, en ce moment sur les marchés
d'Europe ; l'hibiscus carmalienus et plusieurs carchorus, plantes qui, dans
l'Inde, fournissent le jute; une variété de coton (Gossypium herbaceum) dont
les soies ont peu de valeur et dont les capsules sont souvent dévorées par une
petite chenille ; le lombiro (Cryptostegia Madagascariensis), liane qui donne un
bon caoutchouc, mais en petite quantité, et une filasse qui vient d'être reconnue
comme égale en valeur à celle de la ramie ; plusieurs espèces de pandanus,
